Dimanche 2 février 2025, auront lieu les législatives partielles de BOULOGNE-BILLANCOURT. Pas moins de 11 candidats se sont présentés au premier tour. Les programmes sont très divers avec des enjeux nationaux ou locaux. Neutralité politique oblige, MDB Boulogne ne va pas vous dire pour qui voter. Par contre, on va vous inciter à aller voter car l’abstention est la pire des réponses. Nous allons vous résumer les enjeux nationaux et locaux en lien avec les mobilités sur lesquels le candidat élu pourra agir.
Enjeu national #1 : le budget du plan vélo
L’objectif de ce plan national est de construire des pistes cyclables ou des liaisons utiles entre certaines villes et de financer le vélo pour les plus modestes et l’apprentissage dans les écoles. A l’heure actuelle, les contraintes budgétaires menacent fortement les investissements et plusieurs formations politiques poussent pour supprimer le plan vélo afin de faire des économies. C’est une lourde erreur pour l’avenir de la France et une vision court-termiste. Cela démontre une méconnaissance des impacts des mobilités sur la santé et les finances publiques à long terme.
Les études montrent que chaque kilomètre parcouru à vélo fait gagner à la collectivité 0,25 €. A l’inverse, chaque kilomètre parcouru en voiture fait perdre à la collectivité 0,13€. Contrairement aux idées reçues, les mobilités motorisées ne sont pas assez taxées et ne compensent pas toutes les nuisances engendrées. Le vélo, lui, rapporte grâce notamment aux économies de santé réalisées. D’autres pays d’Europe l’ont compris depuis les années 1970. Aux Pays-Bas, 1€ dépensé pour le vélo fait faire une économie de 30 € sur le budget de la santé. (Source: Building the Cycling City : The Dutch Blueprint for Urban Vitality – Island Press). Ils économisent ainsi des milliards sur le budget de l’assurance maladie.
Enjeu national #2 : la lutte contre les violences motorisées
Le ministre des transports a lancé une mission de lutte contre les violences routières après la mort de Paul Varry. L’objectif est de trouver un moyen de lutter contre la mortalité des usagers vulnérables, en particulier contre les violences volontaires. Les changements de gouvernement successifs remettent en cause cette mission, tout comme le manque de volonté de la sécurité routière.
Certaines mesures comme la loi mobilité ont contribué concrètement à améliorer la sécurité des piétons. Par exemple, en supprimant les places de stationnement devant les passages piétons ou comme la réduction de la vitesse sur les départementales. Mais des élus locaux peu scrupuleux remettent en cause ces avancées. Ils privilégient le fait de se faire réélire sur la sécurité de leur concitoyens sur la route. À Boulogne, la violence est quotidienne. Piétons et cyclistes de tous âges ont vécu une mise en danger par un véhicule motorisé. Ils ont parfois même été insultés ou menacés.
Enjeu national #3 : le Savoir Rouler À Vélo dans les écoles
Piloté par le Ministère des Sports, le programme « Savoir Rouler à Vélo » permet aux enfants âgés de 6 à 11 ans de bénéficier des apprentissages nécessaires à une réelle autonomie à vélo pour l’entrée au collège. Il comprend 3 étapes indissociables :
- 1. Savoir pédaler : maîtriser les fondamentaux du vélo.
- 2. Savoir circuler : découvrir la mobilité à vélo en milieu sécurisé.
- 3. Savoir rouler à vélo en ville : circuler en situation réelle sur la voie publique.
Mis en œuvre aujourd’hui sur la base du volontariat, le programme « Savoir rouler à vélo » n’est pas correctement mis en œuvre dans les établissements scolaires de Boulogne-Billancourt. Il n’y a pas d’apprentissage du vélo mais uniquement des règles du code de la route. Et encore, les informations communiquées sont souvent erronées. Les élèves qui ne savent pas faire du vélo sont exclus et mis sur des trottinettes. Ce sont majoritairement des filles.
