De Montrouge à Antony, quelle piste cyclable sur la RD920 ?

La route départementale 920, ex N20, de Montrouge à Antony, est un axe essentiel pour la circulation des vélos. Cette voie, qui passe par le carrefour de la Vache-noire et Bourg-la-Reine, devrait accueillir une piste cyclable régionale. Mais celle-ci doit être dimensionnée au trafic vélos particulièrement important sur cet axe.

« Ne pas reproduire les erreurs qui ont été faites sur la partie sud de la RD920 dont les aménagements cyclables sont largement utilisés en-deçà de leur potentiel« . Les associations de cyclistes appellent à la vigilance et font des propositions concrètes pour des aménagements qui garantiront une circulation sécurisée sur la partie nord de la RD920 entre Anthony et Montrouge. L’expérience d’usage des cyclistes est ici essentielle et doit être prise en compte par les pouvoirs publics.

Les départements des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne ont en effet engagé le projet de réaménagement de la RD920 nord. Ce réaménagement, qui s’étend sur 3,8 km entre la place de la Résistance à Bourg-la-Reine et le boulevard Romain-Rolland à Montrouge, doit permettre de résoudre les dysfonctionnements actuels, de promouvoir les mobilités douces et de sécuriser les déplacements de tous les usagers.

Les exigence d’une véritable piste cyclable sécurisée

Les associations de cyclistes de Vallée sud-Grand Paris, dont Sceaux à vélo, et le Collectif vélo Île-de-France, ont fait des propositions pour créer sur cet axe une véritable piste cyclable sécurisée. Car la D920 possède dans tous les cas le potentiel d’atteindre les fréquentations qui justifient les plus grandes largeurs de pistes cyclables et sa sécurisation complète, selon les critères du Cerema (1).

Cet axe est le support pressenti de la piste cyclable VC2 du projet régional de réseau à haut niveau de service. Cette requalification complète doit donc avoir l’ambition de faire de cette voie, aujourd’hui hostile, un axe exemplaire pour les circulations actives.

C’est pourquoi, les associations locales ont fait une série de demandes. La première d’entre-elles concerne la largeur de la piste cyclable qui doit tenir compte de l’importance du trafic vélo. Des pistes cyclables d’une largeur  de 2,20 à 2,50 m permettraient d’être en cohérence avec l’ambition régionale de cette piste.

Le carrefour de la Vache-Noire doit être requalifié

Les association proposent aussi d’intégrer au projet le carrefour de la Vache-Noire afin de le requalifier. D’une manière générale, les carrefours « à la hollandaise » pour les intersections entre les axes majeurs sont partout indispensables.

Les liaisons avec le reste du réseau secondaire sont aussi un gros point faible du projet. Dans tous les cas, un soin particulier doit être apporté aux mouvements de tourne-à-droite voiture qui se font dans la même phase que les mouvements directs vélos. En particulier, il faut éviter que ce mouvement tournant en conflit puisse se faire sur plus d’une file, au risque de créer, pour les piétons comme pour les cyclistes, une configuration où une voiture arrêtée masque l’usager à une seconde voiture qui ne s’arrête pas . De même pour les mouvements de tourne-à-gauche qui ne sont pas gérés autrement qu’avec des sas vélo, un aménagement notoirement dysfonctionnel. De plus, aux petites intersections, la traversée de la D920 n’est pas possible pour les vélos, ni pour les piétons. De très longs linéaires avec de nombreuses rues locales débouchant sur l’axe sont intégralement dépourvus de passages piétons.

Rénover les pistes cyclables actuelles qui sont en piteux état, sans attendre 2025

Les travaux de requalification ne devraient pas débuter avant 2025, indique le département, et la mise en service de la piste est prévue pour 2030. Mais les pistes cyclables transitoires actuelles sont en piteux état. En attendant les travaux de requalification, il serait très profitable d’avoir un projet léger et semi-pérenne, qui puisse améliorer la situation. Par exemple, en de nombreux endroits, la piste pourrait être mise derrière le stationnement, ce qui en améliore grandement la disponibilité et la sécurité. Une telle configuration a été mise en place par le département de Seine-Saint-Denis à Pantin sur la D933 (ex-N3), avec des résultats spectaculaires, et toujours en place 

(1) Le Cerema, établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, accompagne l’État et les collectivités territoriales pour l’élaboration, le déploiement et l’évaluation de politiques publiques d’aménagement et de transport.

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