n°101 (janvier-février 2008)

Les retours sur le passé de MDB et de Roue Libre étant faits,
revenons aux fondamentaux. N’oubliez pas de visiter notre site pour vous informer de tout ce que je ne peux rapporter ici faute de place, comme l’opération Quais Libres à Courbevoie, la Ronde à Vélo avec MDB — Vallée de Montmorency, le magnifique travail d’Antony à vélo sur le recensement des aménagements à faire adressé à la mairie et la lettre-réponse à l’enquête publique sur le SDRIF… Ou les actions menées à l’occasion de la semaine de la mobilité dont le thème était « Au travail en vélo », comme cette manifestation du 20 septembre2007 où les cyclistes travaillant dans l’immeuble « Le Valmy », Paris 20e, regroupés dans le réseau « A vélo au Valmy » réclament un local couvert et protégé pour leurs vélos. Pour 30 000 m² de bureaux neufs, aucun emplacement vélo n’est prévu.

Forum de la sécurité routière (26 octobre 2007)

Cette journée était organisée par la Préfecture de Police. Quelques données sur l’évolution de l’insécurité routière à Paris: net recul de l’insécurité entre 2001 et 2003, une période étale entre 2003 et 2005 et une légère hausse depuis 2005. Pour les cyclistes, on note une augmentation de 24 % des victimes entre 2004 et 2006 avec 2 ou 3 tués chaque année, et une augmentation provisoire de 27,4 % en 2007, chiffre probablement dû au coup de projecteur braqué sur nous depuis la mise en service de Vélib’ (avant, certains accidents, pas toujours mineurs, n’étaient pas comptabilisés). Trois ateliers étaient au programme.

Thème de l’atelier « Piétons et cycliste » : « Le partage de la rue » avec réflexions autour des aménagements, du comportement, de la transmission de bonnes pratiques, et de la communication
— éducation — contrôles/sanctions. MDB a rappelé les 2 recommandations essentielles à faire passer aux cyclistes : vigilance sur l’ouverture des portières (accidents les plus fréquents) et les angles morts des véhicules à grand gabarit (accidents les plus graves). Écoutons les policiers de terrain présents, en vrac
« sanctionner les piétons coûte cher et ne rapporte rien », « les peines infligées aux cyclistes sont exorbitantes et complètement disproportionnées par rapport au danger qu’ils représentent », « le code de la rue est refusé au nom de l’égalité de tous face à la règle » et même « les radars sont une hérésie car ils inhibent les automobilistes qui vivent dans la peur de se faire flasher et bloquent la circulation » ou « les cyclistes devraient être munis d’un permis de conduire, ils envahissent les stationnements motos et obligent les 2RM à se garer sur les trottoirs » Il Les pouvoirs publics sont accusés de schizophrénie : on met les cyclistes sur les trottoirs ou non ? La voirie répond qu’un difficile travail est en cours sur les problèmes de réinsertion des cyclistes dans le trafic lorsque les aménagements cyclables, en particulier sur trottoirs, sont interrompus.

De ces discussions passionnées, l’animateur de l’atelier piétons- cyclistes retient : modifier la réglementation avec un permis Vélib’ ou une heure de sensibilisation obligatoire à tout primo-utilisateur de Vélib’ ; instaurer une proportionnalité des peines aux cyclistes (50 % des sommes infligées aux automobilistes) ; faire des campagnes de sensibilisation destinées aux cyclistes par les grands médias avant de lancer les campagnes de verbalisation ; travailler sur une communication non culpabilisatrice, explicative et valorisante sur les piétons et cyclistes (introduction d’une plaquette sur les vélos et piétons auprès des élèves d’auto-écolés, éducation des enfants à la conduite vélo dans les écoles) ; libérer les trottoirs (mobilier urbain, baraques de chantiers …) ; autoriser le stationnement des 2RM sur les trottoirs larges.

Restitutions de l’atelier 2RM : communiquer sur les temps de parcours, « ta ville n’est pas un circuit » (on ne fait pas mieux que 16 km/h en semaine et 27 km/h dimanches et jours fériés); interdire le GPS à bord des 2RM (surtout ceux qui offrent des jeux électroniques !), et la vente d’alcool dans les stations-services ; calibrer une voie sur le périphérique ; concevoir les stationnements au droit des intersections pour libérer la visibilité ; analyser finement les données de l’accidentologie (+/- 125cm3, causes exactes…).

