Les double-sens cyclables existent dans la loi depuis plus de dix ans. Le déploiement peut sembler long à qui les a déjà pratiqué ailleurs. En effet, ce sont les communes qui les mettent en place. Saint-Germain-en-Laye avance timidement avec un arrêté publié en mai, qui fait suite au passage de la commune à 30 km/h.
Celui-ci ouvre une soixantaine de rue à la circulation en double-sens des cycles, sur les 120 à sens unique que compte la commune. On a regardé en détails cet arrêté, relevé des incohérences et introduit un recours pour avoir plus de DSC, afin de favoriser les déplacements à vélo. Il ne s’agissait pas de rendre 100% des rues à double-sens, mais 24 supplémentaires.
Un échange constructif
Nous avons ensuite échangé le 3 juillet avec des élu·es et membres des services techniques sur nos demandes. On se réjouit que la vigilance citoyenne fasse avancer les choses : 8 rues ont été ajoutées au dispositif.
La préoccupation persistante des élu·es est notamment liée au développement des vélo-cargos, réputés plus larges que les vélos “classiques”. Ca ne justifie rien, mais ça montre que les familles se déplacent de plus en plus à vélo à Saint-Germain !
Nous avons encore quelques jours pour recevoir la réponse officielle de la ville et décider de poursuivre, ou non, notre recours. Mais, entre autres, le maintien de la rue du Maréchal Liautey en sens unique nous semble particulièrement malvenu. Une bande cyclable existe déjà, dans le sens général de circulation. De manière très originale, elle est placée sur le côté gauche de la chaussée, en raison de plusieurs arrêts de bus sur le côté droit. Changer le sens de circulation des cycles sur cette bande permettrait
- d’avoir un aménagement lisible : on sait que de nombreux cyclistes empruntent déjà cette bande à contresens, par méconnaissance de la ville
- de faciliter les trajets à vélo
- de sécuriser l’usage de cette bande : avec une rangée de stationnement automobile à gauche du sens actuel, les passagers ouvrant imprudemment leur portière vont percuter plus brutalement les usagers dans le sens de circulation générale que les usagers de la bande en double-sens cyclable, qui vont pouvoir les “refermer” en cas de choc… moins probable, car les passagers voient mieux devant que dans un rétroviseur réglé pour quelqu’un d’autre !
Des rues étroites et des vélos-cargos
Parmi les raisons évoquées pour conserver des rues à sens uniques stricts, la largeur des voies. Avec 3,5m minimum dans la plupart de celles-ci, la circulation dans les deux sens est tout à fait possible. Les cargos ne sont pas si gros que ça : avec 1m de large, il reste 2,5m pour les voitures !
Bien sûr, dans certaines rues, cette étroitesse est une conséquence d’un stationnement automobile envahissant : de chaque côté de la chaussée et parfois même, à cheval sur le trottoir ! La règlementation et la jurisprudence sont pourtant très claires : le maintien du stationnement n’est pas une raison suffisante pour justifier d’une rue trop étroite.
Dans les prochains jours, nous effectuerons des relevés de vitesse pour constater l’effectivité du passage à 30 km/h de Saint-Germain-en-Laye. À Paris, la vitesse moyenne a baissé de 6 à 7 km/h après la mise en place des DSC…