Bilan du Baromètre des villes cyclables : Colombes progresse.
Le Baromètre des villes cyclables, organisé par la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette), est la plus grande enquête de satisfaction menée auprès des cyclistes en France. La 4ème édition s’est déroulée du 28 février au 3 juin 2025 et a recueilli l’avis des usagers sur leurs conditions de déplacement à vélo dans leur commune. Ouvert à toutes les villes où au moins 50 réponses sont collectées, il couvre ainsi l’ensemble du territoire français. Son objectif : mesurer le ressenti des cyclistes, identifier les points forts, les difficultés et identifier le besoin en stationnement, et fournir aux collectivités un outil clair pour orienter leurs politiques cyclables.
Participation à l’enquête, toujours plus de répondant !

📢 Cette année, l’enquête du Baromètre vélo / Baromètre des villes cyclables a de nouveau mobilisé de nombreux·ses cyclistes à Colombes. Vous avez été plus de 350 personnes contre 300 en 2021 et 131 en 2019.
Cette participation relève l’intérêt croissant des cyclistes de notre ville pour faire entendre leur voix sur la cyclabilité locale
Note obtenue et évolution de la classification, Colombes est sur le pied du podium !
📊 Grace aux efforts fait, Colombes obtient une note de ‘D’, sur une échelle allant de A+ à G. C’est une amélioration : en 2021, Colombes avait été classée E.
Et si nous regardons dans le détail avec une note de 3.496 (soyons précis), Colombes se retrouve au pied du podium (la note ‘C’ commençant à 3,5.
Dans le détail :
- Ressenti global : D
- Sécurité : D
- Confort : D
- Effort de la ville : C
- Services & stationnement : C
- Evolution du ressenti : +36%

Axes critiques : du danger vers une sécurité renforcée
Malgré cette progression, plusieurs points restent critiques et nécessitent des actions soutenues pour renforcer la sécurité des cyclistes/ mobilités durables :
Le gros point noir de Colombes :

La Place du Général Leclerc
Cette place est l’intersection centrale de la ville où se croisent, sans aménagement, les flux de cyclistes passant du nord au sud et ceux allant d’est en ouest. Sur ce carrefour, les cyclistes sont abandonnés sans indications sur comment traverser l’intersection. Ce qui donne lieu à des situations très dangereuses !
“Carrefour impraticable à vélo : si on tourne, nécessité de s’arrêter en plein milieu des voitures.”
“Carrefour très dangereux”



Axe Nord-Sud :
Avenue Henri Barbusse
Directement connecté à la Place du Général Leclerc, l’avenue Henri Barbusse est l’axe majeur permettant de rallier la capitale. Et portant c’est le second point noir de Colombes.
Dans le sens Nord -> Sud :
L’avenue possède une bande cyclable (de la peinture au sol). Mais la situation n’est pas idéale. Le cycliste se retrouve encerclé, sur sa droite du stationnement automobile avec un risque d’emportierrage. Sur sa gauche, des véhicules roulant à des vitesses supérieures aux limites autorisées.
“Piste qui n’est JAMAIS respectée par les automobilistes. C’est juste de la peinture pour faire jolie.”
Dans le sens Sud -> Nord :
Rien n’existe pour sécuriser les déplacements des mobilités douces.
“La D106 est également un axe problématique pour circuler à vélo : il n’est pas rare d’y être frôlé par des voitures, et je n’oserais pas m’y rendre avec des enfants à l’heure actuelle.”
Le constat fait par l’enquête est sans appel, nombreux sont les cyclistes qui se sentent en danger !


Boulevard de Valmy
Sur le boulevard de Valmy, qui connecte le pont d’Argenteuil avec la place du général Leclerc la personne ayant laissé ce commentaire a tout dit :
« Absence de piste cyclable bd Valmy alors qu’il y a la place d’en aménager une »
C’est aussi sur ce boulevard ou l’on retrouve 3 établissements scolaires allant de la maternelle jusqu’à la Terminal (l’École Marcelin Berthelot, le Lycée Polyvalent Anatole France et l’Institution Jeanne d’Arc).
L’ensemble représente près de 3000 élèves et comme le mentionne le commentaire suivant ils se déplacent aussi a vélo :
« Bcp de vélos à proximité de cette école (avec des enfants nombreux à vélo) et sur le bd Valmy de façon générale, avec absence de piste cyclable séparée des voies de circulation (une voie cyclable est matérialisée au sol mais ne permet pas d’être en sécurité du tout vu le nb de véhicules passant ou stationnant) »
Et si l’on regarde bien, il serait tout a fait possible de rééquilibrer l’espace pour sécuriser les déplacements des cyclistes.