Restitutions de l’atelier autos et véhicules à grands gabarits : améliorer la visibilité de la signalisation (arbres…) et la formation juridique des agents ; instaurer un suivi du permis de conduire et une visite médicale régulière de tous les conducteurs (problème alcool-stupéfiants-médicaments) ; équiper les poids lourds de rétroviseurs frontaux, de capteurs de présence…

Une bonne surprise à la gare Montparnasse

« Après avoir demandé avec insistance depuis de nombreuses années l’installation au plus près des quais de dispositifs de stationnement pour les vélos en grand nombre dans les gares parisiennes, MDB a eu l’heureuse surprise de découvrir une installation toute fraîche d’une cinquantaine de places dédiées dans la gare Montparnasse 2 Pasteur. Cet emplacement, idéalement situé, muni d’arceaux bien conçus et d’une signalétique claire, répond partiellement à une promesse vieille de deux ans qu’avaient faite les responsables de la gare: créer une centaine de places pour les vélos sur le secteur de la gare Montparnasse. Nous nous réjouissons donc publiquement de ce premier pas dont nous applaudissons la réalisation… » C’est le début du communiqué de presse que MDB a publié après la découverte de cette réalisation (voir la suite sur notre site).

Comité de pilotage vélo (21 novembre 2007)

À l’ordre du jour : étude sur les relations piétons-cyclistes que vous trouverez dans le dossier de ce même numéro, puis Vélib’, le tramway, les bois, les canaux, le stationnement.

Le point d’avancement communiqué par le chef de projet Vélib’ à la mairie de Paris sera inclus dans un prochain dossier de votre revue préférée.

Aménagements consécutifs à l’extension du T2
(La Défense — Issy Val-de-Seine) vers la porte de Versailles

Pierre déplore que la mission tramway n’ait pas sérieusement exploré les propositions de MDB faites il y a deux ans. Manque de volonté politique ou compétences techniques médiocres ou les deux, si rien ne peut plus être négocié, il n’y aura pas d’aménagement cyclable sur la rue d’Oradour-sur-Glane sacrifiée aux 38 tonnes qui « alimentent » le parc des expositions, le vélo passera sur les trottoirs rue Louis-Armand, puis sur le parvis d’Aquaboulevard derrière une station de tram. Pour la rue Henri-Farman, le rétablissement des pistes à la fin des travaux de réseaux est promis.

Lionel se réjouit que ce dossier ait enfin pu être débloqué grâce à une action concertée entre le maire de la capitale et le maire d’lssy. Il demande de garder à l’esprit deux exemples à ne pas répéter : l’espace partagé cyclistes-piétons sur la coulée verte donnant accès au métro Chatillon-Montrouge, source de conflits, et la piste cyclable obligatoire sur le trottoir ouest de la rue Camille-Desmoulins (lssy) laissant peu de place aux piétons. Quant à la desserte de la future zone où s’élèveront la tour Mozart, le siège de Bouygues Immobilier et le complexe
EOS Generali, des milliers de personnes y travailleront mais ne bénéficieront malheureusement ni d’une station tram ni d’une piste cyclable : en France, on finit par faire mais a posteriori.

Canal de l’Ourcq: une véritable amélioration se profile avec le rétablissement de la continuité cyclable le long des berges au niveau du port Serrurier dont l’activité fluviale permet d’éviter l’équivalent de 15 000 poids lourds/an, ce qui ouvre des perspectives pour les installations de long de la Seine.

Bois de Boulogne: les aménagements portent sur des continuités cyclables entre la porte de Passy (piste sur trottoir de l’allée des Fortifications) et la piste de la route de l’Hippodrome dont la réalisation est prévue en 2008. Puis sur la jonction entre la piste de l’allée de Longchamp et la partie interdite à la circulation le long de l’anneau cycliste, avec liaison vers l’allée du Bord-de-l’Eau (chemin de halage) et la passerelle de I’Avre. MDB et Vélocité ont demandé une réunion spécifique sur ce sujet avec la Ville, les Parcs et Jardins, les Architectes des Bâtiments de France et la subdivision de la Voirie concernée, plans précis à l’appui.

