Telle est la consigne que le préfet de police de Paris a sans doute donnée à ses troupes à la suite du triste accident de Vélib’ dans la rue Lafayette survenu début mai, consigne contre laquelle MDB tient à protester.
Alors que la cohabitation bus-vélo s’effectue sans heurts depuis des années et que nous militons pour que l’ouverture des couloirs de bus aux vélos soit généralisée (à quelques exceptions près à négocier avec les associations représentatives), il aura suffit d’un peu de tapage médiatique autour d’un évènement qui – quoique dramatique – reste exceptionnel pour que la préfecture de police de Paris sorte l’armement lourd dans sa panoplie anti-cycliste.
En effet, bien que cet accident illustre essentiellement le danger que font courir aux cyclistes les véhicules motorisés ne respectant pas la distance latérale de sécurité de 1 mètre lors du dépassement des vélos, et alors que cette infraction commise par les véhicules motorisés est de loin beaucoup plus fréquente que toutes les infractions reprochées aux cyclistes mais n’est cependant jamais réprimée, la préfecture de police de Paris a choisi de sanctionner ces derniers.
Ainsi depuis quelques jours voit-on des escouades de policiers verbaliser les cyclistes circulant dans des couloirs de bus interdits aux cyclistes sans raison valable ni évidente.
Le comble est atteint lorsque l’on constate dans le haut du boulevard Raspail que le couloir de bus interdit aux vélos – sous prétexte qu’il existe sur le trottoir une piste cyclable- a fait l’objet mardi 25 juin dernier d’une de ces opérations « coup de poing » alors même que la piste en question était neutralisée – avec l’accord de la même police – par du stationnement de poids lourds (voir récit et photos joints).
Dans cet exemple, les cyclistes auraient dû circuler selon la police dans la circulation générale, coincés entre voitures et bus, ce qui est manifestement moins sûr que l’emprunt bien innocent du couloir de bus le long du trottoir.
Cette manière de désigner la victime comme coupable est scandaleuse. MDB s’élève vigoureusement contre ces pratiques policières qui s’attaquent à l’usager le plus vulnérable mais aussi le plus inoffensif comme en témoignent toutes les statistiques dont celles publiées… par la préfecture de police elle-même ! Ce n’est pas en diabolisant les victimes d’accidents que l’on va améliorer la sécurité routière
Ces actions de répression tous azimuts démentent en outre toutes les déclarations politiques visant à promouvoir les moyens de transport les moins polluants au premier rang desquels figure bien entendu la bicyclette.
Kiki Lambert
Nous reproduisons ci-après une lettre de cyclistes verbalisés à l’adresse du commissaire de police.
Monsieur le commissaire,
Le 25 juin 2008 à 8h30, nous avons été un certain nombre de cyclistes à être verbalisés boulevard Raspail à hauteur de la fondation Cartier car nous avons emprunté la voie bus alors qu’il existe une piste cyclable à cet endroit.
Nous ne nions absolument pas les faits, en revanche, nous voudrions replacer les événements dans le contexte du jour.
Il se trouve en effet que la piste cyclable était, ce jour-là, bloquée par un premier camion, dont la photo apparaît ci-dessous.
Un deuxième camion, que l’on voit en fond sur la première photo, bloquait également cette même piste (de ce fait encombrée de plus par des piétons détournant les camions comme vous le constatez sur la photo).
La photo suivante vous montre ce second camion en gros plan et vous noterez également un camion RATP en fond. Vos collègues nous ont dit que ces camions avaient une autorisation préfectorale pour stationner à cet endroit ce jour-là. Il sera donc facile à vos service de vérifier la véracité de nos propos si les photos ne vous suffisaient pas.
En observant la première photo, vous constaterez la présence d’un véhicule de police entre les deux camions, dont une photo apparaît ci-dessous, avec les policiers en train de verbaliser les cyclistes.
