manif Ourcq (compte rendu)

Manif du 30 novembre – « On en a remis une couche »

Samedi 30 novembre, une cinquantaine de manifestants ont répondu à l’appel du MDB pour défendre un de nos adhérents, Michel Chauvin, et rappeler nos exigences concernant la piste du canal de l’Ourcq.

Rappelons les faits à l’origine de cette manifestation : Michel est un utilisateur quotidien de la piste, et à ce titre il est très motivé par la préservation de la qualité et du confort de cet axe qui représente son trajet domicile-travail. Or, les aménageurs ne cessent d’en rajouter dans l’inconfort en multipliant zones pavées et ralentisseurs. Notre adhérent a d’abord manifesté son mécontentement en adressant des courriers aux instances responsables de ce site. Malheureusement sans réponse, à l’exception de Magali Charmet, chargée de mission vélo au conseil général de Seine-Saint-Denis, qui lui a expliqué les différents problèmes qui se posent (problèmes techniques, concertation avec la Ville de Paris…).

Un jour, n’en pouvant plus, Michel a pris un pot de peinture et a écrit sur la piste quelques slogans protestataires dont un « Non aux pavé » rageur. Oui, vous avez bien lu, il y a une faute. Ce ne sont pas les compétences orthographiques de Michel qui sont en cause, mais tout simplement le fait qu’avant d’écrire le « S » il a été surpris par deux agents de la DDE qui l’ont interpellé sans ménagement. L’affaire s’est conclue par une garde-à-vue et un dépôt de plainte auprès du conseil général. Michel risque une forte amende.

Le MDB, qui partage les préoccupations de son adhérent sur la dégradation de la piste, s’est senti totalement solidaire sur le fond, même si on peut émettre des réserves sur la méthode utilisée. Nous avons donc commencé par adresser une lettre au conseil général pour demander le retrait de la plainte.

Et nous nous sommes retrouvés ce 30 novembre avec l’intention, selon le slogan choisi, d’en « remettre une couche ». Les Parisiens, adhérents du MDB et de Vélocité, sont partis de la place de Stalingrad, et nous avons repris le même chemin que le 21 septembre 2001, pour déplorer que les pavés soient toujours là du côté du pont de la Mairie de Pantin… Pourtant, quelle belle façon de quitter Paris que cette piste, aux endroits où elle répond à nos souhaits. Par exemple, entre Noisy-le-Sec et Bondy, la balade est très agréable (voir Roue libre n°70). Mais plus loin, la piste cyclable s’interrompt carrément et il faut traverser une section pavée fort inconfortable pour qui ne possède pas un supervélo avec suspension, et qui ne doit pas être amusante à pratiquer tous les jours.

Entre-temps nous avons retrouvé nos amis de la banlieue est – en particulier les militants de VVV-Montreuil -, tous évidemment concernés par cet aménagement.

Passé le pont de l’Union, nous voici arrivés au point crucial, là où Michel s’est livré à ses écritures. Dans une pente, ont été effectivement placés des ralentisseurs, bien rugueux, bien inconfortables. Ce n’est qu’un exemple, il y en a d’autres sur le parcours, mais ce lieu est symbolique puisque c’est celui du « forfait ». Les inscriptions de Michel ont disparu. On sort peinture et pinceaux, et quelques manifestants se mettent à l’ouvrage pour les remplacer : « Non aux pavés », cette fois le « s » est bien là. L’action se passe sous les yeux du journaliste du Parisien convoqué pour l’occasion, et qui fera un papier conséquent dans le journal du lundi.

Laurent Lopez rappelle alors les raisons de notre colère et nos revendications : une piste cyclable digne de ce nom, éclairée la nuit, confortable, et la nécessité pour les décideurs de prendre conscience de l’importance que revêt une telle piste en tant qu’axe essentiel de liaison entre Paris et la banlieue. Après avoir rappelé la disproportion entre le geste d’un militant excédé et la peine encourue, il annonce également que, si on ne sait pas encore si la plainte à l’encontre de Michel est maintenue ou retirée, nous avons obtenu qu’une réunion soit organisée au conseil général le mercredi suivant. Vous trouverez un compte rendu de cette réunion dans la Lettre de la permanence mais on peut au moins dire que nous avons été écoutés.

Ne relâchons pas la pression car il se pourrait que le travail associatif porte ses fruits.

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