C’est l’hiver. Il neige. Il fait froid. Quelle surprise?
Les cyclistes seraient-il aussi assistés que les automobilistes qui s’engouffrent sans précaution sur des axes enneigés, y sont coincés et hurlent à l’incurie?
Sachons raison garder. Pour une fois l’ostracisme, anti-vélo est loin d’être la cause principale du retard.
Dans nos contrées la neige et le froid restent choses rares. Dimensionner les services de la voirie de façon à ce que l’ensemble des voies et de leurs abords soient déneigées dans l’heure constituerait un gâchis sans nom quand ces événements surviennent tous les trois ou quatre ans.
Le déneigement est, de plus, un art difficile. Dès qu’il fait moins 5, le sel ne suffit pas. Il faut qu’il soit brassé avec la neige et si possible que celle-ci soit mouillée. C’est pour ça qu’on traite les routes à la bouillie de sel qui est un mélange de sel et de saumure.
Sur les pistes, bien que nombreux, nous ne sommes pas suffisamment pour faire ce brassage et le sel n’agit pas bien. De plus il faut souvent le répandre à la main et sans saumure.
Si les chaussées des bagnoles sont « au noir » bien avant les pistes, c’est essentiellement à cause de ces phénomènes.
Rouler sur la neige ne pose pas de problème particulier et on peut même (comme moi qui traverse le bois de Boulogne sur une piste de ski depuis une semaine) y trouver un grand plaisir même si on y perd quelques km/h.
Quand la glace se forme la pratique devient effectivement plus délicate et toute crispation peut se transformer en gadin… mais qu’est ce qui nous empêche alors de rouler avec les voitures ?
Loin de nous l’idée que la culture « vélo » est suffisamment présente dans les services, mais il n’est pas utile de hurler avec les loups quand, et c’est sûrement le cas, les personnels ont été soumis à rude épreuve et ont donné le meilleur d’eux même pour que la ville fonctionne. A nous de jouer pour que les pistes, soient demain déneigées avant les rues… il suffit juste que nous soyons 10 fois plus nombreux.
Pierre Toulouse
