Baromètre des villes cyclables : analyse détaillée des résultats à Gentilly

Alors que c’est toute l’île de France qui progresse, Gentilly recule et voit sa note rétrogradée de plutôt défavorable (E) à défavorable (F) depuis la dernière édition du baromètre il y a 4 ans. 4 ans, c’est la durée d’un mandat municipal et c’est ce qu’il a fallut à Charenton le Pont pour passer de la note D à la note B.

Si la note de Gentilly baisse au lieu de progresser, ce n’est un secret pour personne, c’est que rien n’a été fait depuis 2021 pour les cyclistes. Un anneau de stationnement par-ci, un coup de peinture par là ne font pas une politique cycliste.

Dans le même temps, la pratique a explosé dans le sillage du covid et des coronapistes,  et le nombre de cyclistes gentilléens est devenu suffisant pour permettre la création à l’automne 2024 d’une antenne locale de l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB), « la tête dans le guidon ».  Dans la foulée, nous avons demandé la création d’un comité vélo trimestriel à la mairie, ce qu’elle a accepté. La première réunion a eu lieu au mois de janvier. 

Vous avez été plus de 200 à répondre au baromètre et à faire part de vos remarques. En voici les principaux enseignements sur deux des trois thématiques, les priorités  et  le stationnement . Vous n’avez pas noté de progrès à Gentilly, aucun point n’apparait donc en vert sur la carte.

L’avenue Paul Vaillant Couturier (PVC, D50), la gare RER et le carrefour mazagran.

C’est le plus gros point noir sur Gentilly et les difficultés se cumulent sur cet axe structurant qui relie Montrouge, Gentilly et Paris. Une circulation automobile très intense, la circulation du bus 125, une chaussée dégradée et aucun aménagement cyclable. Il est particulièrement anxiogène de circuler à vélo sur cet axe.

« Il faut rendre cyclable l’avenue Paul Vaillant Couturier. C’est un cauchemar actuellement »

Vos commentaires sont sans équivoque : « je ne l’utilise que lorsque j’y suis vraiment contraint malgré un long usage du vélo », « Il faut rendre cyclable l’avenue Paul Vaillant Couturier. C’est un cauchemar actuellement », « Aucun espace aménagé pour les vélos, mais des places de stationnement voiture tout au long. », « revêtement dégradé et configuration qui favorise des dépassements dangereux ».

Un peu plus loin, le carrefour mazagran à l’interface avec Paris est tout aussi dangereux : « rond point très peu pratique pour les vélos et trop dangereux, suite aux comportements excessifs des conducteurs de véhicules »,  « Zéro aménagement cyclable au niveau de la porte de Gentilly », carrefour mazagran ULTRA dangereux ». « Rd point d’entrée sur Gentilly « tue-la-mort » ».

Dernier point, vous vous plaignez à juste titre de l’absence pure et simple de stationnements vélo devant les entrées nord comme sud de la gare RER.

Pour réaménager PVC et obtenir un vrai aménagement cyclable sécurisé, une coopération active est nécessaire entre la ville de Gentilly, le département et la ville de Paris car cette route départementale est à cheval sur les deux villes. C’est l’objet d’une convention signée récemment entre Paris et Gentilly qui portera nous l’espérons rapidement ses fruits. 

La ligne 7 du réseau cyclable Véolopolitain (réseau cyclable complémentaire du réseau régional porté par la métropole du grand paris) doit passer par cet axe, et elle en financera une grande partie. La balle est dans le camp de la mairie et de ses partenaires.

Les avenues Jean-Jaures (D50), l’avenue Raspail (D127) et la rue Charles Frérot (D127)

On est ici au croisement des deux colonnes vertébrales de gentilly que sont l’avenue raspail (direction nord > sud de Paris vers Arcueil) et l’Avenue Jean-Jaures (axe Est-Ouest entre le Kremlin-Bicêtre et Montrouge)

« L’avenue Rapsail est hostile aux cyclistes. Pourtant ce devrait être un des axes structurants du réseau cyclable »

L’avenue Raspail est dotée d’une bande cyclable à contresens mais vous notez sa dangerosité : « cohabitation dangereuse avec les véhicules motorisés » ; « L’avenue Rapsail est hostile aux cyclistes. Pourtant ce devrait être un des axes structurants du réseau cyclable », « Bande cyclable dangereuse ».

Sur l’avenue Jean-Jaures, il n’existe aucun aménagement et vous le déplorez : « Aucun aménagement cyclable sur l’avenue Jean Jaurès, alors qu’elle est centrale pour le déplacement cycliste et que les voitures et camions y roulent vite » ; « Axe très fréquenté sans aménagement».

Et au croisement de ces deux axes, la situation est sans surprise catastrophique : « Carrefour très dangereux en venant de Paris pour tourner à gauche vers le kremlin » ; « Dangereux, les voitures tournent sans regarder les vélos d’en face » ; « Feu vélo. Les voitures qui viennent en face et tournent à gauche pour remonter vers la Poste coupent systématiquement la route des cyclistes qui eux continuent tout droit sur l’avenue Raspail vers le Parc Picasso. Les conducteurs ne comprennent pas et insultent les cyclistes qui ont pourtant le feu vert. Il faut un marquage de la continuité de la piste cyclable ! »

Pour l’avenue Raspail et sa jumelle la rue Charles Frérot, c’est malheureusement un rendez-vous manqué avec les cyclistes.  Après 5 millions d’euros et 18 mois de travaux achevés en 2019, les cyclistes auront gagné…. Un coup de peinture (bande cyclable) et des frayeurs chaque fois qu’il faut croiser à contresens le bus 57 ou des poids lourds.

L’avenue Jean-Jaures est quant à elle est sur l’itinéraire de la V7 du Vélopolitain qui s’avère plus que jamais être l’axe structurant dont nous avons besoin.

On ne le répètera jamais assez, les pistes cyclables séparées de la circulation sont les seuls aménagements valables sur les grandes axes pour massifier la pratique du vélo. 

La poterne des peupliers

Au même titre que le carrefour mazagran, vous remarquez la dangerosité de la poterne des peupliers. Avec deux entrées de ville dangereuses vers Paris, il est décidément périlleux d’entrée ou de sortir de Gentilly : « Sas vélo non respecté, voiture qui coupe la priorité pour tourner (deux accidents à cet endroit) » ; « carrefour dangereux pour les vélos qui veulent tourner. aucune bande cyclable sur la rue de val de marne » ; « aucun marquage, beaucoup de circulation  et des véhicules allant de Paris vers l’A6 qui tournent très vite coupant le passage »

L’avenue François Raspail.

Dernier point noir, l’avenue François Raspail le long du parc du Coteau, réaménagée elle aussi récemment et totalement dépourvue d’aménagement. Vous êtes nombreux à le déplorer : « Pas de piste cyclable, même pas une bande alors que c’est un aménagement récent et qu’il y a pas mal de cyclistes qui l’empruntent. c’est une honte » ; Refaire la route sans prévoir de piste cyclable en 2025 est hallucinant » ; « véhicules motorisés roulant à grande vitesse »

Les stationnements

Au niveau des stationnements, c’est sans surprise autour des commerces (centre-ville, Intermarché) et des gares (RER et ligne 14) que vous faites remarquer leur insuffisance quand ce n’est pas carrément leur absence. La mairie nous a promis des centaines d’arceaux, on les attend de pied ferme (et on commence un peu à s’impatienter).

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