n°77 (janvier-février 2004)

La création d’un comité de pilotage vélo à Paris

La Ville de Paris a décidé de mettre en place un comité de pilotage « vélo » qui doit se réunir tous les deux mois. La première de ces réunions s’est tenue le 6 novembre avec un ordre du jour très fourni. Ont été notamment étudiés plusieurs projet d’aménagement :

 Boulevard de la Villette les associations ont réaffirmé leur préférence pour une piste le long du trottoir (côté 10e) plutôt que sur le terre-plein central (solution préférée par la mairie), l’idée proposée par le MDB de mettre une file de circulation automobile sur le terre-plein étant définitivement rejetée (veto des architectes des Bâtiments de France).

 Port Sérurier : satisfaction globale pour ce nouvel aménagement ; mais des améliorations peuvent être apportées (éclairage ; séparation des espaces dans le parc de la Villette).

 Quai Panhard et Levassor : il faudra attendre 2009 pour un aménagement définitif (piste en site propre). D’ici là la piste bidirectionnelle sur le trottoir sera prolongée et achevée fin 2004. Le MDB demande que la voie bus n’ait pas de séparateur.

 Boulevard de Magenta, création d’un axe civilisé. Aucune solution n’est totalement satisfaisante car le problème est complexe. Affaire à suivre.

Rencontre avec M. Vélo

Le 12 novembre M. Marchal était l’invité du MDB dans le cadre d’une réunion de bureau. Il a pu exposer les projets de la Ville pour l’année à venir et aborder les différents problèmes qui se posent aux cyclistes parisiens (opposition de certains élus, commerçants ou automobilistes, relations avec la préfecture, etc.). Ainsi il nous a rappelé l’opposition systématique de la Préfecture aux contresens cyclables sans aménagements, celle des commerçants du marché et des élus du 15e sur la piste « Garibaldi-Grenelle » et celle des riverains du bd Picpus. Il nous a expliqué que les budgets « entretien » étaient insuffisants et qu’il fallait parfois envisager une construction neuve plutôt que d’entretenir un aménagement existant.

Une victoire !

Le MDB avait soutenu l’appel de Vélorution et c’est ainsi que le 16 novembre dernier une cinquantaine de cyclistes s’étaient rassemblés pour s’opposer à la réouverture de ces voies aux automobilistes. Entourés par les CRS venus en nombre ils avaient rappelé leur revendication : Que l’opération « Paris respire » devienne « Le Val de Seine respire » (extension jusqu’à Boulogne) toute l’année, le samedi et le dimanche.
Cette revendication a finalement été entendue et en partie satisfaite : la Mairie de Paris a décidé de poursuivre l’opération « Paris respire » toute l’année à l’exception des trois dimanches précédant Noël.

Rencontre avec M. Pierret, secrétaire général de la Préfecture de Seine-Saint-Denis

Il est des réunions qui requinquent, qui redonnent le moral. La rencontre avec M. Pierret, le 17 octobre, a été de celles-là. Et pourtant, ces dernières années, s’agissant du vélo en Seine-Saint-Denis, les sujets de satisfaction étaient peu nombreux. Pavés sur la piste cyclable du canal de l’Ourcq, mauvais projet le long du canal Saint-Denis. En présence de la présidente de la FUBICY, Monique Giroud, et de Laurent Lopez, porte-parole du MDB, M. Pierret a déclaré en préambule : « Il faut de vraies pistes cyclables en site propre, séparées des flux piétons le long des canaux et des voies d’eau pour développer les déplacements domicile-travail à vélo. » Ce haut fonctionnaire est un cycliste quotidien qui connaît bien le terrain. « Les pavés de Pantin sont susceptibles de dégoûter d’éventuels cyclistes quotidiens, a-t-il précisé, le long du canal Saint-Denis, l’aménagement cyclable est un enjeu capital, cela doit être une priorité. » En outre, M. Pierret aime à compter ses congénères qu’il croise sur son chemin. « Certains matins, on compte parfois jusqu’à 200 cyclistes à l’heure en semaine sur la piste du canal de l’Ourcq ». A n’en pas douter, nous avons un allié à la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Interventions diverses

Pourtant la piste du canal de l’Ourcq continue de provoquer débats et mécontentements divers. Si certaines portions ont fait l’objet de réaménégements réussis, la pose de ralentisseurs est jugée inadmissible par de nombreux cyclistes. Une lettre a été adressée à M. Ségal-Saurel, vice-président du conseil général de Seine-Saint-Denis, pour lui faire part de nos préoccupations.

