n°117 (septembre-octobre 2010)

La date fatidique du 1er juillet 2010 est arrivée : vous le savez, il s’agit de la date limite à laquelle les villes devaient mettre en conformité les zones 30 pour que toutes les voies en sens unique soient à double-sens pour les vélos.

Comme nous l’avions pressenti, il y a du bon et du moins bon, voire du mauvais.

Cela va de la ville qui fait tout à celle qui ne fait rien, en passant par celle qui est rétive au décret du 30 juillet 2008 et celle qui ne le connaît pas. Ainsi, Nogent, Levallois, entre autres, ont pris des arrêtés stipulant que la loi ne s’applique pas chez elles. D’autres ont, telle Antony, selon des critères connus d’elles seules, exclu certaines rues du bénéfice des doubles-sens. On trouve même à Chelles un arrêté interdisant un contre-sens cyclable… dans une impasse.

Cela reflète bien la méconnaissance du sujet vélo par une majorité d’élus, qui jusque-là s’étaient contenté de ne rien faire pour le vélo, et qui maintenant font contre.

Les réactions des usagers sont elles aussi très diverses, aussi bien de la part des automobilistes, des piétons que des cyclistes, relayées par des journalistes qui ne s’y connaissent pas plus. Il y a ceux qui pensent que c’est trop étroit, que les cyclistes peuvent bien faire un détour de 50 m (alors que l’automobiliste, lui, ne peut pas faire 50 m depuis son stationnement) et évidemment que c’est dangereux. Tant de sollicitude pour notre sécurité serait touchante si nous ne savions que l’arrière-pensée qui la sous-tend : les cyclistes nous gênent et nous empêchent de circuler et de stationner comme on veut, on veut la route rien que pour nous. De plus, alors que nous sommes tous des irrespectueux du code de la route (contrairement à eux qui sont des parangons d’obéissance), ne voilà-t-il pas que nous bénéficions d’un avantage bien sûr indu : nous avons le droit de rouler en sens interdit. Ce qui ne manque pas d’énerver encore plus nos jaloux.

Il devient assez fatiguant d’avoir encore et encore à expliquer pourquoi les sens uniques sont réservés aux voitures puisque conçus pour elles, comment l’auto a grignoté au fil des années 90% de la voirie étouffant ainsi la ville, que non ce n’est pas dangereux, que non nous ne sommes pas autorisés à rouler en sens interdit (puisqu’il ne l’est plus).

J’ai envie de leur dire que le droit de circuler, ce n’est pas le droit de polluer la ville ; que le jour où 100 % des automobilistes respecteront le code de la route, j’envisagerai de suivre leur exemple. Mais que ce je préfèrerai par dessus tout, c’est qu’ils se mettent au vélo. Ils découvriront alors que le vélo, c’est bien même dans le bon sens.

Kiki Lambert

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