n°115 (mai-juin 2010)

Automobile : l’immobilité durable

Alors que la distance médiane des trajets quotidiens fait moins de 8 kilomètres, les encouragements pour passer de la voiture au vélo sont plus que discrets. Par contre, les projets pour faire passer les gens de la voiture à… la voiture ont les faveurs des élus et donc de la presse.

Ainsi l’Autolib’ parisien, qui s’adresserait aux « 26% des Parisiens [qui] pensent se séparer de leur voiture », ce qui, s’ils le faisaient « vraiment », supprimeraient 150 000 voitures dans la capitale. Avec 3 000 voitures, ces 150 000 automobilistes ont intérêt à bien organiser le covoiturage et à devenir de vrais contorsionnistes pour se caser à 50 dans leur Autolib’ lors de leur déplacement quotidien.

A Rueil-Malmaison, il s’agit même de favoriser le passage du bus… à la voiture. En effet, la mise en place d’un système de location de voitures électriques pendant deux ans pose la question cruciale : « Reste à savoir si à Rueil […] ce service de location peut être une alternative au bus pour les personnes qui habitent loin de la gare RER et qui n’ont pas de voiture. »

Et le vélo dans tout ça ? Oublié. Ce n’est pas encore dans la tête des décideurs. Au mieux, ce qu’ils ont retenu du décret du 30 juillet 2008, c’est la création des zones de rencontre, mais pas la généralisation des contresens cyclables. Quant à nos demandes pour créer du stationnement en masse pour les vélos, il se heurtent non seulement à un refus, mais ce qui est pire, à une incompréhension totale des enjeux.

Il faut croire que le vélo, c’est trop simple.

Kiki Lambert

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