n°121 (mai-juin 2011)

Intelligence, y a ?

Avez-vous remarqué ? Depuis quelque temps, l’intelligence est de plus en plus présente dans notre monde. Plus précisément en tant qu’adjectif. Après la cuisine, le frigo, le téléphone, l’aspirateur, et j’en passe, la voici qui envahit la rue pour nous offrir bientôt la route intelligente, le mobilier urbain intelligent et le véhicule du futur… forcément intelligent, lui aussi.

Le projet de route intelligente n’est évidemment pas porté par des experts en sécurité routière ou un quelconque groupe voulant mettre la route au niveau de leurs usagers, mais par des assureurs qui veulent nous faire croire que leur objectif est la baisse des primes d’assurances auto. Des sociétés qui unissent leurs efforts pour faire baisser leur chiffre d’affaires… ? C’est digne du COUAC 40 !

Le Mobilier Urbain Intelligent, quant à lui, nous promet que « le mobilier urbain de la capitale pourrait prochainement se rendre utile aux utilisateurs, Parisiens comme touristes ». Utile ? Qui plus est aux utilisateurs ? Ça, c’est sûr que c’est intelligent ! Malheureusement pour nous, l’accroche-vélo, même si c’est utile, c’est bête comme chou. Il a donc un gros risque d’être recalé.

Quant au véhicule intelligent, vous aurez sans doute deviné qu’il n’y a aucun vélo dans la course. Ben non, le vélo, c’est stupide. On y trouve donc que des solutions intelligentes, innovantes et originales, des nouveaux modes de mobilité, comme cet engin « entre scooter, moto et automobile » présenté par Peugeot qui ressemble furieusement… à un scooter à 3 roues caréné. Je ne dois pas être assez intelligente pour comprendre toutes les subtilités révolutionnaires du futur.

On y trouve aussi, à défaut d’avoir des conducteurs intelligents et des routes intelligentes qui coûteront très cher, des voitures munies de capteurs passifs (caméra) ou actifs (radars et autres télémètres), le conducteur semblant n’être muni ni des uns ni des autres. Afin de limiter les sorties de route et autre déviation de trajectoire accidentogène, on nous annonce le système LAVIA, limitateur de vitesse à fonctionnement satellitaire, la gestion des éventuels obstacles par stéréovision et télémétrie laser, ainsi que l’utilisation de la fusion multi-facteurs pour détecter les piétons, de caméras, de télémètreslasers associés à plusieurs algorithmes tels que classificateur binaire, détecteur dynamique de mouvements et de contours verticaux.

À noter que le détecteur statistique à classificateur binaire peut aussi servir à détecter les deux-roues… Ouf, me voici rassurée ! Et si on se passait des conducteurs, tant qu’à faire ? Non seulement il y aurait moins d’accidents, mais surtout, moins de blessés.

Car enfin ! rouler en bonne intelligence, ce n’est pas dans le programme ?

Kiki Lambert

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