Cohabitation avec les piétons : y-a-t-il si peu de problèmes ?

Mercredi 1er juin, nous participions à une opération de sensibilisation aux côtés de la préfecture de police. L’objectif initial était de s’assurer du respect des « cédez-le-passage cycliste au feu », aussi appelés M12. On rappelle qu’en présence de ce panonceau, le cycliste arrivant à un feu rouge peut le franchir sous deux conditions :

  • Céder le passage à tous les autres usagers
  • Prendre une des directions indiquées sur le panonceau

À Paris, au début de la rue de Rivoli, la fréquentation cycliste et piétonne importante est au coeur de nombreux débats : les cyclistes mettraient les piétons en dangers, bien plus que lorsque la rue n’était pas aménagée pour mettre en sécurité les usagers·ères du vélo.

Douze policiers·ères étaient donc mobilisés pour interpeler et proposer, en alternative à la sanction, une sensibilisation poussée (environ 10 minutes) sur le sujet de leur infraction. Je participais au nom de MDB à l’opération et sensibilisais moi-même les cyclistes qui m’étaient envoyé·e·s par trois de ces agents. Durant deux heures, un cycliste a effectivement grillé le feu alors que des piétons souhaitaient s’engager et a donc passé un moment avec moi, puis avec des agents. Mais en réalité, j’ai passé l’essentiel de mon temps à expliquer à des gens pourquoi ils ne devaient pas porter d’écouteurs à vélo. 

La réglementation est très claire : il est interdit de porter son téléphone à l’oreille ainsi que d’avoir des écouteurs. Peu importe que ceux-ci disposent d’un mode « transparence » qui ne vous isole pas du monde extérieur. Si, vous le saviez, les débats sont dans tous les médias, réseaux sociaux et repas de famille. Cependant, on peut s’interroger sur la pertinence de cette interdiction, qui n’a mis personne en danger durant ces deux heures (contrairement au non-respect du M12) et n’est pas le principal responsable des morts (piétons comme cyclistes) sur les routes de la capitale.

Il est évident que les agents remarquent facilement les écouteurs dans les oreilles des cyclistes et les téléphones tenus en main. C’est aussi un problème de formation : lorsque les agents ont été briefés, ils ont tous indiqués connaître le principe du M12, certains en expliquant que le cycliste devait s’arrêter dans tous les cas, puis s’engager après avoir constaté que la voie était libre. Bien que le dispositif existe depuis désormais plus de 20 ans, il reste méconnu par ceux qui ne s’en servent pas… et par ceux chargés de son respect.

Ma présence aura au moins servi à corriger cette incompréhension. Trop de cyclistes, à Paris comme ailleurs, sont encore arrêtés pour avoir « grillé le feu » qu’ils avaient pourtant le droit de franchir.

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