Le vélo peut être une solution pour améliorer les transports et la qualité de vie au quotidien des Franciliens. Mais avec une part modale estimée à près de 2%, son potentiel est aujourd’hui encore largement inexploité. Voici donc nos propositions pour faire de l’Île-de-France une région cyclable.
Faire de la Région le chef de file de la politique cyclable en Île-de-France
La région doit se placer en chef de file de la politique cyclable francilienne. La création d’un comité vélo régional réunissant les différents acteurs de la politique cyclable de la région (Île-de-France Mobilités, départements, associations cyclistes) permettrait de piloter et d’assurer la cohérence de la politique cyclable au niveau francilien.
Allouer un budget volontariste pour le vélo
Le conseil régional a voté en 2017 un plan vélo de 100 millions d’euros sur cinq ans. C’est encore trop peu pour développer rapidement l’usage du vélo en Île-de-France. Cela correspond à un investissement public de moins de 2 euros par habitant et par an, quand on estime que 10 euros par habitant sont nécessaires pour une politique cyclable ambitieuse.
Créer un réseau express vélo francilien
La Région pourrait concentrer son effort sur le développement d’un réseau express vélo francilien, réseau cyclable à haut niveau de service, sécurisé, continu et fonctionnel. Il irriguerait les principaux pôles régionaux d’Île-de-France, incluant des radiales et des tangentielles et sa réalisation serait prioritaire parmi les 4.400 km de réseaux cyclables structurants identifiés par le plan de déplacements urbains de l’Île-de-France. Un réseau express vélo permettrait une vitesse moyenne élevée et se placerait comme une alternative crédible au réseau de transport en commun.
En 2019, le Collectif Vélo Île-de-France dont nous sommes membre présente le projet de Réseau Express Régional Vélo (RER V). La Présidente du Conseil régional apporte rapidement son soutien à l’initiative et promet de financer jusqu’à 50% de son coût.
Supprimer les coupures urbaines
Les coupures urbaines (ponts, tunnels, échangeurs, voies interdites au vélo) sont de véritables obstacles à la pratique du vélo en Île-de-France. Un relevé des discontinuités effectué par l’
Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France avait recensé en 2010 cent coupures urbaines majeures. La Région Île-de-France devrait s’engager à atteindre la résorption totale de ces coupures urbaines d’ici 2020. Des
incitations régionales ciblées sur la résolution de ces coupures urbaines seraient un levier pertinent.
Encourager la création d’itinéraires cyclables d’accès aux gares, aux établissements scolaires et universités
La Région pourrait mettre en place un schéma de co-financement pour l’aménagement d’infrastructures cyclables d’accès aux gares, afin de favoriser l’intermodalité vélo-transport en commun, ainsi qu’aux établissements scolaires et universitaires.
Promouvoir un réflexe vélo pour tous les aménagements de voirie
Le soutien actuel de la région Île-de-France aux plans d’apaisement de la circulation devra être poursuivi afin d’accélérer la mise en place des nouvelles évolutions du code de la route que sont les doubles-sens cyclables et les cédez-le-passage cyclistes. Lors des réalisations ou rénovations de voies urbaines qu’elle finance, la région Île-de-France veillera au respect de la loi Laure, qui impose la réalisation d’aménagements cyclables.
Permettre le stationnement sécurisé dans les pôles de transports
Chaque Francilien doit pouvoir disposer d’une solution de stationnement vélo sécurisé dans la gare la plus proche de son domicile. La région Île-de-France doit
poursuivre et amplifier le développement du service Véligo, à la fois dans sa forme de stationnement sécurisé type « vélostation» et dans sa forme de stationnement libre-service couvert. Il pourrait être complété par des services connexes (casiers, bornes de gonflage et de réparation, atelier de réparation…).
Doter l’ensemble des équipements et bâtiments régionaux en stationnement
La présence de stationnement vélos dans les lycées notamment et plus largement dans l’ensemble des bâtiments régionaux est un levier pour développer la pratique du vélo.
Soutenir les plans globaux de stationnement vélo
La Région pourrait renforcer le suivi des documents de planification et des PLU dans le respect des règlementations et du PDU pour s’assurer de l’intégration de stationnement vélo dans les nouvelles constructions résidentielles et tertiaires. Parallèlement la Région devra poursuivre le financement des plans globaux de stationnement vélo sur une commune ou une intercommunalité.
Aider à la location longue durée de vélo
La Région pourrait soutenir la location longue durée de vélos (y compris de vélos pliants et vélo-cargos) pour les particuliers comme pour les entreprises et artisans, à l’image du service MétroVélo développé par la métropole de Grenoble qui propose plus de 7.000 vélos. Moins onéreux que le vélo en libre-service de type Vélib, ce service permettrait de faire venir au vélo de nouveaux pratiquants à moindre coût tant pour les utilisateurs que pour la collectivité.
En 2019, Île-de-France Mobilités lance
Véligo Location, un service de location longue durée de vélos à assistance électrique, qui permet aux Francilien·ne·s de juger de la pertinence de ce mode de transport pour leurs besoins. Son succès fulgurant entraîne une liste d’attente de plusieurs mois pour obtenir son vélo avant une extension de la flotte. En 2021, le service s’étend et propose des vélos-cargos (triporteur en janvier, allongé et biporteur plus tard).