Les mauvaises raisons de ne pas vous mettre au vélo

Le vélo pour me déplacer ? je n’y ai jamais pensé.

Et bien, pensez-y, c’est par là qu’il faut commencer.

Le vélo, c’est pour tout le monde.

Je ne suis pas monté sur un vélo depuis 20 ans

Même si les enfants peuvent rencontrer un certain nombre de difficultés pour en tenir en équilibre sur un vélo, une fois que l’on a appris, on n’oublie pas. Quelques dizaines de kilomètres, et vous vous sentirez aussi à l’aise sur votre vélo que dans votre voiture. Comme on le dit souvent, le vélo, ça ne s’oublie pas.

J’hésite à investir dans un vélo

D’abord l’investissement pour un vélo utilitaire est modique et sans aucune mesure avec ce qui est nécessaire pour une voiture (35 000 Frs/an ou 5 300 Euros/an en moyenne).

Vous l’amortirez rapidement vu le prix du litre de carburant.

Vous pouvez également commencer par louer des vélos pour essayer (une semaine de location vous coûtera le prix d’une course de taxi).

Il y a aussi les vélos d’occasion, ça se touve chez les marchands de cycles ou dans les manifestations du type ‘vide greniers’.

Le vélo, c’est lent

Soyons bref, en ville, vu les embouteillages automobile quasi permanents, le vélo se montre bien plus rapide que la voiture, ne parlons pas du temps pour se garer…

J’occupe des responsabilités importantes, et le vélo n’est pas digne de ma situation sociale. Il n’y a que les pauvres qui se déplacent à vélo.

Honnêtement, ce concept n’est-il pas un peu dépassé ?

Il n’existe plus beaucoup de corrélation entre le fait de posséder une automobile et le revenu. Ceux qui s’affichent dans de grosses voitures ne sont pas nécessairement les plus aisés, ni les mieux placés socialement.

Le vélo, c’est du passé, je suis tourné vers le progrès et l’avenir

L’utilisation excessive et déraisonnable de la voiture en ville pour rouler à des vitesses moyennes très faibles (guère plus de 10 km/h à Paris) ne constitue certainement pas un progrès et est le résultat de l’état d’esprit des années 1970, où on a voulu adapter la ville à l’automobile. Le progrès, ce n’est pas nécessairement l’emploi de techniques coûteuses, c’est l’utilisation de techniques adaptées aux circonstances. La voiture est certainement un très grand progrès, à condition d’être utilisée à bon escient.

J’ai acheté la voiture de mes rêves, ce n’est pas pour me déplacer à vélo

Si vous tenez à maintenir votre voiture adorée en bon état, ne l’utilisez pas sur des courts trajets urbains. Vous serez d’autant plus satisfait de la retrouver quand vous en aurez vraiment besoin. Un moteur s’use dix fois plus vite lorsqu’il est froid sur le premier kilomètre.
Les petits trajets urbains sont beaucoup plus éprouvants pour une voiture que de longs trajets sur route, et à kilométrage égal, une voiture qui n’aura pas fait trop de petits trajets en ville sera en bien meilleur état. C’est aussi en ville que l’on risque le plus les petits accrochages sans grand danger et les petites éraflures sur les carrosseries, qui déprécient votre voiture ou enrichissent votre carrossier.

Je dois être propre et bien habillé(e), à vélo on se salit

Le choix du type de bicyclette utilisée est important. En choisissant un vélo de ville dont les éléments salissants (chaîne, plateau ) sont protégés, vous ne craignez rien.

Sinon, il y a différentes façons de protéger le bas de son pantalon (carter de chaîne, pinces à linges, ou tout simplement, et c’est aussi efficace quoique peu élégant, mettre son pantalon dans ses chaussettes pour pédaler).

Autre problème, la pluie. Sous nos climats, il n’y a pas autant de jours de pluie qu’on le pense et il existe toute une gamme de vêtements adaptés aux cyclistes que l’on peut porter par dessus ses vêtements de ville.

En roulant à vitesse modérée, on ne transpire pas et on n’est pas mouillé.

Je suis soucieuse de mon apparence physique, et le vélo fait grossir les mollets

Le vélo, ce n’est pas de l’haltérophilie ou du culturisme, il faut chercher ailleurs pour obtenir des muscles surdimensionnés.

Pour vous en convaincre, regardez les jambes des coureurs cyclistes professionnels.

En revanche, la pratique d’une activité physique modérée quotidienne favorise la bonne santé, évite la prise de poids. À vélo, on veillera à utiliser des braquets adaptés, beaucoup de cyclistes néophytes se fatiguent inutilement (sans aller plus vite) sur de trop gros développements.

Le vélo, c’est mauvais pour le dos

Là encore, les idées reçues ont la vie dure. La position assise prolongée dans une voiture est bien plus mauvaise pour le dos.

