n°132 (mars-avril 2013)

Plusieurs cyclistes valent mieux qu’un

Vous avez évidemment déjà rencontré des personnes qui vous assènent leur vérité en toute bonne foi mais sans avoir en réalité de connaissances particulières sur le sujet dont elles parlent. C’est un phénomène général. D’ailleurs, tout un chacun court le risque dans un moment de relâchement de se laisser aller à des affirmations péremptoires : celles-ci paraissent tellement évidentes
sur la base des informations disponibles ! Seul un effort de rigueur intellectuelle permet de réaliser que lesdites informations ne sont que partielles et que la conclusion est susceptible d’évoluer avec un complément de connaissances.

Or, la majorité de la population étant apte au cyclisme, il est évident que l’on rencontre aussi des usagers du vélo capable de dire « n’importe quoi ». On entend effectivement des propos tranchés et définitifs sur tel ou tel aménagement cyclable existant ou à réaliser : « Si, si. Je fais du vélo, moi. Je sais bien ce qu’il faut faire. »

La première réaction est bien sûr de ne pas tenir compte de ces affirmations, si différentes de ce que l’on sait soi-même. Cependant, il faut se persuader que ces personnes ne disent pas vraiment « n’importe quoi », même si elles se trompent (ce qui n’est d’ailleurs pas obligatoire !). Elles expriment leurs points de vue, et ceux-ci sont révélateurs de quelque chose : un besoin particulier, des
goûts différents, un déficit d’information, une erreur d’interprétation, etc.

À MDB, notre objectif de militants est de favoriser le vélo urbain sous toutes ses formes. Nous devons tenir compte tout à la fois du besoin de sécurité des cyclistes fragiles, de l’attente d’efficacité du « vélotafeur », des hésitations du touriste qui ne connaît pas la ville, de l’encombrement des cycles à trois roues, d’une connaissance approximative du code de la route par la population, etc.

Parfois (souvent ?) un aménagement semblera ne pas être optimal pour tout le monde. Cela est d’ailleurs sans doute inévitable. En revanche, ce à quoi je propose que nous veillions, c’est à éviter l’exclusion. Un itinéraire doit être « cyclable » pour tout le monde, même si certains l’auraient voulu plus ceci ou davantage cela. Et il doit l’être en continu, même s’il y a à un moment un passage plus délicat.

De même, des solutions de stationnement doivent exister
pour toutes les formes de cycles.

Et comment faire pour s’assurer de cette cyclabilité maximale ? Il faut écouter tous les types d’utilisateurs ! Ne pas se fier à sa propre expérience mais considérer tous les cas de figure. Accepter d’avoir une dose de modestie, d’humilité. Discuter de ces sujets à plusieurs. Écouter. Comprendre les points de vue. Identifier les vrais besoins au-delà des déclarations spontanées. Objectiver la question dans sa globalité. Et enfin, faire la synthèse.

C’est beau n’est-ce pas ? Mais pas facile. Alors, le plus simple pour y arriver : se regrouper en association pour s’informer, échanger et apporter sa contribution.

Faites connaître MDB. Parrainez de nouveaux adhérents. Et venez à l’AG !

Thierry Delvaux

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