Avec un peu de retard, il est temps de reparler de la ville de Nogent-sur-Marne, plus exactement au sujet des rencontres de quartier que l’équipe municipale a organisées en toute fin d’année dernière, du 18 au 27 Novembre. A l’issue de ces rencontres, nous restons extrêmement prudents mais avons toutefois quelques motifs de satisfaction et d’espoir à valoriser. Pourvu qu’ils ne soient pas – encore – douchés.
Les mobilités et le trafic de transit au coeur des discussions
À la faveur des questions exprimées en amont des rencontres, plusieurs thématiques sont systématiquement ressorties dans ces rencontres de quartier. Au delà de la sempiternelle propreté des trottoirs, les « mobilités » dans leur ensemble ont eu leur lot d’attention et de discussions plus ou moins enflammées et maîtrisées par l’exécutif municipal.
Les annonces autour du nouveau marché de la ville, en pleine construction, ont aussi intégré un volet mobilité, avec la mention de meilleurs cheminements piétons vers le centre-ville. Du stationnement vélo dédié et un ensemble de services vélo étaient aussi au programme, le tout en sous-sol, ce qui nous a quelque peu interpelé, les cyclistes n’aimant généralement pas les rampes de parking, ni les salariés travailler dans une boîte de béton sans fenêtres. L’annonce reste intéressante et à affiner avec Paris Est Marne et Bois et la ville, en temps utile, en espérant qu’un vélociste local soit valorisé plutôt que les sempiternels Indigo.
La gare routière attenante au RER A a également fait l’objet d’annonces, mais bien peu du côté du vélo ou des mobilités actives. Un « apaisement » de l’avenue des Marronniers est ainsi annoncé, avec une semi-piétonnisation. Comment ? L’expérience nogentaise tend à laisser penser que nous aurons droit à une « zone de rencontre » sans aucune mesure de réduction du trafic du transit. En bref, un risque de nouvel échec.
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De façon plus heureuse, force a été de constater que les mots « trafic de transit » étaient sur les lèvres de très nombreux riverains des différents quartiers ! Que ce soit du côté de Bois Baltard avec les avenues des Marronniers et de la Belle Gabrielle servant de raccourci pour les avenues de Joinville ou Gambetta et Strasbourg, ou bien côté Marne Beauté avec l’avenue du Val de Beauté et son groupe scolaire et sportif quotidiennement mis en danger, le consensus était là.
On peut aussi citer le quartier Village avec de vives critiques sur le fonctionnement de la rue Théodore Honoré et celle de Plaisance, qui accueillent de grands flux ouest-est ou sud-nord à la faveur de la configuration et des évolutions du plan de circulation de la ville de Nogent-sur-Marne. Les parents, présents aussi en nombre, étaient nombreux à se plaindre au sujet de la rue des Clamarts et d’autres ; mais aussi les plus âgés, lassés des voitures passant à 50 km/h ou plus sous leurs fenêtres.
Enfin, la Grande Rue Charles de Gaulle a également eu droit à quelques attentions, avec notamment la mention d’une refonte du plan de circulation entre la rue Paul Bert et l’hôtel des Coignards, ainsi que nous l’avions déjà proposé à la ville. Qu’en sera-t-il du réalisé ? La notion de parcours commerçant semble aussi faire petit à petit son chemin, on peut sûrement remercier le nouveau responsable du commerce nogentais pour cela.
Le plan vélo, entre erreurs et promesses
Si on peut se réjouir quelque peu de cette prévalence du trafic de transit dans les critiques exprimées pendant ces rencontres de quartier et des réponses adaptées de la ville en la personne du maire (en attendant des actions), il convient d’être un peu plus mesuré pour ce qui est du plan vélo et des actions en cours.
Il faut dire que tout a très mal commencé, dès la première réunion, quand l’édile a annoncé travailler avec les associations locales et vanté leur satisfaction. Raté, nous étions dans la salle, avec deux membres de l’équipe de coordination de l’antenne. Le maire ne nous avait pas vus, ni reconnus. Une belle erreur agrémentée d’une dose de vélo-bashing en toute fin de réunion. De quoi nous mettre quelque peu en colère, vu que le réalisé à date, depuis 2020, est famélique.
Les réunions suivantes furent heureusement plus satisfaisantes, avec un discours plus engagé de la part du maire et de son équipe, dont un excellent M. Goyheneche en animateur et modérateur de séances, lui que l’on croise systématiquement sur son vélo en ville, qu’il pleuve, vente ou neige. En sus de ce discours positif sur le vélo, il fut encore mention des grands projets (Passerelle-RER E ; boulevard de Strasbourg ; liaison communale entre les deux) mais surtout, une ligne de budget dédiée a été annoncée pour 2025.
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Ce n’est pas tout puisque entre 200 et 250 arceaux vélo, en phase avec nos recommandations de taille et espacement, ont été commandés pour déploiement sur des sites identifiés en commun avec nous. La mise en conformité LOM d’un côté permettra de « consommer » une part de ces arceaux. D’un autre côté, les commerçants sont de plus en plus demandeurs et la ville leur répond, en concertation avec nous.
Du reste du plan vélo et schéma directeur cyclable, il ne fut jamais question, seulement de la liaison entre la gare RER E et le boulevard de Strasbourg. Aucune précision n’a été donnée sur ce projet et les différentes options à disponibilité de la ville. On retiendra malgré tout l’utilisation des termes « autoroutes à vélo » par le maire. Reste à employer les bonnes solutions techniques pour accompagner la déclaration d’intention.
Comité vélo, le retour ?
Pour ce faire, nous avons obtenu une promesse à la fin de la toute dernière réunion de quartier, celle du Village : la réanimation du comité vélo, dont la dernière occurrence date tout bonnement d’il y a deux ans. Oui, deux ans, le 15/02/2023 exactement.
Depuis le 27/11, date de cette annonce, nous étions dans l’expectative. Il aura fallu attendre le conseil municipal du 28/01 pour avoir enfin l’annonce officielle d’un « comité mobilités », un choix sémantique qui nous interpelle quelque peu. Ce qui nous interpelle encore plus, c’est l’appel à candidatures pour de nouvelles discussions et concertations.
Rappelons nous : en 2013, la ville avait obtenu quelques 500 réponses à son questionnaire et dispose donc de cette base de contacts qualifiée, celle même qui l’a relancée à de nombreuses reprises et nous a rejoint en nombre pour exiger des avancées sur le plan vélo. Refaire cet appel, c’est vouloir encore et encore gagner du temps en vue du lancement de la campagne des municipales en 2026.
C’est à croire que cet exécutif veut absolument avoir un bilan à zéro ou très proche de zéro. De manière brutale, on peut se dire que quelques panneaux M12, quelques événements vélo et le soutien à la vélo-école, c’est bien mais c’est surtout bien maigre à l’heure où le Baromètre Vélo 2025 démarre et que la campagne des municipales sera assurément bercée par le vélo partout en Île-de-France.
Terminons sur une note positive néanmoins, quoique toujours un peu mi-figue mi-raisin ! L’axe Honoré-Plaisance est mentionné, tout comme des avancées sur le projet RER E – Strasbourg, malheureusement tout cela est associé aux inénarrables « zone de rencontre » dont on sait qu’elles ne fonctionnent pas en zone de transit.
Gageons que le nouveau chargé de mission, récemment nommé par la ville et dont l’arrivée correspond à nos demandes et aux préconisations du cabinet BL Evolution, saura prendre en compte ces arguments et faire avancer la ville dans la bonne direction pour les usagers vulnérables.
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