Le traitement de l’accident “spectaculaire” survenu à un motard à Paris le 16 février 2009 pose encore une fois le problème de l’amalgame entre la dangerosité de la pratique en deux-roues motorisés et la pratique à vélo, et notamment la soi-disant dangerosité des couloirs de bus empruntés par les cyclistes, alors que les statistiques prouvent que c’est là où les cyclistes sont les plus en sécurité.
MDB s’insurge contre cet amalgame, qui selon la dépêche de l’AFP, est le fait de la police urbaine de proximité.
D’après cette dépêche, l’accident est survenu alors que le motard sortait du couloir de bus – où il n’avait rien à faire, l’emprunt des couloirs de bus lui étant interdit à juste titre – pour surgir à l’avant du poids lourd en tourne-à-droite, qui n’a pas eu le temps de l’éviter. Tout ce qu’on pourrait en conclure, compte tenu des éléments avancés, c’est que l’accident résulte d’une manœuvre trop hardie de dépassement par la droite d’un poids lourd par une moto.
Nous ne comprenons pas pourquoi cet accident serait lié à l’accidentologie cycliste comme le laisse entendre cet article. Nous comprenons encore moins que “la préfecture de police [ait] recommandé aux motards et aux cyclistes de ne pas emprunter ces voies”(sic). À l’attention des motards, cette recommandation semble particulièrement incongrue puisque les couloirs de bus leur sont interdits. À l’attention des cyclistes, elle ne l’est pas moins puisque cela leur est autorisé pour partie, et que de plus c’est là qu’ils sont le plus en sécurité.
Nous sommes étonnés que la Mairie de Paris n’a pas réagi, car elle le sait bien, elle – et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a augmenté à l’automne 2008, en concertation avec la Préfecture de Police et la RATP – le nombre de couloirs de bus autorisés aux vélos, rejoignant en cela pour partie les revendications de MDB dont une des principales préoccupations est la sécurité non seulement de ses adhérents mais de celle de tous les cyclistes.
Par ailleurs, nous ne croyons pas inutile de rappeler qu’en matière de sécurité routière, il est faux de tirer des conclusions générales à partir d’un seul accident, qu’il soit spectaculaire ou pas.