Stationnement longitudinal: Vélo 15 et 7 demande que les arceaux de stationnement vélo ne soient pas centrés car les vélos n’y sont pas attachés de façon symétrique et dépassent plus d’un côté que de l’autre.

Réunion de campagne de Bertrand Delanoë au théâtre Hebertot (19 novembre 2007)

Affluence d’adhérents MDB ce soir-là. Kiki a été présentée par Jean-Marie, représentant de MDB dans le 17e, à Annick Lepetit (députée de la 17e circonscription de Paris), avant le début de la réunion. Exposé de M. Francis Beaucire, professeur de géographie à l’université, qui constate que les besoins en déplacements sont différents aujourd’hui de ceux des années 60 voire 70. En intellectuel incompréhensible, il a développé 3 points : la géographie des villes, la temporalité et l’intégration tarifaire. À propos de la temporalité il déclare, je cite : « … pour désynchroniser la temporalité de la vie quotidienne, tous les modes de transport doivent être intégrés dans une conception globale… » Sur l’intégration tarifaire, il estime que deux météorites sont tombées sur la voiture, l’énergie chère et les gaz à effet de serre; pas un mot sur l’occupation d’espace.

On passe aux questions du public, et notre présidente rappelle à Bertrand Delanoë qu’en six ans, il n’a pas trouvé le temps de nous recevoir malgré nos demandes répétées, ce qu’il reconnaît
d’un hochement de tête. Elle développe 4 sujets: les points noirs (Concorde… et les liaisons Paris-Banlieue), le stationnement, la santé, la communication autour du vélo. Sur les réalisations de ces 6 années, certaines nous satisfont, d’autres non, nous regrettons que les priorités soient : transports en commun, voiture, vélo au lieu de transports en commun, vélo, voiture. Le vélo, ce n’est pas seulement la voirie mais aussi le stationnement à domicile ; Vélib’ démontre que le vélo est plausible et possible, qu’il y a une forte demande de trajets à vélo mais que ça ne répond pas à tout, et qu’il faut donner aux gens envie de faire du vélo.

Lionel ajoute que l’évaluation en cours du PDUIdF montre l’aspect lacunaire des réalisations hors Paris, soulignant que, même s’il y a des erreurs sur les réalisations parisiennes, les axes transports en commun (en particulier tramway) intègrent toujours le vélo, ce qui n’est pas le cas en banlieue.

Bertrand Delanoë pense à mettre en place des itinéraires « malins » pour le vélo, qui s’écartent des itinéraires voitures et des grands axes ; il reconnaît que la piste des Maréchaux ainsi que l’aménagement Magenta sont ratés, mais que les gens en charge du dossier lui avaient menti en lui assurant que tout allait bien chaque fois qu’il posait des questions (c’est l’histoire de la Marquise, ou je me trompe ?). Kiki l’interpelle alors : « Ils vous mentent encore. Mais ce serait bien qu’on en parle avant que les plans ne soient définitifs.

Sinon, la FFMC s’est un peu fait huer parce qu’elle veut garer les motos sur les trottoirs où bien sûr ça ne gêne personne. Delanoë est fan des voitures électriques et du covoiturage, depuis 6 ans il souhaite mettre en place une aide au développement des deux-roues électriques bridés à 50km/h, en demandant à la PP de les autoriser à rouler dans les couloirs de bus. À la fin du meeting, Kiki s’est approchée de la tribune et lui a remis en mains propres les revendications MDB et le dossier de présentation de la Convergence. MDB a réagi très rapidement à l’idée des 2RM électriques : une lettre à Delanoë et un communiqué de presse marquant notre opposition ferme à toute présence de 2RM dans les couloirs de bus quelle que soit leur motorisation sont partis dans la même semaine.

Salon Marjolaine (8 au 18 novembre 2007) : un bon cru

Tous les bénévoles sont unanimes : quelque chose a changé sur la planète vélo, effet Vélib’, effet baril à 100 dollars, effet grève, les mentalités évoluent, le vélo s’impose, des discussions intéressantes ont pu être engagées avec des opposants à notre combat : « le vélo c’est dangereux », « c’est criminel de militer contre l’obligation du port du casque », « avec toutes ces pistes cyclables je ne peux plus me garer dans le centre-ville »… L’organisation a été efficace et l’intendance parfaite (merci Émilie) ; la grève des transports en commun a handicapé le salon dès le 14 novembre, la fréquentation était donc en baisse, mais nous avons battu les records d’adhésions et de ventes boutique ; tous nos stocks ont été vidés : plus de sonnettes, plus de cartes, plus de pinces à vélos ni de gilets réfléchissants… Il faudra peut-être demander un stand plus important en 2008, prévoir une infrastructure d’exposition plus solide et bien sûr il faut de toute façon réapprovisionner notre boutique.

