n°81 (septembre-octobre 2004)

Après un printemps riche en événements, ce début d’été a été relativement calme, endeuillé par le décès de Jacques Essel à qui nous rendons hommage dans ce numéro.

Réunions diverses

Le conseil d’administration s’est réuni pour la troisième fois le 16 juin. L’essentiel de la réunion a été consacré à la réflexion sur le kilométrage des aménagements pour tenter de régler le différend entre les associations et la Ville de Paris. Une chose est de contester les chiffres, une autre est de savoir ce qui doit être pris en compte. Les couloirs de bus élargis, les pistes sur trottoir, doivent-ils être comptabilisés ? Après discussion, il a été décidé que devaient figurer dans les aménagements cyclables ceux qui ont fait l’objet d’un traitement spécifique au vélo : par exemple les couloirs élargis et en site propre (car c’est pour faire place aux vélos qu’ils sont élargis) mais pas les couloirs simplement autorisés aux vélos (vélos ou pas, leur configuration ne changerait pas). Les pistes des bois de Boulogne et de Vincennes, les pistes hors Paris (canaux) devraient faire l’objet d’un comptage séparé. Il s’agit d’un comptage « neutre », ne tenant pas compte de la qualité des aménagements, ce qui n’empêchera pas par la suite de classer ces derniers en fonction du degré de satisfaction des cyclistes (vaste programme d’ailleurs, puisqu’il apparaît de plus en plus que les avis divergent chez les adhérents). Ces premières bases ont servi à ouvrir la discussion lors d’une première rencontre avec la Ville où malheureusement toutes les associations n’étaient pas représentées. L’idée semble acquise de bien différencier « aménagements » et « itinéraires ».

Autre réunion, sur le jalonnement cette fois. Il s’agit d’établir un schéma directeur de signalisation cyclable pour guider les cyclistes vers les itinéraires sécurisés ou « malins ». Cette première réunion très technique qui regroupait des représentants de la voirie, de bureaux d’études et d’associations, sera suivie de deux autres à l’automne.

La manif de l’été : les voitures au garage

Le 3 juillet, comme chaque premier samedi du mois, un certain nombre d’associations invitaient à un rassemblement place du Châtelet. Cette fois MDB avait appelé à manifester sur le thème « Les changements climatiques font des ravages, laissez votre voiture au garage ». Ce fut l’occasion d’étrenner de petits drapeaux qui permettront dorénavant aux adhérents de se faire connaître en tant que tels lors des manifs. Une bonne centaine de personnes étaient présentes dont une soixantaine de cyclistes. Le cortège s’est d’abord dirigé vers la place Saint-Michel, où il a procédé à un « lever de vélos » mais aussi assisté à des interventions des « antipubs » désormais familiers des manifs du samedi. Puis direction rue Saint-Sulpice, avec une pensée pour les cyclistes qui se sont fait verbaliser il y a un an, et où les manifestants s’en sont pris verbalement aux 4×4 pollueurs et, d’une façon plus « musclée » bien que sans violence, à des voitures mal garées. Les piétons et rollers nous ayant quittés, les cyclistes ont continué leur périple vers les nouveaux aménagements du 15e, la piste des boulevards Garibaldi et de Grenelle (en cours de réalisation) et le contresens de la rue Leblanc (terminé et inauguré une semaine plus tard). Malheureusement le timing nous a empêchés de retrouver, comme c’était prévu, un autre cortège qui manifestait pour le Val-de-Seine.

Antennes locales

Sebastian profite du calme relatif de l’été pour travailler sur le site internet de MDB. Entre autre le site comprendra des pages spécifiques aux antennes locales où celles-ci pourront annoncer directement leurs propres informations.
Parmi ceux qui s’activent en banlieue, Felix Zaratiegui fait des propositions de réseau cyclable pour la ville de Malakoff. Afin de permettre aux autres de visualiser ces projets, il a organisé une visite sur le terrain le 5 juillet avec explications à l’appui. Un exemple à suivre…

