Voici, en 4 points et 3 documents joints, des éléments objectifs destinés à expliquer les avantages sécuritaires des doubles-sens cyclables aménagés à Asnières.
1- Préambule
- Commençons par le commencement et rappelons une évidence : les cyclistes sont tenus par le code de la route, comme tous les usagers. En particulier, il leur est interdit de rouler à contresens dans une voie en sens unique.
En revanche, les cyclistes sont légitimes à emprunter un sens qui n’est interdit qu’aux véhicules motorisés, notamment grâce au panonceau « sauf vélo » apposé sous le panneau de sens interdit.
- En France, depuis 2010, la mise en double sens cyclable (DSC) est une obligation en zone 30, sauf justification particulière spécifique.
Précisons d’ailleurs que selon le CERTU[Au 1er janvier 2014, le [CERTU est devenu la “Direction technique Territoires et Ville” de l’établissement public CEREMA (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).]], vouloir conserver une file de stationnement sur la chaussée ne constitue pas un motif suffisant : si le stationnement gêne, il faut le supprimer.
- Toutes les études en France et à l’étranger concluent que les doubles-sens cyclables n’induisent pas d’accidents supplémentaires, bien au contraire (voir les 3 documents joints ci-dessous : Toulouse, Paris, Bruxelles).
2- Bien comprendre les marquages au sol
- Le double-sens cyclable ne constitue pas en lui-même une file de circulation réservée aux cycles. Il n’a pas été tracé de ligne continue qui imposerait la séparation entre les flux de circulation dans un sens et dans l’autre.
- En particulier, les pictogrammes vélos, ou bien les pointillés qui forment des “amorces” en entrée de rue, n’ont qu’un rôle d’information. Ils sont d’ailleurs facultatifs. Mais remercions les services techniques de les avoir prévus car ils ont pour objet que de rappeler à l’automobiliste l’éventualité de cyclistes venant en face. Ils sont donc gage de sécurité.
- En l’absence de cyclistes venant en face, l’automobiliste peut tout à fait légitiment rouler « au milieu » de la chaussée d’une rue étroite, quitte à mordre sur les pictogrammes.
3- Et les rues trop étroites ?
- À Asnières comme à Paris, à Sceaux, à Bordeaux, à Toulouse, à Strasbourg et ailleurs en France, en Europe et dans le Monde, on trouve des voies très étroites en double-sens cyclable. La question ne concerne d’ailleurs pas que les vélos. Ainsi, pour prendre un exemple parmi bien d’autres près de chez nous, la rue Armand Silvestre à Courbevoie est à double-sens pour la circulation générale. Pourtant, deux voitures ne peuvent pas s’y croiser sans ralentir et si un camion vient en face, il faut clairement se garer pour le laisser passer (photo ci-dessous).
- Le code de la route enjoint à l’automobiliste de respecter, en agglomération, un écart minimum de 1 mètre quand il dépasse un cycliste. Pas quand il le croise. Il s’ensuit que dans une rue étroite, il est toujours possible de croiser un cycliste, quitte à ralentir et à se serrer, alors qu’il est souvent impossible (interdit par le code de la route) de le doubler.
Les automobilistes sont donc moins ralentis avec un vélo venant en face que roulant devant eux.
Notons d’ailleurs que plus les rues sont étroites, plus le risque d’accident diminue en section courante (vitesses et trafic réduits).
4- La généralisation est source de sécurité
L’uniformité du « principe d’aménagement », c’est-à-dire le fait que toutes les rues soient à double sens (cyclable), de manière uniforme sur toute la ville, facilite la compréhension de la règlementation par tous les usagers, et facilite l’acquisition de nouvelles habitudes.
Cliquez pour agrandir les photos.