Avis de la Commission d’enquête publique RD7 : une avancée pour le vélo

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ValleeRiveGauche.pngLa commission d’enquête publique sur l’aménagement de la RD7 et des bords de Seine à Sèvres, Meudon et Issy-les-Moulineaux a rendu son avis le 27 mai 2010 concernant la déclaration d’utilité publique, qui a été transmis le 3 juin 2010 par le préfet.

La Commission entérine le choix d’un aménagement à 2×2 voies de la RD7 en dépit d’un avis du public très majoritairement défavorable au projet, au grand regret de toutes les associations dont la nôtre qui s’étaient exprimées en faveur d’un aménagement à 2×1,5 voies.

Encore une fois on a fait le choix d’un aménagement routier en zone urbaine dense, qui impacte fortement l’avenir de tout le secteur sur plusieurs dizaines d’années, alors que les nuisances de l’automobile sont maintenant bien connues et admises et que la fin de l’ère du pétrole et de l’énergie pas chère se profile. Ce choix se base sur une « évaluation » socio-économique dont les hypothèses sont essentiellement un gain de temps supposé pour les automobilistes.
Il s’appuie notamment sur la « nécessité » de bien desservir les nouvelles activités du secteur… comme si seule la voiture rendait ce service.

Pour autant on note une avancée importante pour le vélo. En effet, la commission a assorti son avis d’une réserve sur le volet cycliste, souhaitant que le vélo soit traité comme un véritable moyen de transport, critiquant le fait que le dispositif proposé pour les cyclistes soit une piste cyclable en dehors de la chaussée, et exprimant la crainte que le cycliste en mode transport empruntera la chaussée alors que les aménagements ne sont pas prêts à l’accueillir.

Cette réserve devra être levée préalablement à la déclaration d’utilité publique. La Commission demande à cet effet un réexamen de ce volet et invite le maître d’ouvrage (Conseil général des Hauts-de-Seine) à se rapprocher des associations de cyclistes.

Les arguments développés par MDB dans sa contribution à l’enquête publique ont donc retenu l’attention des commissaires enquêteurs. Alors que les commissions d’enquête publique sont habituellement peu enclines à retarder les projets d’aménagement, l’avis rendu signifie en clair que la concertation n’est pas terminée pour le volet cycliste. Ce résultat montre en outre le sérieux de notre contribution et la qualité de la discussion que nous avons eue avec un des commissaires. Nous mesurons la responsabilité qui est la nôtre dans cette concertation et sommes prêts à rencontrer le maître d’ouvrage pour améliorer le projet.

Le vélo en tant que moyen de transport ne doit pas être pénalisé par rapport à l’automobile, aussi bien pour le profil de la voie que pour la traversée des carrefours. Le cycliste qui empruntera la RD7 quotidiennement pour se rendre à son travail n’est pas intéressé par la promenade au bord de l’eau, mais veut pouvoir profiter de la vitesse permise par son moyen de transport qui de l’aveu même du document soumis à l’enquête publique est comparable à celle prévue pour les véhicules motorisés à l’heure de pointe (de 10 à 21 km/h)[voir page 185 du [document soumis à l’enquête publique ]].

Le projet RD7 est à rapprocher de celui de la requalification de la RD920 (Antony-Paris Porte d’Orléans) qui fait l’objet d’une autre enquête publique en cours. La traversée d’Antony telle que proposée par le Conseil général des Hauts-de-Seine est inacceptable en ce qu’elle reporte la circulation des vélos sur des voies détournées avec un accroissement important de la distance à parcourir aussi bien que des carrefours à traverser. Aussi nous invitons tous les cyclistes à se joindre à la manifestation organisée le samedi 19 juin 2010 contre le projet cyclable de la RD920 dans la traversée d’Antony.


Lire ci-après quelques extraits des documents transmis au président du Conseil général des Hauts-de-Seine

L’intégralité des documents est consultable à l’adresse suivante: www.vallee-rive-gauche.fr/web/vrg/avis-commission-enquete

1) lettre de transmission du préfet

[…]

J’attire également votre attention sur le fait que la commission d’enquête a émis une réserve sur l’utilité publique du projet

Elle demande en effet au maître d’ouvrage un réexamen du projet de piste cyclable pour que le traitement du cycliste en mode transport soit mieux pris en compte et l’invite à se rapprocher des associations de cyclistes.

Vous voudrez bien me communiquer les éléments de réponse permettant la levée de cette réserve.

[…]
2) avis de la Commission d’enquête

[…]

6.1.1.1 Réserve n°1 : Le projet pour les cyclistes

Le dispositif proposé pour les cyclistes est une piste cyclable en dehors de la chaussée.

Il présente aux yeux de la Commission plusieurs inconvénients :

 Mélange des cyclistes avec les piétons, les randonneurs à vélos, les trottinettes, les rollers, les poussettes… incompatible avec l’usage du vélo comme mode de transport ;

 Discontinuité de l’itinéraire avec des insertions parfois périlleuses dans la circulation automobile et/ou transversale.

Dans ces conditions, il est à craindre que le cycliste en mode transport empruntera la chaussée alors que les aménagements et l’automobiliste ne sont pas prêts à l’accueillir.

La Commission demande donc un réexamen de ce volet pour que le traitement du cycliste en mode transport soit mieux pris en compte. Elle invite le maître d’ouvrage à se rapprocher des associations de cyclistes.

[…]
3) rapport de la Commission d’enquête

[…]

5.1.2.5 Les circulations douces

5.1.2.5.1 Les cyclistes, les grands oubliés

[…]

La Commission prend note des réponses du Maître d’Ouvrage, en particulier concernant des études à affiner au niveau des carrefours pour les liaisons transversales Hélène Loiret, Vaugirard, Place de la Résistance, Chartreux, ZAC Bord de Seine, Accès Ile Saint Germain.

Il en va de même pour l’étude en cours permettant d’assurer une continuité de traitement entre le projet et le pont de Sèvres.

En revanche, elle est plus réservée en considérant les réponses apportées aux autres points soulevées lors de l’enquête :

La distinction, essentielle à ses yeux, entre une circulation de loisir et un mode de transport alternatif, n’est pas traitée et le Conseil Général n’apporte pas de réponse sur ce point : le choix d’une piste bidirectionnelle, partageant l’espace avec les piétons, et ne permettant pas de traverser les carrefours aisément, ni relier les itinéraires transversaux lui apparaissent comme des éléments essentiels à retravailler : ces options lui semblent ne pas répondre à la problématique de transport alternatif et de sécurité de ces déplacements, tant pour les cycles que pour les piétons.

Elle pense également important de se rapprocher des associations de cyclistes pour travailler spécifiquement ces aspects lors de l’avancement des études.

Par ailleurs, il semble également important de prévoir des stationnements pour cycles en nombre suffisant, en particulier à l’emplacement de la trémie du pont d’Issy.

En l’état actuel du projet, compte tenu de la discontinuité et des risques liés à la présence des piétons, elle est persuadée que l’usager cycliste en mode transport n’utilisera pas les aménagements « cyclistes ». Il empruntera la 2×2 voies avec un risque de tension avec les automobilistes qui ne comprendront pas pourquoi il n’utilise pas « ses » couloirs spécifiques.

Le risque de conflit et de danger est réel.

[…]

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