En 2021, le troisième baromètre vélo de la FUB montrait que les cyclistes étaient nettement insatisfaits de leurs conditions de déplacement à Alfortville et à maisons-Alfort. Qu’en est-il aujourd’hui ? La participation au baromètre a été stable entre 2021 et 2025. Comme si le « boom » du vélo en Île-de-France n’atteignait pas Alfort.
La RD148 reste un problème majeur
Comme en 2021, les répondant·es étaient invité·es à indiquer sur des cartes quelles étaient les zones où ils ont noté des progrès et celles qui nécessitent un aménagement urgent.
- À Alfortville, l’aménagement d’une piste cyclable par le Département sur le pont d’Ivry en 2023 permet de dégager un point positif. La piste cyclable est pourtant loin d’être parfaite, avec une séparation qui s’interrompt au niveau d’un arrêt de bus. En 2025, la rue de Paris à Charenton est équipée de quais déportés qu’il aurait sans doute été possible de mettre en oeuvre, en amont du pont. Mais l’épaisse séparation permet, tout le reste du linéaire du pont, d’éloigner les véhicules motorisés qui roulent beaucoup plus vite que nous dans la montée.
- Sans surprise, la RD148 reste un point noir majeur. C’est particulièrement vrai sur la section maisonnaise comprise entre les deux autres départementales qui vont vers Paris. Alors que les avenues du Général Leclerc et Cadiot/Jaurès ont des pistes depuis près d’une dizaine d’années, les trajets à vélo de banlieue à banlieue de sont pas simples pour et les cyclistes s’y sentent logiquement en danger. C’est aussi le cas sur le pont du Port à l’anglais et le carrefour Zola/quai Blanqui.
- Par ailleurs, le carrefour de la Résistance, à Maisons-Alfort, baigne dans son jus du 20ème siècle. Depuis 17 ans (archives Google Maps) au moins, les cyclistes doivent cohabiter avec un trafic automobile très important. La hausse du l’usage du vélo justifie désormais un rééquilibrage de l’espace public !
Le stationnement, en progression insuffisante
Depuis 2021, peu de choses ont évolué… sauf bien sûr, le nombre de vélos en circulation dans nos communes. Là encore, le constat de 2021 prévaut toujours : la gare RER de Maisons-Alfort-Alfortville concentre une part importante des besoins. Le décret du 8 juin 2021 y impose 460 places sécurisées. On reste encore très loin du compte.
La gare du Vert de Maisons ne ressort pas : avec beaucoup moins de trains la desservant, cela semble normal. L’arrivée de la ligne 15 va en faire un noeud majeur, et le RER s’y arrêtera alors quasi-systématiquement. L’édition du baromètre qui suivra sa mise en service en fera un point clé, on le devine sans peine !
Les cyclistes, amis des commerçants de proximité
Deux autres zones ressortent en ce que les cyclistes y demandent plus de stationnement : la place René Coty à Maisons-Alfort et la place de la mairie d’Alfortville. Deux zones commerçantes, la première étant récemment citée dans un ouvrage consacré aux marchés car les clients y sont nombreux à venir à vélo.
Freiner les cyclistes, plutôt qu’accélérer le développement de l’usage du vélo
Depuis quelques semaines, la ville de Maisons-Alfort invite les cyclistes à la vigilance avec les piétons sur la RD 6, dans le quartier du Vert de Maisons. C’est très bien mais pour ça, encore fallait-il d’abord réaliser une piste cyclable et un trottoir bien séparés. Ici, ce n’est pas tant la faute des cyclistes, que du choix de la Ville et du Département de mal positionner la piste. On cherche encore le trottoir sur la rue Jean Jaurès !
Ce 18 septembre, nous avons d’ailleurs co-signé un courrier avec Partage ta rue 94 et le Collectif vélo Île-de-France, alertant la Ville sur les dangers que représentent ces bandes et appelant à un réaménagement complet de la rue Jaurès, à l’image de ce qui vient d’être fait à Charenton-le-Pont. Notre voisine n’a pas obtenu la meilleure note au baromètre parmi les communes de la Métropole du Grand Paris pour rien !
