Couloir bus : dernières nouvelles

Lors du comité de pilotage « vélo » qui s’est tenu à Paris le 2 septembre 2008, animé par Annick Lepetit, nous en avons appris un peu plus sur la politique engagée par la ville.

L’accident de la rue La Fayette aura eu pour effet que le dossier « couloirs de bus autorisés aux vélos » soit rouvert.

La nouvelle équipe de la Marie en charge du déplacement s’est tout d’abord rendu compte que des couloirs de bus n’étaient pas ouverts aux cyclistes, et ce sans raison valable. Elle a aussi découvert que des études récentes montraient:

 que l’accidentologie était plus faible dans les couloirs (même interdits) qu’en section courante,

 et que – sans doute pour cette raison – la majorité des cyclistes interrogés s’y sentaient plus en sécurité, y compris dans ceux interdits.

Forte de ces constatations, cette nouvelle équipe a fait part de son intention de convaincre la RATP d’ouvrir certains des couloirs de bus aujourd’hui interdits aux vélos. Malheureusement, malgré ces arguments, elle ne semble pas vouloir aller jusqu’à la généralisation de principe que nous demandons.

Ainsi, parmi les 60 kilomètres de couloirs interdits répertoriés, 30 kilomètres pourraient voir leur statut changer « tout de suite » : il s’agit des couloirs « peinture », dans le sens de la circulation générale et non pourvus d’un aménagement cyclable contigu.

Sur les 30 km restant interdits aux vélos, la moitié pourraient faire l’objet de discussion (sans nous ?!).

Cela étant, 15 kilomètres nous resteraient interdits : cela concerne des couloirs non élargis avec séparateur et/ou à contresens. Il s’agit par exemple du couloir de la rue Lafayette, mais aussi des couloirs de bus non élargis longeant les merveilleux aménagements que sont les pistes du boulevard Magenta, de Rochechouart ou de Clichy). L’idée est que dans ces situations les cyclistes seraient en danger si les bus les doublent et qu’a contrario si les bus ne peuvent doubler ils perdraient du temps.

Cela ne correspond pas à notre demande d’une approche beaucoup plus fine tenant compte notamment de la pente et de la longueur des sections ainsi que de l’existence d’alternatives crédibles.

Mais parallèlement à cette volonté d’ouverture, la Mairie a cru bon d’inventer un panneau, lequel de par sa non-conformité au code de la route pourrait paraître incongru, mais qui ne nous fait pas vraiment rire.

Or donc, les panneaux de rappel d’interdiction ont été posés sur les couloirs interdits, mais pas sur tous. Ainsi Quai St-Bernard, nous supposons que c’est l’existence de la piste dans les jardins Tino Rossi qui conduit à interdire le couloir du quai. C’est évidemment absolument stupide car si un cycliste s’engage sur le quai (en arrivant de la rue Cuvier, par exemple), il ne peut raisonnablement pas rouler ailleurs que dans le couloir. Cette politique revient donc à rendre obligatoire le cheminement Tino Rossi, pratique que la ville avait abandonné depuis plusieurs années.

On pourrait multiplier les exemples où les interdictions ne répondent ni à l’exigence d’une meilleure sécurité des cyclistes ni à une meilleure fluidité du trafic bus.

Mais ils ne feraient que conforter notre position : tant que le trafic automobile occupera la majorité des l’espace viaire, les cyclistes doivent profiter des espaces privilégiés que sont les couloirs de bus.

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