n°71 (janvier-février 2003)

Semaine de la sécurité routière

Du 16 au 23 octobre, dans le cadre de la semaine de la sécurité routière, le MDB avait été invité à tenir un stand au village dressé pour l’occasion sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Si le succès a été plus ou moins grand selon les jours (et selon la météo, particulièrement défavorable cette semaine-là), cela a été une nouvelle fois l’occasion de faire connaître notre association et d’avoir des échanges aussi bien avec de fervents cyclistes qu’avec « l’homme de la rue ». Le temps nous a manqué cependant pour organiser une véritable animation pour la journée en principe consacrée au vélo.

Carte des aménagements cyclables à Paris

Comme nos adhérents le savent, nous sommes en contact avec une petite entreprise de cartographie afin d’élaborer en commun un plan des aménagements cyclables de Paris. Cette carte répond à une demande souvent formulée aussi bien par les adhérents du MDB que par les autres cyclistes. Le MDB est chargé d’effectuer le relevé des aménagements cyclables de Paris intra-muros.

Pour démarrer ce travail, une réunion a été organisée le 19 octobre à laquelle ont participé deux douzaines de personnes. Il s’agissait de se répartir la tâche, ce qui fut assez facile puisque nous étions assez nombreux pour couvrir les vingt arrondissements de Paris ; mais aussi et surtout de définir quels aménagements devaient être relevés, la façon d’effectuer le relevé, le code graphique à utiliser, etc., ce qui s’est révélé assez complexe. Mais grâce à la collaboration d’adhérents spécialistes, une « charte » a finalement été mise au point. Tous les volontaires ont rendu un travail d’une très grande qualité, qu’ils en soient remerciés.

Une petite équipe s’est attelée à la deuxième étape, en collaboration avec la société éditrice de la carte. La carte sortira au printemps 2003, et tous les adhérents du MDB en recevront une gratuitement. Nous avons proposé à la Ville de Paris d’en coéditer une seconde version à l’occasion du congrès Vélo-City, et cette proposition a reçu un accueil favorable des services de la voirie et de l’organisation du congrès.

Contre-sens cyclable rue Saint-Honoré : rien n’est gagné

Les contresens cyclables sont sûrement un des sujets qui vont le plus nous occuper dans les mois à venir. Il y a beaucoup à faire pour convaincre nos interlocuteurs – y compris parmi les cyclistes – que c’est une solution viable. Petit exemple.

Le 3 décembre a eu lieu à la mairie du Ier arrondissement un débat sur l’avenir de l’expérience d’inversion du sens de la circulation de la rue Saint-Honoré après le carrefour avec la rue du Louvre. Il y avait foule dans l’exiguë salle des mariages, preuve que c’est un sujet sensible. Le maire UMP, Jean-François Legaret, introduit et donne la parole à un technicien de la voirie bien seul face aux riverains dont certains, beaucoup de commerçants, veulent en découdre. Devant l’enjeu de taille – rappelons que les cyclistes sont aujourd’hui pénalisés par l’inversion du sens de circulation puisqu’ils doivent faire un vaste détour -, le MDB demande la création d’un contre-sens cyclable. Tollé général. A l’instar de monsieur le maire, la salle désapprouve vivement cette idée. Et le représentant de l’opposition municipale locale apporte son soutien aux protestataires qui, comme d’habitude, pestent contre les cyclistes qui roulent sans lumière ou qui remontent les sens interdits.

Le bilan de la soirée est extrêmement préoccupant. Les cyclistes continueront à buter contre le sens interdit de la rue Saint-Honoré qui ne devrait dissuader que les véhicules motorisés d’entrer dans ce futur Quartier Tranquille. Nos arguments n’ont pas porté. Peut-être faudra-t-il descendre dans la rue pour rappeler que l’avenir du vélo dans Paris passe, de façon incontournable, par la mise en place de contre-sens cyclables.

Le Conseil Général de Seine-Saint-Denis reçoit le MDB et Vivre à Vélo en Ville

La réunion avec M. Segal Sorel, vice-président du conseil général de Seine-Saint-Denis, avait été fixée avant la manifestation du samedi 30 novembre en soutien à Michel Chauvin (voir notre article en page 8). Elle a cependant revêtu un caractère particulier puisque le journal Le Parisien avait relayé en une de sa page régionale la mauvaise humeur des cyclistes de l’est francilien.

Dans un souci d’apaisement, M. Segal Sorel a affirmé aux représentants associatifs qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire retirer la plainte déposée par un agent de la DDE à l’encontre de notre adhérent. Les représentants des deux associations ont rappelé que cette sanction, infligée à un cycliste empruntant l’itinéraire de Sevran à Paris très régulièrement, était tout à fait disproportionnée.