Sessions de sensibilisation à la pratique du vélo en ville (du 8 novembre au 13 décembre 2007)

À la demande de la Voirie, MDB assure une session théorique chaque jeudi pour sensibiliser jusqu’à 25 nouveaux cyclistes aux bons comportements à adopter dans la conduite d’un vélo en ville. Nous avons décliné la demande de sessions pratiques car nous pensons qu’elles ne peuvent pas s’effectuer en groupes de plus de 2 personnes. À la séance inaugurale, les 4 formateurs MDB et Didier Couval de la Voirie, fournisseur des locaux et des supports pédagogiques, ont pu « soigner » aux petits oignons une élève unique. Dès la 2e séance, Kiki toute seule a dû affronter un auditoire 2 fois plus important ce qui était encore a sa portée. À la 3e séance, Norma a bravement fait face à la grève et à une auditrice unique qui compte désormais parmi nos adhérents. À la 4e séance, le binôme Jean-Marie et Kiki a dû s’occuper de 2 élèves : la grève était pourtant finie.

Ouverture de la vélo-école de Place au vélo à Creteil — MDB94

Grâce à Vincent, un de nos jeunes adhérents les plus dynamiques, l’activité de formation à la conduite d’un vélo reprend enfin. Les cours se déroulent à Créteil par séances de 1 h 30 en petits groupes ; ils coûtent 50 euros les 10 séances. Bravo à Vincent et longue vie à son école.

Les contresens cyclables

Ils sont difficiles à obtenir et une fois mis en place, il faut les défendre avec conviction, comme celui de la rue Richer dans le 9e qui a nécessité la réunion sur les lieux de pas moins d’un maire et son adjointe, les représentants et les techniciens de la voirie, la présidente de MDB : travaux pratiques à l’appui, il a fallu contrer les critiques des riverains qui trouvent ça dangereux. D’ailleurs, Didier Couval diffuse un argumentaire en faveur des contresens réalisés quartier par quartier. Dans le 20e, où tous les contresens faciles à réaliser ont été faits ou ne vont pas tarder à l’être, celui de la rue de Lagny est jugé trop étroit à certains endroits par un cycliste militant actif et membre de MDB de surcroît. Dans le 14e, le conseil de quartier Pernety demande des contresens sur toutes les voies importantes mais reste critique sur les contresens dans les petites rues arguant que les cyclistes peuvent bien faire le détour : là, c’est Pierre qui insiste sur l’intérêt d’une systématisation y compris dans les voies étroites, ne serait-ce que pour pouvoir rentrer chez soi sans « fauter » quand on habite la petite rue en question. Espérons, comme Kiki et Pierre, que la règle idiote de la préfecture de police évolue rapidement et que Paris bénéficie de la même règle que d’autres villes françaises et étrangères (tous les sens interdits sont autorisés aux cyclistes sauf lorsqu’il en est décidé autrement). Sinon, MDB n’a pas fini d’user sa salive à examiner une à une les 6 000 rues parisiennes (ou plus).

RD7: le Conseil Général des Hauts de Seine persiste et signe (5 juillet 2007)

En votant la mise à 4 voies de la RD7 dans les villes de Sèvres, Meudon et lssy-les-Moulineaux. Et cela malgré le rétrécissement de l’entrée sur Paris avec la mise en œuvre du tramway des Maréchaux Sud, malgré le PLU voté à l’unanimité à lssy qui prévoit 2 fois 1,5 voies, malgré le Plan Climat territorial du même CG92 et le Grenelle de l’environnement qui font des vœux pour la réorientation des déplacements routiers en faveur du rail et du fleuve, malgré l’expérimentation plutôt satisfaisante mise en place au carrefour de Vaugirard… Ah, quelles têtes de mules !

Norma Mashaal

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