L’enquête publique « Liaison ferrée Tram-Train Massy-Évry (TTME) » s’est déroulée du 7 janvier au 11 février 2013.
MDB y a présenté l’avis reproduit ci-dessous.
>>> voir aussi notre acticle « les enjeux du TTME »
L’intermodalité train+vélo est un élément particulièrement important à prendre en compte pour une mobilité durable à l’intention de tous.
Depuis 1974, MDB milite pour l’amélioration des conditions de circulation au quotidien et pour que le vélo comme moyen de transport soit pris en compte dans la politique des déplacements comme composante à part entière de la chaîne de mobilité.
Notre association avec ses 27 antennes en Île-de-France pratique la concertation dans un sens constructif. À ce titre, MDB souhaite émettre un avis sur le projet concernant
d’une part l’embarquement des vélos à bord du TTME
d’autre part les aménagements de voirie cyclables réalisés à l’occasion de la construction du TTME.
L’embarquement des vélos dans le TTME
MDB est inquiète de la perspective que l’embarquement des vélos ne soit pas autorisé dans le TTME. Sa demande par courrier au STIF du 16 juin 2011 est restée sans réponse. Le STIF a indiqué au cours d’une réunion avec les associations (tenue le 9 juillet 2012 et rapportée dans les documents à télécharger sur le site de l’enquête) qu’il « va examiner les conditions d’un embarquement des vélos à bord du TTME » ce qui n’est pas pour rassurer.
Le TTME ambitionne de créer une liaison ferrée transversale en Île-de-France, reliant les pôles de Massy et d’Évry. L’extension de cette transversale jusqu’à Versailles est d’ores et déjà envisagée et prise en compte dans le projet soumis à l’enquête.
L’embarquement des vélos est autorisé en Île-de-France
dans tous les trains (Transilien et RER) sauf aux heures de pointe en semaine
dans le métro (M1) les dimanches et jours fériées jusqu’à 16h30.
Cette offre est particulièrement utile pour toute une variété de déplacements autres que les déplacements pendulaires et professionnels. Elle permet de rendre visite à des parents ou amis éloignés, de se promener à vélo dans toute la région en faisant le parcours d’approche en train, et plus généralement de bénéficier partout, et particulièrement en grande couronne ou les réseaux de transports en commun ne sont pas denses, de la mobilité individuelle permise par le vélo pour continuer son trajet au-delà de la gare d’arrivée.
Si le projet de TTME compte 10,6 km de ligne nouvelle de type « tram » entre Épinay-sur-Orge et Évry, il se substituera au RER-C entre Épinay-sur-Orge et Massy (10,1 km) et à terme entre Massy et Versailles (14,6 km) ce qui en fait un transport en mode train sur 24,7 km de son parcours. L’impossibilité d’embarquer les vélos serait une grave régression par rapport à la situation actuelle (possibilité de voyager entre Versailles, Massy et Évry avec correspondance à Juvisy).
D’autres tram-trains en circulation en France permettent déjà l’embarquement des vélos : Nantes-Vertou, Mulhouse-Thann.
Dans les matériels roulants suburbains non aménagés pour le transport des vélos, l’embarquement est toujours possible en utilisant les plates-formes prévues pour le voyage debout aux heures de pointes. Cependant, il est plus commode dans les matériels modernes qui disposent d’espaces vélos spécialement prévus à cet effet, tels que les rames « Francilien » en cours de déploiement sur le réseau ferré et conçues autour d’un cahier des charge propre à l’Île-de-France. Il serait donc souhaitable que l’embarquement des vélos dans le TTME soit prévu dès la passation de marché pour le matériel roulant.
Les aménagements de voirie cyclables
Nous nous réjouissons des objectifs affichés pour les aménagements de voirie destinés aux cyclistes.
Parmi les enjeux du projet figure la réalisation d’une liaison douce continue le long de la plate-forme (pièce C page 98, §4.2.6). En pratique, cela concerne la section comprise entre le parc du château de Morsang-sur-Orge et le terminus d’Évry. Comme il est prévu que le TTME franchisse trois fois l’autoroute A6 sur cette section, l’enjeu qui consiste à atténuer la coupure représentée par l’autoroute est particulièrement important pour les déplacements à vélo entre les quartiers situés de part et d’autre.
La continuité cyclable de la liaison douce au niveau de la rue de Viry à Morsang-sur-Orge renvoie à une décision ultérieure de la ville de Morsang (voir notamment pièce F page 189). Nous nous étonnons que le plan de circulation, nécessairement impacté par la réalisation du TTME, n’ait pas été prévu dans le cadre du présent projet.
Le rabattement à vélo vers les stations du TTME sera d’autant plus efficace que les aménagements seront bien conçus : stationnement à proximité immédiate des quais et conformes au schéma directeur du STIF, aménagements de voirie pour un accès facile aux stations depuis les quartiers avoisinants, évitant notamment les détours imposés par le sens unique automobile. L’amélioration de la cyclabilité favorisera incidemment les modes actifs de déplacement dans les zones concernées. Même s’il n’est pas prévu, dans le cadre du projet soumis à l’enquête, de consignes sécurisées à toutes les stations pour le stationnement de longue durée, il nous paraît important de prévoir leur emplacement éventuel dès la conception du projet de façon à pouvoir garder la maîtrise foncière nécessaire pour leur installation à terme .
Le projet prévoit la création d’une desserte du quartier de Grand Vaux à Savigny-sur-Orge à partir du pôle d’échanges d’Épinay-sur-Orge, avec la création d’un passage sous la voie ferrée de grande ceinture. Il est aujourd’hui particulièrement difficile d’accéder à ce quartier encadré par l’autoroute A6, les voies ferrées et la RD257. Or, les documents de l’enquête publique ne parlent que d’un itinéraire piéton (voir notamment pièce C page 75, pièce F pages 180-181). Il est essentiel que cette importante liaison soit utilisable par tous les modes actifs : marche et vélo.
L’accès routier au centre de maintenance et de remisage se fera par la création d’un giratoire sur la RD117 à la limite entre les communes de Massy et de Palaiseau (pièce C page 138, figure 82). Cet aménagement routier devra prévoir des itinéraires cyclables, conformément à l’article L228-2 du code de l’environnement.
La qualité et l’attractivité d’un aménagement cyclable se jugent pour une grande part dans les détails : profil en long, modalités d’insertion dans la circulation générale aux extrémités. Les informations présentées à l’enquête ne sont pas suffisamment précises pour pouvoir donner un avis sur ce point. Aussi, il est important que notre association soit conviée à tous évènements de concertation, tels que comité de pilotage, comité des partenaires, afin de régler en amont les problèmes que les cyclistes sont les mieux à même de percevoir.