Pourtant, c’est le cœur même de ce programme qui vise à s’assurer que tous les enfants et en particulier les filles, savent faire du vélo pour ne pas être discriminée plus tard par rapport aux hommes dans la liberté de se déplacer en autonomie. Enfin les élèves n’apprennent pas à circuler en ville car c’est jugé trop dangereux. C’est un cercle vicieux : la ville refuse de mettre en place des pistes cyclables puis dit aux familles que circuler en ville est dangereux. La faute à qui ?
Enjeu local #1 : la mise en place de rues scolaires
Les rues scolaires sont des dispositifs permettant de limiter la circulation automobile. Cela peut-être de manière temporaire, entre 8h15 et 8h45 comme à Puteaux ou à Sèvres, ou de manière définitive en piétonnisant les rues des écoles comme à Paris. L’État peut participer à financer la mise en place de ce type de rues. Depuis 2021, via le CEREMA, l’État incite déjà les collectivités à sécuriser les rues des écoles (Lien).
Hélas, contrairement aux villes voisines, Boulogne-Billancourt refuse de tester ce dispositif. Le maire a annoncé en réunion publique qu’il était normal qu’il y ait des voitures devant les écoles. La ville reste bloquée à l’époque Pompidou malgré les demandes et manifestations des habitants pour des rues d’écoles plus calmes. Un député favorable aux rues scolaires pourrait, avec l’aide de l’État, pousser la mairie de Boulogne à la mise en place de tests. L’objectif serait pour Boulogne de sélectionner quelques écoles pilotes pour tester le dispositif et le pérenniser si les retours des parents et riverains sont positifs.
Enjeu local #2 : la mise en oeuvre du plan vélo à Boulogne
Comme annoncé, il y a un mois, la ville de Boulogne a officialisé le report du plan vélo au-delà de 2025 et a supprimé une partie des aménagements prévus au plan. Exit Jean Jaurès, Morizet, république et l’avenue du général Leclerc / Edouard Vaillant. Exit les quais de Seine qui étaient pourtant également au plan du département des Hauts de Seine. GPSO ne maintient que la route de la Reine mise en œuvre par le département et un hypothétique axe nord-sud au rabais qui slalomera dans les petites rues au lieu de protéger les grands axes. La route de la Reine ne sera pas terminée avant 2028 et les milliers de cyclistes qui passent par là chaque semaine continueront d’être mis en danger par les camions, faute de place de livraison et faute d’un aménagement temporaire adéquat. On aurait pu inverser la piste et le stationnement pour sécuriser les cyclistes mais la mairie refuse de toucher au stationnement.
Toujours rien de lancé pour le pont de Sèvres et la place Marcel Sembat et toujours la même réponse de la Mairie, “on ne peut rien faire, c’est la faute de l’État”. Le futur député pourra faire le lien avec le préfet des Hauts de Seine et les services de l’État pour débloquer les choses. Il pourra aussi pousser pour la mise en œuvre du plan vélo. On se souvient à l’inverse que Pierre-Christophe Baguet alors député de Boulogne avait obtenu la suppression de la piste cyclable de l’avenue Schuman qui venait d’être construite par la mairie et qui sera supprimée d’un côté (lien).
Enjeu local #3 : l’obligation d’agir après un accident mortel
Cela fait plus de 3 ans que le jeune Adam, 16 ans, est mort renversé par un camion de nettoyage de la ville de Boulogne. Adam prenait un Vélib’ pour se rendre au lycée. Ce tronçon de la rue Le Corbusier est très accidentogène pour les piétons. La station Vélib’ est dangereuse en l’état. La famille d’Adam a proposé de mettre la rue à sens unique pour sécuriser la sortie des Vélib’. Les associations ont proposé de piétonniser cette rue qui n’est pas indispensable à la circulation automobile. Il existe deux autres entrées au parking des Passages. Piétonniser sécuriserait également la traversée des piétons.
Voilà vous savez tout. Si vous aussi, vous avez de bonnes idées, on est preneurs. N’hésitez pas à nous suivre sur Insta @mdbidf et Facebook @MDBvelo. Et n’hésitez pas à adhérer à l’association sur mdb-idf.org car plus nous sommes nombreux, plus nous sommes forts et plus les élus nous écoutent !