SNCF : on n’est pas sur la bonne voie…

La réunion annoncée pour le 23 juin a eu lieu comme prévu, en présence du directeur du développement et des chargés de mission. Le résumé de cette réunion pourrait tenir en un seul mot : non. Non à toutes les demandes émises par les associations : pas de vélos sur les TGV Atlantique avant 2010 ; pas de compartiment vélo dans chaque rame Corail ; pas de tarification spéciale pour le transport des vélo sur petites distances, pas de possibilité de réserver pour son vélo quel que soit le mode choisi (Internet, automates…). La SNCF a toutefois reconnu ses carences au niveau de l’information et promis que dès 2007 tous les TGV Est seront équipés d’un compartiment vélos. Et puis un colloque sur le service train-vélo est prévu pour l’année prochaine. Ça, ça fait avancer les choses, un colloque… De toute façon, au train où vont les choses, la SNCF ne sera bientôt plus qu’un interlocuteur parmi d’autres, avec la disparition annoncée du grand service public national. Mais ceci est une autre histoire…

Prolongement du tramway T2 : enquête publique

Ce prolongement d’Issy-Val de Seine à la porte de Versailles est prévu par les rues longeant le boulevard périphérique au sud. Il a été clairement indiqué au cours de la concertation que cet aménagement donnerait lieu à une « requalification » de la zone concernée au bénéfice non seulement du transport collectif, mais aussi des cyclistes et des piétons.

Malheureusement, au vu du dossier il apparaît clairement que les cyclistes n’ont pas été réellement pris en compte dans ce projet : les « itinéraires spécifiques » consistent à tracer, sur le parvis de l’Aquaboulevard, un cheminement irréaliste, transversal à celui des piétons et comportant deux virages à angle droit. Rue Louis-Armand, les trottoirs existants seraient, l’un interdit aux piétons et baptisé « piste cyclable », l’autre à partager entre cyclistes et piétons. Rue d’Oradour-sur-Glane, on peut même lire dans le dossier que « les emprises disponibles ne permettent pas l’implantation d’une piste cyclable », alors que seraient maintenues trois files de circulation et une de stationnement. Par ailleurs, le projet ne prévoit aucun emplacement de stationnement pour les véhicules à deux roues.

Ce projet est d’autant plus choquant que la ville de Paris avait obtenu en 2001 de la Région une subvention de plus de 180 000 euros pour la réalisation de bandes et de pistes cyclables avenue de la porte de Sèvres, rue Louis-Armand et rue d’Oradour-sur-Glane, aménagement qui n’avait pas encore été réalisé.

Vélo XVetVII et MDB ont envoyé à la Commission d’enquête une contribution lui suggérant soit de rendre un avis défavorable, soit d’assortir de réserves son éventuel avis favorable.

Voies sur berge rive gauche : « un projet associatif réaliste »

MDB et l’AUT-Paris se sont associés au projet présenté le 13 juillet par Vélo XVetVII, Vélorution et VéloCité de réaménagement de la voie express rive gauche au profit des cyclistes et piétons (voir dans la revue de presse Les cyclistes veulent pouvoir rouler le long de la Seine (30/07 – Le Parisien)). Il s’agirait de partager la voie (une file pour les voitures côté RER, le reste côté Seine pour piétons et cyclistes) entre le pont Royal et le pont des Invalides, et de la fermer aux voitures entre le pont des Invalides et la sortie actuelle sur le quai Branly. Cette proposition tient compte du fait que l’ensemble constitué par la voie sur berge rive gauche et le quai haut représente, par rapport aux sections situées en amont et en aval, une relative sur-capacité pour les voitures. Cet aménagement permettrait aussi, en supprimant les bretelles de sortie de la voie sur berge, de restaurer la promenade située sur le toit de la ligne C du RER.

Les associations ont proposé à la Mairie d’expérimenter cet aménagement à l’occasion de la semaine de la mobilité en septembre, et de se fixer pour objectif de le réaliser pour l’ouverture, en 2006, du musée du quai Branly.

Françoise Clausse

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La requalification de la route de la Reine est prévue par le Département des Hauts-de-Seine avec une piste cyclable de qualité. En attendant cet aménagement salutaire, la situation reste alarmante et nous appelons le Département et la Ville à améliorer les aménagements transitoires et leur respect par les automobilistes.