n°123 (septembre-octobre 2011)

Chauds les marrons, chauds !

C’est la rentrée, l’automne n’est pas loin, annoncé par son cortège de marronniers : les bouchons sur les routes du retour, le prix du cartable, la rentrée des profs, la rentrée des élèves et… les accidents de cyclistes en hausse vertigineuse !

La PP ne manque jamais une occasion de rappeler que le vélo, c’est dangereux et n’hésite pas pour cela d’une part à communiquer des chiffres non vérifiés et d’autre part à oublier de corréler l’augmentation des accidents à celle des déplacements, et à calculer des variations de pourcentages sur des chiffres inférieurs à 100. Pour le plus grand bonheur des lecteurs vélophobes qui trouvent ainsi une justification à leurs préjugés et à leurs demandes de sévérité extrême allant de la verbalisation automatique à la distribution de gifles par les citoyens justiciers.

Pendant ce temps-là, nous travaillons d’arrache-pied pour réclamer qu’on nous accorde au moins notre juste place. S’il vous plaît : au moins le minimum légal. Non, même pas ?

Ça devient lassant…

Et pourtant… si dans les années soixante, certains visionnaires avertis imaginaient la ville de l’an 2000 avec des hélicoptères individuels ou des voitures volantes[[Les voitures volantes, souvenirs d’un futur rêvé, Patrick J. Gyger, éd. Favre, 2005]], d’autres se sont rapidement rendu compte que les années 2000 ne seraient pas ainsi et que la voiture individuelle (même volante) n’était pas la solution, présentant le vélo comme « le moyen de transport le plus efficace pour se déplacer
» et comme une invention « cent fois mieux que le Concorde»[ [La France défigurée, 6 octobre 1973, « La ville et l’automobile » (vidéo INA, séquence à 12’20”)]].

Quelques décennies plus tard, pas difficile de savoir qui avait raison.

Alors, au lieu de vouloir nous coller des marrons… Fête du vélo.

Kiki Lambert

Cela pourrait également
vous intéresser !

Cela pourrait également
vous intéresser !

Cela pourrait également
vous intéresser !