Voilà, ça y est, le Baromètre Vélo, c’est fini ? C’est tout l’inverse, ça redémarre. Les résultats sont là et ils ne sont pas bons partout, même s’ils sont en progrès global dans toute l’Île de France (cf. le dossier de presse du Collectif Vélo IdF sur le sujet).
Et chez nous alors ? Ils sont exactement là où on les attendait : E ; soit un climat « plutôt défavorable » à la pratique du vélo. C’était déjà le cas en 2021 et rien ou presque n’a changé. Il y a tout de même quelques petites choses à dire, tant sur Nogent-sur-Marne que sur le Perreux-sur Marne. Il y a également quelques analyses rapides à faire avec les voisines et voisins, en attendant de se pencher plus longuement sur le détail.
Nogent-sur-Marne – encéphalogramme plat
C’était à prévoir : Nogent stagne. Nogent ne progresse pas. Le climat général pour le vélo en ville est toujours aussi désagréable par rapport à 2021, quand nous disions de la ville qu’elle était le ventre mou du Val-de-Marne. Quand de nombreuses villes similaires progressent dans l’intervalle, Nogent n’avance pas, malgré l’augmentation de la pratique qui pourrait aussi créer un peu de sécurité par le nombre.
Las, le plan vélo abandonné, les tiers de projets mal conçus, l’absence de remise en cause du plan de circulation, le manque de soutien au VIF ou encore le dernier retournement de veste du maire sur le projet de continuité cyclable entre le pont de Nogent et la gare RER E pèsent dans la note finale. Nogent stagne. Nogent a parlé beaucoup mais Nogent n’a rien fait, à part quelques M12 bien peu ambitieux, quelques stationnements bienvenus, le soutien à la vélo-école et à l’atelier d’auto-réparation, plus quelques événements ici ou là.
Rien de structurant, juste un peu d’écosystème vélo. Des promesses, des déclarations d’amour, aucune grande preuve d’amour. Gageons qu’en mars 2026, les cyclistes sauront choisir un édile autrement plus convaincu et sincère sur le vélo. Pour le sortant, persuadé qu’il est compétent sur le sujet et coupable des délires nogentais qui ne satisfont personne, il n’y a rien à sauver et tout à regretter.
Le Perreux-sur-Marne – des progrès timides en attendant mieux
Nous nous attendions à ce que le Perreux-sur-Marne stagne également et il s’en faut de peu pour que ce soit effectivement le cas. La note générale reste à E mais progresse de 3.2%. C’est peu et c’est essentiellement lié à l’augmentation du nombre de cyclistes dans la ville car objectivement, il ne s’était pas encore passé grand chose au Perreux au moment des votes printaniers !
En revanche, la ville avait déjà commencé à communiquer sur les mesures de l’été et quand on voit actuellement le sérieux avec lequel elle le fait (ville 30, DSC partout, M12 partout, sas vélo partout), on ne peut que regretter qu’elle ait perdu un an du fait du départ de son précédent directeur des services techniques. Si la nouvelle responsable avait déjà été présente, gageons que tout cela aurait été déployé en temps utile.
Cela aurait-il suffi à faire basculer la ville du côté du « D », à savoir « moyennement favorable » ? Probablement. En attendant la prochaine édition du Baromètre Vélo, qui pourra refléter les actions lancées et celles à venir, nous pouvons d’ores et déjà constater que la note obtenue est logique et que l’évolution rapport à 2021 est certes un peu anecdotique mais elle ne reflète pas les récentes évolutions. On a déjà hâte de tracter de nouveau… !
Points d’amélioration, points noirs et besoins en stationnement
Les points d’amélioration sont évidents : merci Paris dans le bois de Vincennes, merci la passerelle du pont de Nogent. Et c’est tout. Car pour le reste, rien ne change : la zone Albert de Mun est accolée à la zone parisienne ; la discontinuité du pont de Nogent apparaît également comme un point noir. Les autres points noirs historiques sont toujours là. Les besoins en stationnement aussi. Rien n’a changé ou presque depuis 2021, si ce n’est le nombre de cyclistes sur nos voies communales !
Et autour de nous ? Des notes logiques, aussi !
Nous parlons de progressions ou de stagnations logiques pour nos deux villes mais c’est aussi parce que nous avons regardé autour de nous ! Les cyclistes sont cohérents, ils roulent ici et là et savent apprécier les évolutions qui leur sont proposées (ou non). Faisons rapidement le tour des voisines et voisins pour mieux nous rendre compte…
Bry-sur-Marne progresse de F à E. La ville est passée à 30 km/h, a massifié les M12 et double-sens-cyclables et les cyclistes le saluent ! Peu de progrès côté stationnement, pas d’aménagement structurant pour le moment ; ce sera l’enjeu des années à venir, avec sûrement du plan de circulation, pour atteindre le D, voire le C.
Vincennes passe de D à C. Joinville passe de E à D. Voici deux villes qui se sont engagées sur le vélo, voyant apparaître sur leur réseau communal et sur les axes départementaux quelques pistes structurantes, avec d’autres aménagements et une communication plutôt « pro-vélo ». Cela aurait pu être encore mieux mais on change de monde, d’ores et déjà.
Le modèle à suivre est ailleurs et c’est Charenton-le-Pont. C’était tout aussi attendu que les progrès sus-cités mais la note finale est bluffante : B ! En un mandat, la ville saute deux crans et passe de D à cette note très difficile à obtenir. C’est le fruit de la volonté politique de l’équipe municipale et de son maire, Hervé Gicquel : un plan vélo complet, incluant comportements, aménagements, avec des choix forts et un budget bien dosé. Bra-vo.
