Pour un Melun cyclable, manifestons le 25 novembre

Événement

Cyclistes du quotidien à Melun

De plus en plus de cyclistes

De plus en plus de personnes choisissent le vélo pour se déplacer, même à Melun. La présence des vélos en ville est de plus en plus visible sur la bidirectionnelle des ponts, en gare, et à proximité des écoles. C’est aussi mesurable au nombre de personnes en liste d’attente pour obtenir une place dans un box sécurisé à la gare (plus de 60 début 2023, chiffre Mélivélo).

Fin 2022, plus de 600 salariés de Safran ont signé une pétition pour une piste cyclable reliant Melun à Villaroche.

Pourquoi les cyclistes sont ils/elles de plus en plus nombreux/ses ?

Certain·e·s font ce choix par conscience écologique. Le vélo est de loin la solution la plus simple, la plus économique et la plus évidente pour lutter dans l’immédiat contre le réchauffement climatique : même le vélo électrique est 20 à 100 fois moins émetteur de gaz à effet de serre qu’une voiture (d’après source ADEME). 

D’autres n’ont pas les moyens de prendre une voiture ou le bus. 

Le vélo, moyen de déplacement le plus rapide dans Melun

Mais pour beaucoup c’est le temps de transport qui est l’argument principal : traverser Melun à vélo du Nord au Sud prend moins de 15 minutes, c’est imbattable : ni par la marche (40′), ni en bus (29′), ni en voiture : temps variable entre 10′ hors heure de pointe et 30′ en heure de pointe (chiffres Google Maps).

Pour le moment la part modale du vélo n’atteint pas 2%. La marge de progression est immense : pour des trajets courts (moins de 5km) la voiture représente encore 60% des trajets domicile-travail (chiffres INSEE). A Melun comme dans l’agglomération, c’est sur la réduction de ce pourcentage qu’il faut agir pour désengorger les axes majeurs  et réduire la pollution. Les habitants expriment de plus en plus l’envie et le besoin de passer à des modes de transports doux. 

Les événements vélo (balades, apéros, ateliers de réparation, réunions) rassemblent de plus en plus de personnes qui sollicitent les associations pour les aider à améliorer leur sécurité à vélo (itinéraire, comportement sur la chaussée, réparation, équipement, stationnement). Ces événements sont aussi de plus en plus nombreux. 

L’absence de chiffes officiels, la présence croissante des vélos en ville est de plus en plus visible sur la bidirectionnelle des ponts, en gare, et à proximité des écoles. 

A l’avenir, avec la hausse annoncée du prix des carburants, de plus de plus de personnes qui se déplacent avec un véhicule individuel pourront être contraints de se déplacer autrement qu’en voiture et se tourneront vers le vélo ou un autre moyen de déplacement moins cher qu’une voiture électrique.

Une ville dangereuse pour les cyclistes

Melun est une ville à 30km/h mais cette vitesse n’est pas respectée par la plupart des véhicules motorisés. Sur les grands axes, les voitures et les camions peuvent circuler à 50km/h et  les autres usagers de la voirie ne sont pas en sécurité : les trottoirs sont trop étroits et les pistes cyclables sécurisées inexistantes (quai Pasteur, quai Hypolite Rossignol, quai Maréchal Joffre) 

Le plan vélo de la Ville de Melun proposé en 2022 est largement insuffisant : 500 000€ pour les infrastructures sur 4 ans, soit à peine l’équivalent de 500 mètres de piste cyclable ou 25 mètres de route. Des villes moyennes comparables en termes de budget et de nombre d’habitants sont bien plus ambitieuses. 

Les principaux axes nécessitant un aménagements ne sont pas traités dans ce plan vélo  : entre le centre-ville et la gare,  sur les quais de la Seine, entre les quartiers-Nord et le centre ville sans parler de la rue du Général De Gaulle  : axe clé pour l’accès aux établissements scolaires privés et publics.  

Le Schéma Directeur des Liaisons Douces de l’agglomération Melun val de Seine (CAMVS) pourrait, dans un très long terme, alléger les difficultés des cyclistes, mais pas sur l’axe le plus problématique : la liaison Gare-Centre Ville. Cette liaison y est considérée comme déjà faite, les cyclistes sont incités à faire le détour par la rue Dajot où pourtant n’existe aucun aménagement cyclable. 

Quant au Conseil départemental, il refuse, malgré un plan vélo renouvelé en 2022, de prendre la maîtrise d’ouvrage sur des travaux réalisés en agglomération.  

Les nouveaux aménagements (Rue des 3 moulins, quai Voltaire à Dammarie) proposent des voies vertes (voies partagées piétons-cyclistes) qui peuvent susciter un sentiment d’insécurité chez les piétons, des conflits d’usage lié à l’ambiguïté de la législation. 

