Mieux se Déplacer à Bicyclette

Vélib’ 2 : des progrès à amplifier et confirmer

ActualitésVélib

En cette rentrée, Vélib’ 2 semble avoir repris des couleurs. Tout n’est pas encore parfait, mais MDB espère que les erreurs passées serviront d’enseignement pour la fiabilisation et l’amplification du service attendue dans les semaines qui viennent. 

Les Parisiens de retour de vacances pourront-ils compter sur Vélib’ pour se déplacer à vélo à la rentrée ? Premier constat positif : alors que le début de l’été avait été marqué par la disparition quasi-totale des Vélib’ envoyés massivement en maintenance, on peut voir en ce début septembre des stations bien regarnies en vélos. A côté des verts (mécaniques), les bleus (électriques) sont également de retour.

Deuxième constat : on remarque plus de Vélib’ dans les rues de la capitale, observation corroborée par les statistiques fournies par l’opérateur qui montrent que la barre des 30 000 trajets quotidiens a été atteinte le 28 août. Vélib’ 2 est encore loin des 100 000 de son prédécesseur, mais ce niveau d’activité n’avait encore jamais été atteint en 2018. Pour la première fois, les objectifs fixés fin juin en termes de trajets sont respectés !

Données fournies par l’opérateur. Crédits : Smovengo

Des bugs persistants

Tout est cependant loin d’être rose. Beaucoup de vélos disponibles en station ne sont pas empruntables. Vélib’ plongé dans un coma profond, impossibilité d’en décrocher un (bug du cadenas) ou difficulté à le restituer, restent le quotidien des utilisateurs. Mais la forte disponibilité actuelle du parc permet souvent de trouver un Vélib’ fonctionnel.

L’augmentation du nombre de trajets réalisés avec la rentrée va être un premier test pour savoir si le système est désormais assez fiable pour monter en charge, sans s’effondrer comme cela avait été le cas lors du premier redémarrage du service au printemps. L’échéance de fin septembre pour juger de la capacité de Vélib’ 2 à sortir durablement de l’ornière reste toujours aussi pertinente. Notre association, Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB), sera attentive dans les prochaines semaines à ce que les progrès constatés se poursuivent.

Attendre encore un peu avant de pédaler hors de Paris

Si les stations ouvertes sont désormais quasiment toutes raccordées au réseau électrique – 7 stations encore sur batteries sur les 800 stations ouvertes – près de 40% des stations sont toujours manquantes. Une situation qui pénalise notamment la banlieue moins densément dotée.

Mais ce retard pourrait être un mal pour un bien. Il est à espérer que les enseignements tirés des dysfonctionnement des premières bornettes permettent l’installation d’un système fiabilisé pour les 600 stations restantes. Pour MDB, il est essentiel que le syndicat d’élus Velib’ Métropole veille à ne pas lancer cette deuxième phase tant que le système d’attache ne sera pas effectivement fiabilisé en condition réelle d’utilisation, et dans la durée.

Remettre les Parisiens au Vélib’

La pratique du vélo à Paris a baissé de 24% au premier trimestre, selon les chiffres de la mairie (par rapport au premier trimestre 2017). Cette baisse est directement imputable à la disparition totale de Vélib’ début 2018, quand 40% des trajets à vélo étaient réalisés grâce au service de vélos en libre-service.

Il est indispensable que les Parisiens reprennent goût au Vélib’, dès que celui-ci aura retrouvé sa fiabilité. Au-delà des promotions sur les abonnements et les 30 minutes offertes, MDB demande à ce que le syndicat Vélib’ Métropole offre un mois gratuit à l’ensemble des anciens abonnés afin de restaurer une confiance fragilisée au cours des derniers mois.

Vélib’ 2 : il faut sauver l’offre publique de vélos en libre-service

ActualitésVélib

Y aura-t-il enfin un service Vélib’ fonctionnel à la rentrée ? La question ne manquera pas d’être posée cette semaine au Conseil de Paris. Une interrogation partagée par les associations cyclistes.

« Le mois de juillet sera crucial ». Arnaud Marion, le nouveau président exécutif de Smovengo, a bien résumé la situation en ouverture de réunion le 28 juin en présence des élus et des associations. Ce jour-là, seuls 3 000 Vélib’ étaient en circulation. Surtout, le nombre de courses quotidiennes atteignait timidement les 10 000, bien loin des 30 000 annoncées pour fin juin, et des 100 000 de 2017.

Que faut-il attendre désormais du fonctionnement de Vélib’ ? À chaque fois que l’opérateur s’est engagé sur des objectifs chiffrés, il lui a été impossible de les tenir. C’est pourquoi il se montre aujourd’hui très prudent. Il espère atteindre rapidement les 800 stations en service raccordées au réseau. À partir de là, plus de nouvelles ouvertures, mais une stabilisation du service avec réinjection régulière de nouveaux vélos. Le nombre de Vélib’ disponible devrait tripler d’ici la fin de l’été. Smovengo assure par ailleurs que tous les problèmes sont identifiés et que les bugs informatiques sont en cours de résolution. Un discours rassurant qu’il est cependant difficile de prendre pour argent comptant, tant les annonces passées ont été démenties par les faits.

Envisager un plan B ?

Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB), comme les 300 000 abonnés du Vélib’1, souhaite un retour le plus rapide possible à un service satisfaisant. Tout mettre en œuvre pour faire fonctionner le système déployé depuis janvier doit demeurer la priorité de Smovengo, du syndicat Vélib’ métropole et de la mairie de Paris. Pour autant, il ne faut pas écarter une éventuelle défaillance de l’opérateur, et nous nous félicitons du fait que la mairie de Paris dise travailler dès aujourd’hui sur un possible plan B. Nous appelons d’ailleurs la ville à discuter de ce plan avec les associations d’usagers.

Pas de rupture du service public

Quelque soit l’option technique retenue, il est notamment question de se tourner vers le free-floating, MDB considère qu’il est impératif de conserver ce qui fait l’attractivité de Vélib’ : des tarifs incitatifs, avec la première demi-heure gratuite pour les abonnés, la régulation du système pour s’assurer de trouver des vélos partout et pas seulement dans les lieux les plus prisés, et enfin offrir des vélos de qualité régulièrement entretenus. Autrement dit, il faut que Vélib’ reste un service public de transport. La simple mise à disposition d’une application présentant les différentes offres du secteur privé n’est pas une solution crédible et détournerait du vélo des dizaines de milliers d’utilisateurs.

Personne n’imagine un seul instant une rupture de service public pour les transports en commun ; Uber qui remplacerait du jour au lendemain les bus parisiens. MDB demande donc qu’il en soit de même pour les vélos en libre-service, car comme les bus, les métros ou les RER, c’est une offre publique de transport !

Vélib’ 2 : le retour à un service satisfaisant prendra du temps

ActualitésVélib

Jusqu’ici tenues à l’écart des discussions sur les dysfonctionnements de Velib’, les associations cyclistes ont été reçues jeudi 24 mai à la mairie de Paris en présence de Smovengo et du syndicat Vélib’ Métropole. Un entretien constructif, mais les utilisateurs devront encore faire preuve de patience pour un retour à un service satisfaisant.

MDB le réclamait depuis des mois : pouvoir s’assoir autour d’une même table avec les acteurs du dossier Vélib’ 2. Il aura fallu l’intervention de Christophe Najdovski, l’adjoint aux transports de la ville de Paris, pour que notre association et Paris en Selle soient finalement reçues le 24 mai. Après une bonne heure d’entretien, nous ne pouvons toujours pas dire quand le service sera  opérationnel, mais nous avons reçu des explications et des engagements.

Smovengo vers un peu plus de transparence

Très critiqué pour sa communication opaque, Smovengo semble désormais convaincu de l’utilité d’être transparent sur les problèmes rencontrés. Jorge Azevedo, le patron du nouvel opérateur, a reconnu toutes les défaillances rencontrées par Vélib’ 2. Et elles sont nombreuses… Le problème de fixation des vélos aux bornettes : « Nous avons été trop vite dans le processus d’industrialisation. Les contrôles qualité n’ont pas été assez rigoureux, et nous avons laissé passer des défauts de fabrication. » Les informations sur l’application Vélib’ qui ne correspondent pas à la réalité du terrain : « Nous avons de gros problèmes de data que nous n’avions pas prévus. » Bref, rien ou presque n’a été anticipé : nous sommes bien dans une phase de test géante depuis le 1er janvier. Jorge Azevedo assure que ses services sont entièrement mobilisés pour résoudre ces « bugs ». En revanche, il n’a pas été en mesure de nous dire quand Smovengo sera en mesure de fournir une information fiable sur la disponibilité effective des Vélib’ en stations. 

La mairie de Paris en mode « gestion de crise »

La ville de Paris nous semble enfin avoir pris la mesure de la crise. Au-delà de la question de l’électrification, c’est désormais l’ensemble des problèmes (bug du cadenas, Vélib’ inactif…) qui sont pris en considération par la ville. Elle a nommé une « manageuse de crise », impliquée à temps plein sur le dossier Vélib’ 2. L’objectif est de résoudre au plus vite les bugs actuels, pour arriver fin juin à 30 000 courses par jour, un chiffre encore loin des 100 000 trajets quotidiens de 2017. Cela ne nous a pas été clairement dit, mais nous comprenons qu’il faudra encore attendre quelques mois avant de retrouver un service satisfaisant.

Les demandes des associations

MDB, comme Paris en Selle, ont fait part aux élus et à Smovengo de l’exaspération des usagers. Selon nous, Vélib’ est une offre public de transport au même titre que les bus, les métros ou les RER. Il n’est donc pas acceptable d’être aujourd’hui dans une telle situation. Nous avons insisté sur le fait qu’au-delà des dysfonctionnements, la priorité était d’avoir une information fiable au niveau de l’application sur la disponibilité effective des vélos.

Par ailleurs, nous avons indiqué notre souhait que le remboursement de l’abonnement se fasse sur une base automatique et non à la demande. Nous demandons également qu’une offre avantageuse soit faite aux anciens abonnés pour se réabonner quand le service aura retrouvé un niveau satisfaisant. Nous avons enfin insisté sur la nécessité de restaurer un lien de confiance avec les usagers, notamment en reconnaissant et en communiquant sur les problèmes rencontrés et les actions menées pour y remédier.

Il n’est plus question aujourd’hui de tenir les associations cyclistes à l’écart des discussions. Elles seront reçue une fois par mois par les élus pour un état des lieux du service, ce dont nous nous félicitons. Nous maintenons notre vigilance pour que les engagements pris soient effectivement tenues. Note objectif est clair : les utilisateurs de Vélib’ doivent retrouver leur mode de transport préféré.


Mentions légales | Espace contributeurs