n°74 (juillet-août 2003)

Y’a pas que les études dans la vie !

« Des études, nous en avons plein nos placards ! » s’exclamait un représentant de la Direction régionale de l’Équipement lors d’une réunion sur les itinéraires cyclables en Ile-de-France. Il y a quelques années, les rares collectivités locales qui réalisaient des aménagements cyclables le faisaient souvent sans études préalables : cela donnait du plutôt bon, comme à Paris, et du plutôt mauvais, et aussi du très bon et du très mauvais. N’est-on pas passé d’un extrême à l’autre ? Aujourd’hui, nos placards aussi sont pleins d’études. Paris et les trois départements de la petite couronne ont à présent leur schéma directeur. Le dossier du présent numéro analyse ces documents, et d’autres qui nous ont été récemment remis.

Bien avant ces publications, deux axes cyclables majeurs traversaient les Hauts-de-Seine (coulée verte du sud parisien) et la Seine-Saint-Denis (piste cyclable du canal de l’Ourcq). Curieusement, la parution des schémas directeurs de ces départements a correspondu à la dégradation de ces axes : pose de barrières transversales pour l’un, création de sections pavées pour l’autre, déclassement de la piste cyclable en zone mixte piétons-vélos pour les deux. Chaque fois, les responsables ont été étonnés de nos critiques, mettant en avant leurs projets à long terme pour justifier de leur bonne volonté. On comprendra notre méfiance, lors de la parution du schéma directeur de Paris, à l’évocation d’un projet d’élargissement de trottoir boulevard de la Villette (Xe arrondissement), au détriment d’une piste cyclable.

Ces études sont-elles utiles ? Les rares aménagements réalisés, après deux ans de pause, par la Ville de Paris, ne tiennent pas compte des propositions qu’elles contiennent : pas de contresens cyclable sur le pont de la rue de Crimée pour accéder à la piste vers le canal Saint-Denis, carrefour non aménagé sur la bande cyclable avenue de l’Hippodrome, quartiers verts sans contresens cyclables !

Nous souhaitons que les collectivités locales d’Ile-de-France mettent leurs actes en rapport avec leurs chères études. La revue de presse de ce numéro se fait l’écho de l’inquiétude des cyclistes parisiens devant le fossé entre les paroles et l’action, retransmise par plusieurs journaux. Oui à la réflexion qui précède l’action, non à la réflexion qui remplace l’action !

Abel Guggenheim

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