Beaucoup d’habitants le disent et le répètent à l’envi : trop de cyclistes à Melun bravent l’interdiction de rouler sur les trottoirs. Mais c’est le seul endroit où ils se sentent en sécurité. 

Une ville adaptée pour les mobilités douces

Melun est une petite ville (3km du nord au Sud et d’Est en Ouest), à taille humaine, où le centre ville et ses commerces ne sont jamais à plus de 2km des extrémités de la ville. Melun pourrait être la ville du quart d’heure !

Le relief pour accéder aux quartiers Nord peut décourager mais la pente moyenne est faible. Ce qui peut éventuellement être compensé par l’usage d’engins motorisés de déplacement personnels (vélos à assistance électrique, trottinettes électriques)  qui peuvent légalement emprunter les pistes cyclables. 

L’accroissement du nombre de cyclistes pourrait contribuer à désengorger la ville puisqu’une voiture prend la place de 12 vélos en stationnement et 6 en circulation. 

L’avenue Thiers fait 28 mètres de large mais le Département considère qu’il est plus important de faire circuler une moyenne de plus de 35 000 véhicules (chiffres Département de Seine et Marne, 2021) motorisés (dont 8,5% de poids lourds) par jour  plutôt de de faire une place aux vélos. Il y a pourtant largement de la place pour faire passer une piste cyclable bidirectionnelle. Selon nos élus on ne peut pas agir sur le trafic de transit mais cela reste à démontrer.  Pour notre part, nous sommes convaincus que l’on doit agir sur les déplacements individuels de moins de 4km (qui représentent plus d’un tiers des déplacements véhicule-travail à Melun selon l’INSEE) qui eux aussi concernent l’avenue Thiers. 

La gare de Melun dessert un grand nombre de destinations et 38 000 (chiffres SNCF 2022) personnes s’y rendent ou en partent chaque jour. Parmi eux, un tiers s’y rend en voiture, pourtant nombreux sont ceux et celles qui souhaitent venir en vélo mais ne trouvent pas de stationnement sécurisés en gare, ni d’itinéraire sécurisé pour s’y rendre. 

Une ville cyclable est une ville plus juste, plus conviviale, plus attractive

Un tiers des ménages dans la ville ne possède pas de véhicule motorisé (INSEE), le vélo est une alternative supplémentaire pour se déplacer, surtout pour les plus jeunes qui n’ont pas le permis ou ceux et celles qui n’ont pas les moyens d’avoir un véhicule motorisé. 

Les piétons sont gagnants avec l’arrivée de pistes cyclables : plus de cyclistes sur les trottoirs, moins de bruit, moins de dangers motorisés. 

Les nuisances liées au bruits et à la pollution sont réduites pour les résidents du centre-ville. 

Les personnes à mobilité réduite (PMR) peuvent emprunter les pites cyclables. 

Usagers de trottinettes et d’autres engins de déplacement personnel motorisé peuvent bénéficier de pistes cyclables puisqu’il leur est possible de les emprunter. 

Les automobilistes et les usagers des transports en communs ont aussi tout à y gagner, plus de vélos c’est moins de voitures , donc le trafic est plus fluide. 

Les commerces sont aussi gagnants, car les études (source : Le Monde) dans les autres villes prouvent que les pistes cyclables apportent de nouveaux clients, qui consomment plus et plus souvent. Leur chiffre d’affaire global augmente. En effet, une ville apaisée rend le centre ville plus attractif pour les résidents et les touristes.

Les employeurs sont aussi gagnants, car les salariés venant à vélo sont des salariés plus à l’heure et plus efficaces car en meilleure santé.

Et enfin, les finances publiques sont elles aussi bénéficiaires car une piste cyclable coûte 200 fois moins cher qu’une route urbaine à kilométrage égal, concernant l’entretien et le construction. 

D’ailleurs les publicités et affiches qui figurent le futur de Melun ne s’y trompent pas : on y voit des vélos et aucune voiture.

Deux associations, leurs activités, un réseau, un objectif

Melun Agglo à Vélo est une antenne locale de l’association Mieux se déplacer à Bicyclette. Son objectif est de promouvoir l’usage du vélo. 

En dehors de quelques balades, son action principale est le plaidoyer en faveur de ce mode de déplacement simple, léger, non polluant, bon pour la santé et rapide. 

En 2021, une nouvelle association pro-vélo a vu le jour à Dammarie et à Melun : « Les Cyclonautes ». Son but est aussi de promouvoir les mobilités actives et surtout le vélo, mais agit différemment : création d’animations autour du vélo, vélo école, ateliers de co-réparation et accompagnement de la mise en place du Savoir Rouler à Vélo dans les écoles primaires de l’agglomération.

Ces deux associations sont membres du collectif vélo IDF et de la Fédération des Usagers de la Bicyclette qui les soutiennent dans leurs démarches. 

Pourquoi c’est le moment d’agir ? 

