piste Panhard et Levassor

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Nouveaux aménagements quai Panhard et Levassor : ce qu’il ne fallait pas faire

Actuellement se terminent les travaux de rénovation du quai Panhard et Levassor à Paris, près de la Grande Bibliothèque, dans le 13e. Les nouveaux aménagements cyclables que nos adhérents viennent d’y découvrir ont été conçus en dépit du bon sens.

En effet, sur ce tronçon de quelques centaines de mètres ont été réalisés :

  • du côté ouest, une piste cyclable bidirectionnelle sur le trottoir ;
  • du côté est (le long de la Seine), un couloir de bus en site propre non élargi (moins de 4,50m, donc non autorisé aux vélos), séparé de la chaussée par une épaisse bordure de ciment.

Pour le cycliste en provenance de la gare d’Austerlitz et allant en direction d’Ivry, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes : après avoir suivi la piste unidirectionnelle longeant la bibliothèque, il trouve la nouvelle piste dans la prolongation naturelle de son trajet. Mis à part le fait que lorsque ce quartier encore en construction sera habité, il lui faudra certainement louvoyer entre les piétons qui trouveront cette piste cyclable très agréable pour la marche…

Le cauchemar commence commence lorsqu’il s’agit d’effectuer le trajet inverse, du quai d’Ivry vers la gare d’Austerlitz. Notre cycliste circule alors sur un quai où la voiture règne en maître et le double sans difficulté. Arrivé au droit de notre aménagement il découvre la voie de bus en site propre non élargie. Ce type de voie est interdite aux cyclistes puisqu’à l’intérieur de celle-ci les bus ne peuvent pas dépasser les vélos et vice et versa. Il n’a qu’à gagner l’aménagement sur le trottoir d’en face direz-vous ! Certes, mais comment le rejoint-il ? Vous commencez à comprendre…

Poursuivons : après 2 minutes d’attente, profitant d’un trou dans la circulation notre cycliste gagne l’aménagement ; là, après avoir serpenté entre les arbres et évité les piétons qui profitent évidemment de cet espace calme au revêtement confortable il arrive à la fin de l’aménagement. De ce côté pas de problème puisque la Voirie, prévoyante a mis en place un feu spécifique.. sauf qu’après avoir attendu un cycle que les voitures circulant sur le quai s’arrête, il devra attendre un nouveau cycle pour que les usagers de Tolbiac passent et qu’il puisse ainsi reprendre son chemin. Bilan pour ce cycliste : deux traversées du quai avec prise de risque et/ou attentes des cycles favorables et emprunt d’une piste envahie par les piétons qui ne l’exonère même pas des feux intermédiaires puisque ceux-ci sont consciencieusement répétés sur la piste. Le cycliste quotidien sera bien évidemment tenté de rester sur le quai et, dans ce cas, soit d’empêcher le bus de passer, soit de circuler entre le couloir de bus et la file de circulation voiture en prenant un risque avéré.

En résumé, les défauts de cet aménagement sont les suivants :

  • l’obligation, pour le cycliste venant d’Ivry, de traverser la chaussée pour emprunter la piste cyclable, sans aucune alternative raisonnablement sûre, et ce sur une courte distance, après quoi il doit regagner la droite ;
  • l’absence totale d’aménagement (feu, passage protégé…) pour effectuer ce changement de voie à l’entrée de la piste, obligeant à une manoeuvre dangereuse de traversée ;
  • un aménagement de piste cyclable insuffisamment séparé de la voirie piétons.
    La solution aurait pourtant été simple : un couloir de bus élargi à 4,50m côté est, et une piste unidirectionnelle côté ouest.

Le MDB s’insurge contre ce type d’aménagement qui met en danger la vie des cyclistes et constitue pour eux une dégradation importante de leurs conditions de circulation.

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La piste sur trottoir et le couloir non élargi (photos P. Munsch)

Pour plus d’informations : le Quai Panhard et Levassor à Paris ; un piège à cyclistes.

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