Week-end d’automne dans les Alpes Mancelles

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On peut pratiquer le vélo pour les déplacements quotidiens ou pour les loisirs et le tourisme, et même les deux sans que cela devienne lassant. Mis à part le plaisir de se mouvoir par la force musculaire ce sont deux mondes différents et la rupture est si considérable entre la circulation urbaine celle des routes bucoliques que le citadin y trouve un véritable dépaysement pour bien recharger ses batteries avant de retourner au travail le lundi suivant.

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Des routes faites pour les vélos

La préparation d’un week-end de randonnée au départ de Paris doit prendre en compte les possibilités d’approche en train. Le train offre des possibilités d’évasion extraordinaires. Contrairement à la voiture il n’est pas soumis aux embouteillages du dimanche soir, et surtout la possibilité qu’il offre de faire une balade linéaire sans devoir revenir au point de départ en décuple l’intérêt cyclotouristique. Nous autres habitants de la capitale et de sa banlieue sommes particulièrement gâtés par le nombre de lignes ferroviaires partant dans toutes les directions. Il est hors de propos d’aborder ici tout ce qui rendrait heureux les cyclistes voyageant en train, tant y il a à faire, mais ce qui existe n’est déjà pas si mal.

La SNCF offrant des tarifs très attractifs sur la Normandie en cette fin septembre, le choix est fait d’un parcours plutôt sportif entre Flers et Le Mans soit près de 180 km à parcourir en deux jours. Toutefois, devant le nombre élevé de candidats et les demandes de certains on décide de séparer les participants en deux groupes de moins de dix cyclistes chacun, dont un deuxième groupe avec un kilométrage réduit au départ de Surdon le premier jour, et avec un trajet plus direct le deuxième jour.

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Non ce n’est pas un décor de film des années 50, tout fonctionne

Cette région présente de nombreux attraits. Au bord de la vaste cuvette que constitue le bassin parisien, on y trouve les plus hauts sommets de tout le quart nord-ouest de la France (mont des Avaloirs : 417 m !). À seulement quelques kilomètres de là coule la rivière Sarthe, à une altitude d’à peine 100 mètres. Contre toute logique apparente, la rivière a choisi de creuser dans ce relief des gorges parfois impressionnantes alors qu’il eût été plus facile de passer plus à l’est, à la limite des collines du perche. Sous une appellation parodique, les Alpes Mancelles, on se trouve dans un pays à l’écart de tous axes de circulation, aux confins des départements de l’Orne (Basse-Normandie), de la Mayenne et de la Sarthe (Pays de la Loire).

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Belvédère du Mont des Avaloirs : ici on domine tout le quart nord-ouest de la France

Après l’arrivée du train à Flers et l’inévitable pause café préalable à toute bonne randonnée, le groupe le plus sportif a vite fait de rejoindre à vive allure le lieu de pique-nique au donjon de Domfront (Orne) en empruntant une ancienne voie ferrée convertie en voie verte. À partir de ce point, la forêt des Andaines a tout pour satisfaire ceux qui aiment les parcours accidentés. La circulation automobile est des plus réduites sur les routes rurales, et même inexistante sur les routes forestières réservées à la circulation non motorisée. À mi-chemin dans la forêt des Andaines, la station thermale de Bagnoles-de-l’Orne avec ses villégiatures bourgeoises offre une rupture et invite à la pause dans un site agréable formé par son lac et ses rochers avoisinants.

Sorti de la forêt, on glisse dans un paysage de bocage délicieusement préservé des remembrements de la période des trente glorieuses, et rythmé par le cours de la rivière Mayenne naissante. Après la petite ville de Pré-en-Pail commence l’ascension du mont des Avaloirs par le côté le plus facile. Le deuxième groupe de cyclistes est rejoint à l’heure prévue au belvédère du mont des Avaloirs où nous nous attardons dans la douce lumière de fin d’après-midi en ce début d’automne. Le reste du parcours n’est de toute façon que le « dessert » de cette journée car il ne reste qu’une quinzaine de kilomètres en descente, pour arriver au gîte situé juste au bord de la rivière Sarthe. La commune de Saint-Pierre-des-Nids (Mayenne) y propose des gîtes de groupes municipaux au confort rustique mais s’accordant si bien avec l’esprit du tourisme à bicyclette, dans d’anciens moulins reconvertis.

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St-Cénéri-le Gerei

A quelques centaines de mètres de là, sur un éperon au milieu d’un acrobatique méandre de la rivière Sarthe se trouve le centre du très réputé village de St-Cénéri-le-Gérei (Orne) dont la coquetterie presque trop britannique à notre goût contraste avec l’option d’un authentique tourisme rural promu par les habitants de St-Pierre-des-Nids où l’empreinte touristique sur la vie des habitants, organisée principalement autour de l’agriculture, est aussi peu perceptible que possible. Un traiteur rural nous sert à domicile un repas tout aussi rustique que les lieux, et irréprochable. Ainsi débarrassés de tous soucis nous pouvons profiter d’une bonne nuit de repos.

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Départ du gîte

Au matin du deuxième jour, sous l’effet des récits des participants du groupe « sportif », un certain déséquilibrage s’opère entre les deux groupes et devant la belle journée qui s’annonce le parcours le plus hardi a la cote. Pas de temps à perdre, nous optons pour un départ matinal dès la fin du petit déjeuner et le chargement des paniers-repas, à nouveau servis par ce traiteur tout à fait recommandable.

Malgré le parcours plutôt accidenté nous rejoignons à bonne allure le cœur des alpes mancelles à St-Léonard-des-Bois (Sarthe), puis nous retrouvons le paysage bocageux que nous ne quitterons que pour grimper dans la forêt de Sillé-le-Guillaume, sorte de vaisseau dominant tout alentour le paysage agricole. Au centre de la forêt, une plage nous accueille pour la pause pique-nique précédée d’une baignade.

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Baignade et pique-nique à Sillé-le-Guillaume

Dommage qu’il reste encore une quarantaine de kilomètres à parcourir jusqu’au Mans pour prendre le train du retour, nous aurions bien terminé ici la randonnée, et il faut un peu « pousser les feux » pour rattraper l’horaire prévu. Ce serait quand même triste de ne pas profiter de l’occasion pour faire un petit passage par la cité médiévale, si bien préservée sur ses admirables remparts gallo-romains. La cathédrale à la nef romane domine l’ensemble. Par manque de place, le majestueux chœur gothique qu’on a ajouté plus tard a dû être construit à l’extérieur des remparts et donne ainsi l’impression d’être en porte-à-faux dans vide.

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Le Mans

Essayez de voir autant de choses en auto en un week-end : à supposer que vous en réserviez une partie pour quelque exercice physique indispensable au maintien de la forme, vous n’y parviendrez jamais à cause du temps perdu dans les embouteillages et la recherche d’un stationnement !

Carte du parcours

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