Des travaux pendant 7 ans pour l’arrivée du T-ZEN, bus à haut niveau de service

En cet automne 2023 la circulation à Melun est fortement perturbée par les travaux préparant l’arrivée du T-zen 2. L’objectif de cette nouvelle ligne de bus sur site propre est d’inciter les automobilistes à délaisser leurs voitures pour privilégier les transports en communs. 

Melun agglo à Vélo et le Collectif Vélo IDF ont étudié attentivement les plans et les aménagements prévus pour les vélos. Rappelons que, selon la loi LOM et la loi LAURE, ceux-ci sont obligatoires à chaque requalification d’une voie. Il en résulte, qu’en l’état, ce chantier du T-zen n’apporte pas de solution aux difficultés actuelles que rencontrent les cyclistes à Melun malgré l’investissement d’argent public et l’importance des travaux. 

 Si, dans les quartiers Nord, des pistes sont bien prévues (avec néanmoins de grosses améliorations nécessaires pour garantir la sécurité des cyclistes sur les intersections), le centre ville et du quartier des établissements scolaires (rue du Général de Gaulle, rue Despaty) ne sont pas traitées du tout. Les trottoirs pour les enfants et leur parents seront même réduits ! 

 Concernant la partie Sud du tracé du T-zen, à proximité de la gare, ce chantier constitue une opportunité unique de rendre la gare accessible aux cycles. Cette voie de 28 mètres de large pourrait aisément accueillir 4 mètres de piste cyclable. Hélas, le Conseil Départemental bloque totalement l’option de l’avenue Thiers, tandis que la Ville de Melun n’envisage pas un itinéraire parallèle vraiment sécurité rue Dajot. Les cyclistes sont hélas les victimes des conflits entre Melun et le département. 

Après le chantier du T-zen, la gare de Melun sera donc toujours aussi inaccessible aux cyclistes qu’elle l’est maintenant. L’intermodalité train-vélo est cependant le levier majeur pour augmenter la part du vélo dans les déplacements au quotidien, baisser la pollution et les embouteillages. 

Avenue Thiers à l’issue des travaux en 2024 (source ville de Melun.fr)
Avenue Thiers à l’issue des travaux en 2024 (source ville de Melun.fr)

Des travaux gare de Melun pendant 6 ans

Les travaux en gare (ou Pôle d’Échange Multimodal) ont commencé, pour 6 ans. La gare de Melun est la plus fréquentée de Seine et Marne (13 millions de voyageurs en 2021 selon Ile de France Mobilité). Au printemps, le stationnement sécurisé coté Nord a disparu, et le mois dernier ce sont les derniers arceaux qui ont été supprimés. Malgré nos demandes répétées, les diverses acteurs publics et privés en charge de ce dossier n’ont rien proposé pour les cyclistes pour l’instant. 

A la fin des travaux en 2030, plus de 900 places de stationnement vélo sont prévues, c’est parfait. Néanmoins, comment se garer d’ici là ? Il s’agit non seulement des cyclistes actuels mais aussi de toutes les personnes qui sont actuellement en bus ou en voiture et qui souhaitent changer de mode de transport pour se rendre plus vite sur leur lieu de travail. 

Les visuels publicitaires montrent une gare avec aucune voiture mais seulement des piétons et des cyclistes, faut-il les croire ? 

Pourquoi une manifestation revendicative ?

Dans le cadre de notre négociation avec le département de Seine et Marne et la Ville de Melun concernant les aménagements en marge du T-Zen, le département exige des décisions et des plans définitifs d’ici fin 2023. es réunions attendues par nos associations avec les représentants du département en charge des travaux du T-Zen n’ont toujours pas débuté. Nous n’avons pas été écoutés. Nous craignons que le projet en l’état oublie les besoins en aménagements cyclables qui sont pourtant une obligation légale.

Ni la loi LOM (Loi d’orientation des Mobilités, 2019) ni la loi LAURE (Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie, 1996), ne sont respectées. 

Historique de négociations

Un recours au tribunal administratif a été déposé en 2018 demandant à faire respecter la loi LAURE (renforcée par la loi LOM de 2021) qui oblige de construire des aménagements cyclables sur toute nouvelle voirie.

Ce qui n’est prévu ni avenue Thiers ni rue Charles De Gaulle où se trouvent 8 établissements scolaires pour près de 4000 élèves. 

L’actuelle proposition du T-zen et ses aménagements cyclables ponctuels n’est pas à la hauteur de l’enjeu climatique. Sans remettre en cause le projet lui-même il est tout à fait possible de  remettre à plat le dessin des pistes. Le conseil départemental doit impliquer les associations et le collectif vélo Île de France lors de la phase de réalisation. De nombreuses villes en Europe font progresser de manière spectaculaire le vélo comme moyen de déplacement, Melun ne doit pas rester à la traîne, il est urgent d’agir et de saisir l’opportunité du TZEN pour rendre la ville plus respirable, accessible par les modes doux et ainsi attractive.

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