Axe Est-Ouest :
A l’ouest depuis la Rue du Bournard et passant par la Rue Gabriel Péri
Ces deux rue sont elles aussi connectées à la place du général Leclerc. Elles permettent aux cyclistes de se déplacer sur l’axe Est-Ouest de la ville.
La rue du Bournard bénéficie d’un aménagement temporaire qui est tout de même partagée avec les bus sur la moitie de l’itinéraire
Sur la rue Gabriel Péri, c’est une absence complète d’aménagement, l’ensemble de la rue est remontée comme dangereuse.
Devant l’école Henri Martin, il y a des feux de circulations, des marquage au sol zone 30 ont été ajoutés pour rappeler que Colombes est une ville limite a 30km/h mais cela ne reste pas suffisant. Voici un commentaire relevé devant l’école justement :
« fort trafic, grande vitesse des véhicules et aucun aménagement »


A l’est avec l’Avenue agent Sarre.
Connectée à la gare de Colombes, qui accueille de plus en plus de personnes pratiquant l’intermodalité, et au carrefour des quatre temps ou est présent le tram T1.
“Axe fréquenté et pratique pour aller vers l’ouest de Colombes mais sans voie vélo spécifique alors qu’il y a ensuite une piste cyclable sur Asnières-Gennevilliers”
Colombes au centre d’un maillage composé de ponts
Colombes est une ville reliée au nord par 3 ponts passant au-dessus de la Seine avec le pont de Bezons, le pont de Colombes et le pont d’Argenteuil. Seul le pont d’Argenteuil offre un aménagement sécurisé dans le sens Argenteuil -> Colombes, le pont de Bezons partage le trottoir avec les mobilités durables et le pont de Colombes ne possède aucun aménagement.
Et puis Colombes est connecté au sud avec 3 ponts passant au-dessus des rails du Transilien. Parmi eux, 2 d’entre eux sont indiqués comme problématique le pont de Charlebourg et le pont de la Puce.
Les ponts sont clés dans les déplacements des cyclistes c’est pourquoi il est important de les aménager sans oublier les abords !



Les points positifs : Colombes progresse
Partout où la ville réaménage l’espace urbain, les cyclistes le remarque !
- Rue Paul Bert, desservant le Stade Yves du Manoir et se dirigeant vers le parc Pierre Lagravère et Argenteuil.
- Rue des Voies du Bois et rue Estienne d’Orves, ces axes ont fait l’objet de réaménagements cyclables, améliorant la continuité et le confort pour les cyclistes.
- Rue Victor Hugo, avec son contre sens cyclable s’interconnectant avec la Ville de Bois-Colombes.
Ces axes, nouvellement réaménagé sont tout de suite plébiscité par les cyclistes !
Ces aménagements montrent que les efforts existent et sont visibles, et qu’ils commencent à porter leurs fruits dans le ressenti des cyclistes.