Le vélo est au contraire un très bon remède pour ceux qui ont des problèmes de dos, car l’appui sur le guidon soulage le dos, à condition de ne pas avoir une position trop droite : les vélos hollandais et les mini-vélos peuvent effectivement occasionner des mal de dos. En revanche, les vélos de type VTC, VTT, sur lesquels la position est intermédiaire, peuvent être très adaptés pour un usage urbain, notamment pour ceux qui ont des réticences à rouler trop penchés. On retiendra néanmoins que la position sur le vélo est primordiale : sans une taille de cadre et une hauteur de selle adaptées, on peut s’exposer à des ennuis.

Sur un vélo, on est mal assis, c’est inconfortable

Si vous êtes un inconditionnel des fauteuils moelleux, la selle d’un vélo vous paraîtra bien dure.

Il faut faire le choix d’une bonne selle adaptée à sa morphologie, au bout de quelques semaines, le corps s’habitue et la douleur s’évanouit.

À vélo, je ne peux ni écouter la radio, ni téléphoner

L’oreille d’un cycliste fait partie de sa sécurité: il faut être attentif aux bruits ambiants… ou savoir profiter du silence.

Quant au téléphone, à l’image des coursiers à vélo parisiens, vous pouvez avoir votre portable sur vous, et vous arrêter pour l’utiliser.

L’hiver, il fait trop froid

Le froid, il est facile de s’en protéger. À vélo, on pensera surtout aux extrémités (pieds, mains, oreilles), et on évitera de se couvrir excessivement, car on se réchauffe en pédalant.

La chaleur extrême peut poser davantage de problèmes, même si paradoxalement on voit davantage de vélos dans les rues quand il fait chaud que quand il fait froid.

Pédaler, c’est fatigant

S’il est vrai que maintenir une vitesse de 35 ou 40 km/h requiert un certain entraînement, un effort important et un matériel adapté, rouler à 15 ou 20 km/h est accessible à tout le monde, sans plus d’effort que la marche à pied, et sur n’importe quel type de vélo. À cette vitesse, vous vous déplacez déjà plus vite qu’en voiture aux heures de pointe. Pour les moins sportifs, il existe des vélos à assistance électrique sur batteries rechargeables, néanmoins assez onéreux. Les enquêtes montrent par ailleurs que les personnes de plus de 60 ans sont très bien représentées parmi les cyclistes utilitaires.

J’ai trop de côtes sur mon trajet

Les VTC et VTT, et même les vélos de route à triple plateaux, possèdent des très petits braquets qui permettent de monter, à petite allure, une côte avec peu d’efforts. Un peu d’entraînement vaincra les dernières réticences.

Je suis fatigué après ma journée de travail, je n’ai pas envie de pédaler

À moins d’avoir un travail manuel pénible physiquement, votre fatigue est certainement plus liée au stress qu’à un épuisement physique. Vous vous sentirez bien mieux après avoir fait l’effort physique modéré que requiert le vélo plutôt que de vous être énervé dans les embouteillages ou entassé, debout, dans des transports en commun surchargés.

L’air est trop pollué, c’est mauvais pour la santé

Un automobiliste aux heures de pointe, qui va se déplacer plus lentement qu’un cycliste, va respirer autant voire davantage d’air pollué, et d’autant plus s’il fume au volant pour passer le temps (ce qui est fréquent). On voit plus rarement des cyclistes fumeurs… Le problème de la qualité de l’air est aussi celui de la mauvaise qualité de l’air dans les milieux confinés, et notamment dans les voitures mal aérées, les transports en commun surchargés, voire dans les salles de sport. Les mesures le prouvent, pas plus de pollution pour les cyclistes qui respirent un peu plus fort mais à une hauteur plus importante (1m fait une différence) et moins longtemps.

Je circule beaucoup la nuit

Il existe aujourd’hui toute une gamme d’éclairage performant pour vélos. Les lampes à halogène pour l’avant éclairent très bien mais sont énergivores, et seront donc utilisées avec une dynamo ou des piles rechargeables. Pour l’arrière, les éclairages à diodes électroluminescentes se voient très bien et fonctionnent longtemps avec les mêmes piles (ils sont pourtant malheureusement interdits en position clignotante). Il faut penser aussi à porter des vêtements de couleur claire ou fluorescents. La nuit, le point critique c’est surtout les routes de campagne qui ne sont pas éclairées et où les automobilistes peuvent rouler très vite.

C’est trop dangereux, il y a trop de voitures et pas suffisamment d’itinéraires protégés

Trop de voitures, personne à MDB ne prétendra le contraire !

Les accidents graves sont par contre très rares. Seul le développement des déplacements en vélo fera évoluer les choses, si vous vous mettiez en selle, il y aurait un vélo de plus et une voiture de moins.

Je n’ai pas d’endroit sécurisé pour stationner mon vélo (ça se vole facilement)

De timides infrastructures commencent à exister. Sinon, c’est le système D (poteaux, barrières…) avec le risque (eh oui, ça existe) de retrouver son vélo à la fourrière pour stationnement gênant.

