Du vélo sur les voies sur berges

Voie Mazas - Paris

La fermeture au trafic motorisé des voies sur berges, rive droite, entre le tunnel des Tuileries et le bassin de l’Arsenal est une réelle opportunité de création d’un itinéraire cyclable de qualité. À condition de ne pas oublier d’en soigner les accès.

Extrémité Est, via la voie Mazas
La voie sur berges se prolonge naturellement par la piste cyclable de la voie Mazas. Celle-ci mène d’une part au port de la Rapée (passant sous le pont Charles-de-Gaulle), ce qui permet de poursuivre le trajet vers la piste du quai de Bercy (laquelle se prolonge jusqu’au cœur du Val-de-Marne) ou vers le quartier de Bercy via le souterrain de la rue Villot ; et d’autre part au pont Charles-de-Gaulle lui-même, ce qui permet d’accéder aux deux gares de Lyon et d’Austerlitz, à la ZAC rive gauche (avenue de France) et à la piste Seine rive gauche (quai François Mauriac).

Deux adaptations sont nécessaires :
• La piste de la voie Mazas, si elle était très convenable quand les voies sur berges n’étaient ouvertes que quelques heures chaque dimanche, doit être améliorée : elle descend en effet très bas sous le pont d’Austerlitz, ce qui « enferme » les cyclistes dans une cuvette où le bruit des voitures et la pollution de l’air sont très marqués (voir photos).

Voie Mazas - Paris

Il serait utile de la rehausser de plusieurs mètres par un ouvrage qui la maintiendrait au haut du mur anti-crue : une vue sur le paysage serait ainsi ouverte, et l’effet de descente-remontée serait diminué, deux points qui atténueraient la pénibilité de ce passage.
De plus, on observe déjà, les dimanches, que cette piste est empruntée autant par des piétons que par des cyclistes, ce qui justifie de l’élargir en une véritable voie verte prolongeant les voies sur berges rendues piétonnes et cyclables. Il est possible pour cela de supprimer une des cinq files de circulation motorisée de la voie Mazas : après fermeture aux voitures des voies sur berges, la voie Mazas ne réunira plus que deux files en provenance du quai Sully et deux files en provenance du boulevard Bourdon.

• La continuité de cette piste vers le pont Charles-de-Gaulle n’est pas assurée : les cyclistes sont forcés d’emprunter le trottoir. La voie de sortie menant de la voie Mazas au carrefour du pont Charles-de-Gaulle comporte deux files alors qu’elle est peu utilisée par les voitures : sa moitié droite doit être récupérée pour mettre en place une piste bidirectionnelle, et rendre le trottoir aux piétons.

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Nous rappelons par ailleurs notre attachement très fort à ce que le tunnel Van Gogh, sous le parvis de la gare de Lyon, soit comme promis réaménagé, pour y créer une continuité cyclable et du stationnement vélo.

Extrémité Est, vers les pistes Bourdon et Seine
L’autre accès à l’extrémité Est de la voie sur berge se fait depuis la piste Seine ou la piste du boulevard Bourdon (angle du bd Bourdon et du pont Morland). La distance est très courte, mais aujourd’hui les obstacles sont nombreux : trottoirs et barrières à franchir (voir photo), et carrefour à feu Bourdon/Morland pensé uniquement en fonction des flux motorisés. En effet les deux phases de ce feu libèrent chacune un flux qui empêche de traverser le carrefour. Nous proposons d’aménager une très courte piste bidirectionnelle reliant la piste Bourdon aux voies sur berges, en traversant le carrefour Bourdon/Morland dans de très courtes phases cyclistes intercalées entre chacune des autres phases. Le feu existant au débouché du quai Henri IV pourrait quant à lui avoir ses phases de rouge voiture coordonnées avec les phases cyclistes du feu précédent, de manière à ce que les cyclistes traversent l’ensemble en une fois.

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Rampe de Lobau
Ce point d’accès est crucial pour les cyclistes : c’est là que la piste Seine, venant de l’Est, s’arrête aujourd’hui, dans l’attente de son prolongement vers le centre de Paris. Il est nécessaire de créer entre elle et l’accès à la voie sur berge une continuité à la fois lisible et non pénalisée par le fonctionnement du carrefour à feux. Nous n’identifions pas de solution préférentielle, mais sommes prêts à travailler avec la Ville aux réponses à apporter. De plus la rue de Lobau a une chaussée manifestement trop large pour le trafic motorisé qui l’utilise, trafic qui est appelé à diminuer du fait de la fermeture des voies sur berges. Il serait intéressant de mettre à profit la réorganisation du carrefour pour réaménager cette rue particulièrement symbolique pour quiconque fréquente la mairie.