D’un point de vue plus général, il a été question de l’avenir de cet axe cyclable ô combien agréable mais qui doit être sauvegardé. M. Segal Sorel et Mme Magali Charmet (chargée de mission vélo) semblent avoir conscience que le réempavage de certaines portions de la piste cyclable, notamment au niveau de Pantin, a exaspéré les cyclistes quotidiens, provoquant chez eux des réactions épidermiques. Par ailleurs, Paris a, une nouvelle fois, été mis en cause quant à la lenteur avec laquelle la ville traite les dossiers relatifs aux projets de réaménagements de berges des canaux – Ourcq et Saint-Denis – qui lui appartiennent. Même si la revendication de la création d’une vraie véloroute, étudiée et dessinée par un bureau d’étude spécialisé en déplacements à vélo, n’est pas encore tout à fait comprise, M. Segal Sorel a fait part de son intérêt pour les déplacements à vélo et a signifié aux associations que des solutions techniques étaient à l’étude pour réduire l’inconfort de la piste cyclable à Pantin.

Visite au canal Saint-Denis

Vendredi 15 novembre, deux membres du bureau ont rencontré M. Beaudet, vice-président de Plaine Commune, sur les berges du canal Saint-Denis pour parler une fois de plus du projet de réaménagement du site. M. Beaudet nous a réaffirmé que Paris s’opposait à la mise en place d’une piste cyclable sur les berges du canal. Cette information sera confirmée par Jean-Paul Abel, directeur du service des canaux, le mercredi suivant lors d’un entretien téléphonique. Il a déclaré : « Il ne pourra pas y avoir de continuité cyclable sur plus de 50 % du linéaire à cause des points durs et des automobilistes qui empruntent les berges : mariniers, employés logés sur place ». Pourtant les représentants du MDB n’ont rencontré aucun point dur, à part des sections pavées anciennes ou nouvelles. Un courrier a été adressé à Denis Baupin pour lui demander d’organiser une réunion avec toutes les parties concernées.

Commission technique du vélo et Commission déplacements

Le 17 octobre, la commission technique avait pour thème « Les aménagements cyclables dans le cadre du tramway des Maréchaux Sud ». Ghislaine Geoffroy, chargée de mission tramway, préside la réunion à laquelle assistent les architectes qui ont planché sur le sujet. L’enquête publique débutera fin 2002 et le tramway devrait être mis en service en 2006. Le tramway sera implanté au centre des boulevards. Dominante axiale donc, avec continuité cyclable sur les trottoirs.

La parole est aux architectes : « La continuité cyclable se fera grâce à une surface technique différenciée du reste du trottoir par un revêtement constitué de dalles de granit ». Un silence glacial accueille cet exposé. Les représentants d’associations présents expriment leur désaccord et réaffirment que les flux de cyclistes doivent être séparés de ceux des piétons. D’autre part, toutes les associations s’élèvent contre le choix du revêtement, des dalles de granit, qui se révélera inconfortable. Si les cyclistes ont partiellement été entendus quant au choix de leur positionnement sur la chaussée (ils devaient circuler aux abords immédiat de la voie tramway), les associations doivent rester vigilantes pour éviter que le projet ne fasse cohabiter dans de mauvaises conditions piétons et cyclistes.

Le sujet du tramway a été abordé de nouveau à la commission extramunicipale des déplacements, lors de laquelle M. Baupin a dit que tout serait fait pour séparer nettement les modes de circulation. Il restera deux files de voitures par sens mais des actions telles que la suppression du souterrain de la place d’Italie sont tout de même emblématiques. A nous d’être vigilants pour la suite ! On a également reparlé de la ligne de bus 38, pour laquelle des modifications ont été apportées en tenant compte des demandes de la préfecture de police, mais aussi des revendications des cyclistes : par exemple, boulevard Saint-Michel, l’idée d’une voie « tous véhicules » d’une largeur de 3,20 m avec séparateur serait abandonnée.

Réaménagement de la RD 22 entre Puiseux et Courdimanche

Pierre Dugas, de l’association « Allez-y à vélo », nous a alertés sur une infraction à la loi sur l’Air, dont l’article 20 précise que des aménagements cyclables doivent être prévus à l’occasion des réalisations ou rénovations des voies urbaines. Il s’agit du projet de réaménagement de la RD 22 qui est l’axe principal reliant Puiseux à Courdimanche en passant par Cergy. Elle dessert la gare de Cergy-le-Haut, le lycée Jules-Verne, des magasins, etc. Pourtant aucun trottoir n’est prévu, encore moins de piste cyclable.

Des plots aux arêtes vives ont été installés pour empêcher les automobilistes de garer leur voiture. Ces plots rendent impossible le dépassement d’un cycliste en respectant le code de la route (laisser un mètre et ne pas mordre sur la bande blanche). Sur la partie Courdimanche, il y a des trottoirs en dalles de béton gravillonné, de moins d’un mètre de largeur, où doivent cohabiter piétons et cyclistes. Pourtant, en allant en direction de Menucourt, il y a un trottoir piétons cyclistes de 2,50 m de large que l’on pourrait prolonger jusqu’à la gare, sur deux kilomètres environ.

Françoise CLAUSSE

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