n°122 (juillet-août 2011)

Naviguer à vue

Ah ! les RADARS. C’est sensé être silencieux, et pourtant, quel raffut dans les médias. Hou là, là, là, là… les pauvres automobilistes qui roulent trop vite et ne respectent pas le code de la route seraient susceptibles d’être sanctionnés… quelle horreur et quelle injustice ! Il ne faudrait quand même pas prendre les autos du bon dieu pour des cyclistes sauvages, quand même !

Je suis très certainement mal informée – mais c’est normal : je n’ai pas d’auto – car je pensais que toutes les voitures étaient munies en série d’un tachymètre et que cela suffi sait pour savoir à quelle vitesse on roule. Que nenni : j’apprends que les automobilistes ont besoin qu’on leur signale la présence d’un radar pour qu’ils pensent à regarder leur compteur. Parce que vous comprenez, c’est très dangereux de regarder son compteur en permanence, car alors, on ne peut pas regarder la route. D’autant que la lecture du GPS et des SMS ne laissent que peu de temps de cerveau disponible pour savoir où on va.

On va donc remplacer les radars vengeurs par des radars pédagogiques. Ou plutôt, non, finalement. On va laisser les radars, enlever les panneaux qui préviennent qu’il y a un radar, et installer des radars pédagogiques mais qui ne sont pas là pour signaler les radars vengeurs, mais pour apprendre aux gens qu’ils roulent trop vite mais que c’est pas grave. Ils ont des années devant eux pour apprendre.

Pendant que tout ce beau monde s’agite dans les médias dans le concours « c’est moi qui vais dire le truc le plus ridicule », certains sont confrontés à la dure réalité des prunes qui tombent et, aussi incroyable que cela puisse paraître, s’adaptent et changent leurs habitudes. Ainsi, cette société dont les quelques centaines de collaborateurs parcourent jusqu’à 30 000 km par an, qui voyaient les amendes s’accumuler et les points fondre.

Au-delà de l’aspect financier (je rappelle au passage que les
amendes ne sont pas déductibles fiscalement), se posait le
problème des commerciaux qui ne pouvaient plus conduire
parce qu’ils avaient perdu tous leurs points, et que la société
était donc obligée de licencier. Alors pour le coup, ils se sont
penchés sur le problème, bien obligés. Ils ont ainsi découvert
les stages de récupération de points et la… visio-conférence.
Faisant ainsi économiser à l’entreprise des milliers d’euros en
remboursement de frais kilométriques. C’est Total qui ne va
pas être content…

Kiki Lambert

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