Rampe du Châtelet
Cette rampe est elle aussi un point d’accès particulièrement important, à cause du grand intervalle sans accès entre elle et l’extrémité de la voie sur berges quai des Tuileries, mais surtout car elle se situe à l’intersection de la voie sur berges et du futur REVE (réseau express vélo) nord-sud, empruntant les boulevards Saint-Michel et de Sébastopol. Connecter ces deux axes suppose de rendre cyclables les 70 mètres qui séparent le haut de la rampe et le carrefour du Châtelet. Nous savons bien que la grande largeur de la chaussée en amont du feu du Châtelet peut sembler indispensable pour la capacité du carrefour. Il nous paraît cependant nécessaire de prévoir un aménagement, même étroit, permettant aux cyclistes d’accéder à la rampe depuis la place du Châtelet. Là aussi, nous sommes prêts à travailler à définir la meilleure solution, en fonction des contraintes de l’endroit.

Extrémité Ouest, traversée Nord-Sud
Le premier carrefour rencontré en sortant, vers l’ouest, du tunnel des Tuileries, est celui avec l’axe nord-sud Paix-Castiglione-Senghor-Solférino. Nous ne pouvons donc qu’aborder la difficile mais nécessaire question de cet axe, aujourd’hui non cyclable.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les Tuileries forment aujourd’hui une coupure urbaine forte pour le cycliste qui souhaite se déplacer selon une direction générale nord-sud. En effet la place de la Concorde et les axes qui y mènent sont très peu accueillants, et l’axe Bac-Pyramides est en sens unique et comporte un tunnel. L’axe empruntant la passerelle Senghor offrirait un itinéraire beaucoup plus praticable, s’il était autorisé et signalé aux cyclistes. Nous avons bien noté que la principale difficulté est l’opposition du gestionnaire du jardin des Tuileries. Il nous semble cependant absolument nécessaire de dépasser ce type d’opposition de principe ; nous serions très heureux que la Ville engage le dialogue à ce sujet.

Extrémité Ouest, via la place de la Concorde
Enfin, depuis la sortie ouest du tunnel des Tuileries, quelques centaines de mètres d’aménagement sont nécessaires pour atteindre la place de la Concorde, puis la piste cyclable du cours la Reine ou celle(s) à venir sur les Champs-Elysées.
La solution la plus naturelle semble être d’aménager une piste cyclable bidirectionnelle en lieu et place de la voie de circulation la plus proche du jardin des Tuileries. Ceci suppose que la sortie du souterrain Concorde soit ramenée de 3 à 2 voies, ce qui ne pose pas de problème de capacité (le point dur étant le passage sur le quai des Tuileries à côté de la trémie d’accès au tunnel).
Le parcours à travers la partie sud de la place de la Concorde est beaucoup plus compliqué. Ce carrefour fonctionne aujourd’hui de manière complètement anarchique : quand la circulation motorisée est dense, il est bloqué par les nombreux conducteurs passent au rouge. Ce carrefour semble de toute façon à améliorer, indépendamment de la question du vélo.
Concernant l’accès à la piste du cours de la Reine, qui ne commence réellement que cent mètres après ce carrefour, la possibilité de positionner une piste bidirectionnelle sur la sortie du cours et de rendre le trottoir aux piétons (même configuration qu’au pont Charles-de-Gaulle) doit être considérée. Il semble en effet qu’une part très importante des conducteurs qui empruntent cette sortie en situation de congestion, donnant l’impression qu’elle serait essentielle, ne le font que pour dépasser ceux arrêtés dans le souterrain. Cette pratique nuit à tout le monde, car elle ne change de toute façon rien à la capacité du quai des Tuileries (qui est le point limitant), car elle handicape la circulation motorisée s’engageant sur le pont depuis la place de la Concorde, et car elle rajoute des nuisances à proximité des nombreux piétons et cyclistes comprimés sur un trottoir très étroit.

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