Nous sommes également intervenus auprès de Denis Baupin lors de la fermeture inopinée du souterrain sous la tour Eiffel.

Tout aussi mal venu, un éditorial paru dans le supplément télé d’un hebdomadaire a suscité une vive réaction de la part du MDB comme de nombreux cyclistes à travers la France.

Enfin, nous poursuivons l’action aux côtés de l’AUT et de Droits du piéton dans le cadre d’une procédure contre la Préfecture de Police pour carence dans la répression liée au non-respect des aménagements.

Salon Marjolaine

Le stand du MDB a eu un vif succès cette année du fait que nous avions pas mal de choses à vendre et le produit de cette vente n’est pas négligeable. Merci à ceux qui ont donné de leur temps et qui ont contribué à faire connaître l’association.

Pour des contresens cyclables : Le 8 novembre, la théorie…

Le sujet de la réunion mensuelle était les contresens cyclables. La matinée fut consacrée à un exposé théorique sur la question présentant les arguments pour et contre ce type d’aménagement. L’après-midi, au cours d’une balade à travers Paris, Abel Guggenheim a fait découvrir aux cyclistes les endroits où on peut rouler à contresens en toute légalité. Geneviève Bellenger, adjointe au maire du 14e chargée des transports et conseillère de Paris, nous a accueillis dans le quartier de la Tombe-Issoire et Charlotte Nenner, élue du 10e et adjointe aux transports de cet arrondissement, a accompagné la balade.

… le 13 décembre, les travaux pratiques

Le quartier vert de la « Tombe-Issoire » est en cours d’achèvement. Si tout y est fait pour compliquer la vie des automobilistes, les cyclistes sont eux aussi pénalisés, puisque malgré certains aménagements très réussis comme le contresens cyclable de la rue du Père-Corentin, sur d’autres tronçons ils ont le choix entre enfreindre la loi et faire des détours très contraignants. En effet les commerçants et la Préfecture de Police font tout pour retarder la mise en place des indispensables continuités d’itinéraire.

Aussi, le samedi 13 décembre, une trentaine de cyclistes du MDB et d’autres associations (Réseau vert, VVV, Vélocité…) et des militants de Vélorution ont pris les devants, comme ils l’avaient fait en août rue Saint-Sulpice. Des panonceaux « sauf cyclistes », préparés dans la bonne humeur le matin au local, ont été apposés symboliquement sur tous les panneaux de sens interdit du quartier. Afin de saluer par ailleurs l’engagement courageux des élus du XIVe dans la lutte contre l’envahissement de ce quartier par les voitures, les manifestants ont orné d’un superbe panneau de remerciement l’entrée de la piste de la rue du Père-Corentin.

Cette initiative a suscité des réactions diverses chez les riverains, du soutien à l’opposition virulente, et une tentative de dialogue avec des commerçants n’a pas donné de grands résultats… Le chemin est encore long pour faire évoluer les mentalités, mais la détermination des cyclistes présents montre qu’il s’agit d’un combat important.

Dur, pourtant, de ne pas se décourager… La Préfecture veille. Le soir même, nous apprenions que tous les panneaux, y compris celui marquant notre satisfaction, avaient été enlevés… par des policiers à vélo !

Tout vient à point…

À qui sait attendre. Après bien des péripéties une subvention de 30 000 € a finalement été votée par le Conseil de Paris fin novembre. Une convention a donc été signée avec la Ville. La somme allouée devrait permettre l’embauche d’une personne pour décharger le bureau d’une partie de ses tâches.

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