Des besoins en stationnement bien identifies

Côté stationnement pas de surprise
Les besoins sont localisés près des pôles d’échanges (gares, transports en commun), des lieux de vie (commerces, parcs, écoles, etc) et plus ponctuellement sur les grands axes.
- Gare de Colombes
- Gare des Vallées
- Gare de la Garenne Colombes
- Gare du stade
- ZAC des 4 chemins
- La rue Saint Denis
D’un simple regard a cette carte, la municipalité peut identifier les zones prioritaires et répondre au besoin des habitants.
En améliorant significativement le stationnement vélo, la ville peut encourager davantage la pratique du vélo, surtout pour des déplacements quotidiens.
A la question « Un commentaire à ajouter sur la situation de l’usage du vélo dans la commune ? »
Ce que disent les réponses libres du Baromètre vélo à Colombes
La question 35 du Baromètre des villes cyclables 2025 était une question ouverte, laissant aux répondantes et répondants la possibilité de s’exprimer librement sur leurs attentes et leurs préoccupations concernant la pratique du vélo à Colombes.
L’analyse des réponses fait ressortir plusieurs thématiques majeures, qui traduisent les difficultés encore rencontrées au quotidien par les cyclistes colombiens. Cinq sujets ressortent très nettement.
1. Un réseau cyclable encore trop discontinu
Plus d’une réponse sur deux évoque le manque de continuité et de cohérence des aménagements cyclables.
Si des efforts sont reconnus, les répondants pointent des pistes souvent interrompues, mal connectées entre elles ou peu lisibles, ce qui complique les déplacements du quotidien.
« Les travaux effectués pour créer des pistes cyclables vont dans le bon sens, mais les itinéraires restent souvent interrompus ou peu lisibles. »
2. Un fort sentiment d’insécurité à vélo
La sécurité est une préoccupation centrale. Près de 40 % des commentaires expriment un sentiment d’insécurité, notamment aux carrefours, sur les grands axes ou dans les zones à fort trafic automobile.
« On ne se sent pas en sécurité à vélo, surtout aux intersections et sur les grands axes. »
Cette insécurité perçue constitue un frein important à la pratique du vélo, en particulier pour les publics les plus vulnérables.
3. Des conflits persistants avec la voiture
De nombreux témoignages dénoncent la cohabitation difficile avec les voitures : vitesse excessive, non-respect des pistes cyclables, stationnement sauvage.
Ces comportements rendent les aménagements existants parfois inopérants.
« Les voitures roulent trop vite et empiètent régulièrement sur les aménagements cyclables. »
4. Un manque de stationnements vélo adaptés
Le stationnement vélo est également identifié comme un point faible, notamment à proximité des gares, des commerces et des équipements publics.
L’insuffisance ou la mauvaise localisation des arceaux décourage l’usage quotidien du vélo.
« Il manque cruellement de stationnements vélo sécurisés, notamment près des commerces et des gares. »
5. Une signalisation et une lisibilité perfectibles
Enfin, les réponses soulignent un manque de signalisation claire et un marquage parfois insuffisant, notamment pour les contre-sens cyclables ou les priorités aux intersections.
« Quand les vélos sont autorisés à contre-sens, il faudrait une signalisation beaucoup plus claire. »
En Conclusion
En conclusion, le Baromètre des villes cyclables 2025 confirme une réalité en clair-obscur : Colombes progresse, et cette progression est visible dès que la ville réaménage l’espace public avec des aménagements lisibles et protégés. La hausse de la participation et l’amélioration de la note (de E à D, au seuil du C) montrent que les cyclistes sont plus nombreux, plus attentifs et prêts à reconnaître les avancées quand elles sont au rendez-vous.
Mais l’enquête met aussi en évidence un point décisif : la cyclabilité ne se joue pas à coups d’îlots isolés, elle se construit par un réseau continu, cohérent et sécurisé. Or, les grands axes et les carrefours structurants — au premier rang la place du Général Leclerc, l’avenue Henri Barbusse, le boulevard de Valmy, la rue Gabriel Péri, l’avenue Agent Sarre et les ponts — concentrent encore des situations d’insécurité et d’inconfort qui freinent la pratique, notamment pour les familles, les enfants et les cyclistes les moins expérimentés. Tant que ces “points noirs” resteront des ruptures dans les itinéraires, la progression restera lente et fragile.
Le message des répondantes et répondants est cohérent : sécuriser les carrefours, protéger les grands axes, rendre les itinéraires lisibles, traiter les discontinuités, et déployer du stationnement vélo là où il manque (gares, pôles de vie, équipements, commerces). Ce sont des actions très concrètes, mesurables, et surtout capables de transformer le ressenti au quotidien.
Colombes a donc une opportunité : passer d’une amélioration “par à-coups” à une vraie montée en qualité, en traitant d’abord les lieux les plus dangereux et les plus fréquentés, puis en complétant le maillage. La dynamique est enclenchée ; la prochaine étape, c’est le saut vers une ville réellement cyclable, pour toutes et tous, partout et pas seulement sur quelques rues exemplaires.


