n°134 (juillet-août 2013)

Cyclistes, soyez sympas

La bicyclette est passée, dans le langage spécialisé de ces dernières années, du mode « doux » au mode « actif ». Pourtant, les cyclistes n’ont pas souvent été de doux agneaux bêlants, contraints qu’ils étaient et qu’ils sont encore de se battre pour se faire une place sur la chaussée.

Les comportements parfois olé olé qui en découlent étaient peu dérangeants quand il n’y avait pas beaucoup de bicyclettes dans les rues. En revanche ils deviennent nuisibles à la cause du vélo quand d’une part ces vélos se multiplient et que d’autre part on explique à la population incrédule qu’il faut encore plus de cyclistes en circulation.

Veillons donc à soigner l’image de marque du cycliste. L’un des moyens pour se faire bien voir (outre le fait d’avoir des feux allumés la nuit) est d’être aimable et civil avec les autres usagers de l’espace public… Voici quelques idées dans ce sens.

Cyclistes, soyez sympas, laissez les trottoirs aux piétons. Si vous voulez y circuler, descendez de vélo. Parfois vous craquez. Par exemple à cause de ce gros camion qui bouche toute la rue. Vous croyez pouvoir vous permettre de passer par le trottoir au prétexte qu’il n’y a pas un piéton en vue ; évidemment c’est à ce moment qu’un riverain sort de chez lui, devant vous. Ne vous plaignez pas ! Arrêtez-vous ou mettez pied à terre, et tant pis pour vous : ce n’est pas parce que c’est si rapide de faire du
vélo qu’il faut toujours partir à la dernière minute.

Cyclistes, soyez sympas, ne slalomez pas entre les piétons sur les passages piétons. Au contraire, restez à distance pour les rassurer. J’aime à répéter cette phrase d’Hubert Peigné : les piétons ont bien sûr droit à une sécurité objective mais ils ont aussi droit à un sentiment de sécurité.

Cyclistes, soyez sympas, montrez-vous aux automobilistes. Ne les incitez pas, en vous serrant exagérément à droite, à croire qu’ils ont la place de vous doubler si la rue est en fait trop étroite. Dans les voies à double sens cyclable, si l’automobiliste qui arrive en face ne vous a pas vu, ne vous cachez pas en vous confondant avec les voitures en stationnement. Laissez-lui le temps de vous voir en restant suffisamment longtemps bien en face de lui. Puis, aimablement, quand vous vous croisez au ralenti,
chacun se poussant un peu pour faciliter le passage de l’autre, remerciez-le d’un signe et d’un sourire poli.

Cyclistes, soyez sympas, laissez de la place aux voitures. Si l’une d’elles s’arrête (sur une place autorisée, en double file ou en interdit, peu importe) c’est souvent que le conducteur ou son passager est arrivé à la fin de son calvaire et qu’il va pouvoir s’extraire de sa boite. Et pour commencer, il va ouvrir sa portière. Sera-ce du côté droit ou gauche ?

Donc, le cycliste courtois ne roule pas trop près des voitures qui sont immobiles ou qui font mine de s’immobiliser. Il roule à une distance de portière ouverte. Il respecte aussi les voitures endormies le long du trottoir car il sait qu’elles s’ébrouent soudainement sans qu’il ait toujours la possibilité d’anticiper leur réveil.

Vous l’avez remarqué : que vous pensiez aux autres ou à vous, les règles de politesse et les règles de prudence se rejoignent. Intéressant, non ?

Thierry Delvaux

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