n°83 (janvier-février 2005)

Paris 2005 : tournant ou maturité ?

Une mandature c’est court ! Les spécialistes de la politique savent qu’il faut lancer ses grands projets dès le début pour les voir se réaliser avant la fin. Alors que nous désespérions de voir aboutir les projets de l’actuelle équipe parisienne, voilà que 2004 a vu des réalisations importantes se concrétiser. Clichy, Rochechouart, Garibaldi, Grenelle : les « Fermiers généraux » deviennent une ceinture cyclable et les projets de Picpus et Batignolles qui devraient démarrer en 2005 vont bien dans le même sens. Les premiers espaces civilisés sont en travaux, les quartiers verts sont enfin presque traversables, l’idée de contresens sans aménagement fait son chemin, un premier couloir bus bidirectionnel a été créé boulevard du Montparnasse, la première maison Roue Libre de la Ville, promise depuis deux ans, est enfin ouverte, les pistes de l’avenue de Longchamp dans le Bois de Boulogne se terminent…

Bref, ça semble avoir redémarré ! (Au fait, où sont les catastrophes annoncées à grands cris par quelques commerçants mal informés ?)

Au même moment, Jean-Luc Marchal, le « Monsieur Vélo » de la Ville de Paris, s’en va sans pouvoir goûter les fruits d’un travail qu’il a mené dans un contexte parisien bien lourd à bouger. Même si nous n’avons pas toujours été d’accord, nous lui savons gré de son engagement et, en particulier, de son action en faveur de notre subvention. Nous lui souhaitons bonne route. Didier Couval (ancien animateur des politiques « vélo » au conseil régional) qui lui succède depuis début décembre a devant lui un chemin semé d’embûches et la tâche reste immense. Nous lui souhaitons du courage.

Jean-Paul Proust, le préfet de police, a également quitté la place. Adversaire résolu du vélo, ne daignant pas recevoir les associations, nous ne le pleurerons pas. Il est encore trop tôt pour se faire une idée de son successeur, Pierre Mütz, à qui nous allons demander rapidement une entrevue.

Pour cause de surcharge électorale en 2007, les élections municipales seront vraisemblablement reportées à 2008. La municipalité actuelle dispose donc de trois ans pleins pour faire aboutir d’autres projets qui nous sont chers : jalonnement des itinéraires cyclables, mise en place et généralisation des contresens cyclables, communication à grande échelle, fermeture aux voitures du quai rive gauche, réalisation de parcs gardés dans les gares, prolongation de « Paris respire » à tout le quai drive droite de Boulogne à Charenton… Si ces projets sont, pour certains, assez avancés, d’autres sont encore des concepts vagues. Si on ne veut pas que la prochaine mandature commence par une grande pause, il faut les faire avancer dès aujourd’hui, même si les élus en place actuellement n’en assurent pas la paternité finale. C’est là que nous avons un rôle difficile mais vital à jouer.

En banlieue, il n’y avait eu que peu de promesses, elles ont pourtant du mal à être tenues. Les années qui viennent sont fondamentales pour en faire jaillir de nouvelles, pour que le vélo soit au coeur des prochaines élections municipales. L’exemple parisien est, de ce point de vue, un argument formidable !

L’aménagement urbain c’est comme le bon vin, il faut du temps pour qu’il arrive à maturité !

Bonne année à tous.

Pierre Toulouse

Cela pourrait également
vous intéresser !

Cela pourrait également
vous intéresser !

Cela pourrait également
vous intéresser !