Aujourd’hui, les antivols en U sont assez sûrs, quoique lourds, mais on peut les laisser sur place si on stationne son vélo toujours au même endroit.

On évitera, lorsque le vélo doit être stationné souvent dans l’espace public, d’avoir un vélo trop rutilant et trop à la mode. Même si on prendra soin d’entretenir régulièrement chaîne, dérailleur et roulements, un peu de poussière sur le cadre évitera certaines tentations.

À l’instar du gravage antivol des vitres sur les voitures, MDB propose régulièrement des opérations de marquage antivol Bicycode. Ce numéro de série bien visible, gravé sur le cadre du vélo, permettrait aux 150 000 vélos retrouvés par les forces de l’ordre chaque année de trouver la voie de leur propriétaire.

Je fais beaucoup de kilomètres chaque jour

En êtes-vous si sûr ou n’êtes vous pas induit en erreur par le temps que vous passez dans votre voiture et la quantité de carburant que vous dépensez ? Les enquêtes le montrent : un trajet sur quatre en voiture fait moins d’un kilomètre, un sur deux moins de 3 kilomètres.

Une automobile conçue pour pouvoir parcourir plusieurs centaines de kilomètres à 130 km/h (voire plus) avec quatre ou cinq personnes à bord est-elle vraiment adaptée pour ce type de petit déplacement ?

Je transporte chaque jour mes enfants, c’est impossible à vélo

Pour porter un jeune enfant, il existe de nombreux types de sièges adaptables sur vélo, et contrairement aux idées reçues, il n’est pas beaucoup plus fatiguant de rouler avec un enfant derrière soi sur un parcours plat à vitesse modérée. Seules les côtes peuvent poser problème. Pour transporter plusieurs enfants, il existe des remorques, assez onéreuses toutefois. Vous pouvez aussi rajouter un second siège (théoriquement interdit).

Pour les enfants plus grands, ne peuvent-ils pas se déplacer sur leur propre vélo ?

Quand je fais mes courses, je ne peux pas les porter à vélo

Vous ne faites pas vos courses en hypermarché en remplissant un chariot à ras-bord tous les jours.

Pour les courses quotidiennes, un porte-bagage, des sacoches, un panier spécialement conçu accroché au guidon, ou un sac à dos feront parfaitement l’affaire.

Il faut éviter toutefois de tenir un sac à la main, qui pourrait se prendre dans les rayons de la roue avant, et vous gêner en situation d’urgence (nécessité de freiner ou d’éviter un obstacle).

Les cyclistes en ville sont des voyous qui ne respectent rien

On voit parfois des cyclistes ne pas respecter le code de la route.

Celui-ci est en effet peu adapté au cycliste qui, pour se mettre en sécurité, constitue au fil du temps ses propres règles fondées non pas sur le respect scrupuleux du code de la route mais sur la recherche maximale de sécurité pour lui-même, et les autres usagers fragiles (autres cyclistes, piétons).

Certes, on voit aussi parfois des cyclistes qui commettent délibérément des infractions pour gagner du temps, mais un cycliste ne prendra jamais de risques volontairement, dans la mesure où il n’a aucune sécurité passive, et qu’il en serait immanquablement la première victime (contrairement à un automobiliste qui, en ville à faible vitesse, ne met que sa carrosserie et parfois la vie des cyclistes en danger).

Malheureusement, certains agents de police font preuve d’un zèle étonnant pour verbaliser lourdement des cyclistes, et la préfecture de police, pour des raisons obscures, voit d’un très mauvais œil l’extension des déplacements à vélo.

Les cyclistes font courir des dangers aux piétons

Dans la mesure où il ne fait pas de bruit, le cycliste surprend parfois le piéton qui est accoutumé aux véhicules bruyants et qui traverse parfois les rues « à l’oreille ».

Le cycliste ne doit pas hésiter à user de sa sonnette vis-à-vis du piéton qui ne devra pas interpréter ce geste comme un signe d’agressivité mais comme une mesure de prudence.

Néanmoins, la vieille dame renversée par un cycliste fou furieux sur un passage piéton relève plus du fantasme que de la réalité statistique : les cas de piétons blessés ou tués par des cyclistes sont rarissimes.

En revanche, il est beaucoup plus fréquent que des piétons soient tués par des automobilistes.

Les cyclistes circulant sur les trottoirs (hors piste cyclable) sont souvent critiqués par les piétions. Ce problème existe bel et bien : le cycliste, apeuré par une circulation automobile dangereuse sur la rue, tente de se réfugier sur le trottoir et peut devenir alors un danger pour le piéton si il ne réduit pas considérablement sa vitesse. La solution consiste à travailler à la source en accordant au vélo la place qui lui revient sur la chaussée pour éviter qu’il envahisse le trottoir.

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