16 novembre 2009. Alors que le journal de la ville de Pantin annonçait une fermeture de la rive côté sud pour 18 mois en raison des travaux de prolongement du tramway T3, rien n’était aménagé pour assurer la continuité cyclable de l’itinéraire du canal de l’Ourcq, la plus ancienne et la plus importante des voies vertes radiales permettant de quitter paris ou y pénétrer.
Craignant une fermeture « sèche » de la piste de l’Ourcq, à l’instigation d’un cycliste pantinois et en coordination avec notre antenne de Pantin, MDB avait écrit un courrier de protestation à Annick Lepetit, menaçant d’attaquer le permis de construire obtenu et qui venait à expiration le 10 novembre.
Rencontre avec l’élu aux Transports, Philippe Lebeau, le mardi 17 novembre à 18h à l’hôtel de ville. La Mairie de Pantin a semblé étonnée de nos protestations, puisqu’ils avaient été mis au courant (mais pas nous en tant qu’association de cyclistes) de ce projet dès septembre.
Dans le projet, les cimenteries Lafarge reculeront leurs installations par rapport au canal (mise en place d’un système d’aspiration du sable des péniches), dégageant un espace pour la piste et la libérant ainsi des manœuvres des engins de chantier. C’est précisément ce
réaménagement qui entraîne une coupure aussi longue de l’itinéraire cyclable.
Si on peut se réjouir de l’amélioration du parcours qui découlera de ce projet à son achèvement, nous nous sommes permis de faire remarquer que la recommandation de la fiche 01 du SCAC, adopté un an auparavant par le conseil municipal, était plutôt malmenée : « veiller aux continuités entre Paris et banlieue dans le cadre du projet d’extension du tramway T3 ». On nous assura que dès le dimanche 22 novembre, la déviation serait opérationnelle côté Pantin.
Si la piste côté sud n’a pas été coupée le 16 novembre, comme l’annonçait le journal de la ville de Pantin, c’est peut-être finalement grâce à notre mobilisation, qui aura permis que la piste nord soit aménagée à temps pour jouer son rôle de déviation ; MDB a néanmoins repris la plume pour exiger un certain nombre de travaux de finition.
Côté Paris, la déviation se poursuit côté nord avec des problèmes signalés à la Mairie d’éclairage sous le pont du périphérique, de bitumage de tout l’itinéraire, lequel comporte des pavés, de la terre battue, de l’herbe, et beaucoup de nids-de-poule. Arrivée à peu près face à la piscine Rouvet, la déviation nord rejoint la piste existante qui longe le canal Saint-Denis (quai de la Gironde). A cet endroit, un étrange panneau « déviation vélo par l’escalier » a été posé, comme si les cyclistes allaient porter leur vélo dans un escalier, alors qu’une large bande bitumée s’offre à eux à l’opposé. Ensuite la proposition est de faire emprunter aux cyclistes le pont de l’Ourcq (ce qui représente encore un détour), car le pont de Crimée devrait entrer en travaux incessamment (cette raison est évoquée depuis plusieurs années pour refuser ce contresens nécessaire même en temps normal).
En tout état de cause, il convient de suivre l’état d’avancement des travaux. Il est clair qu’en l’état cette déviation constitue davantage une alternative pour les cyclistes « de passage » qui viennent de Bobigny et de plus loin et qui rejoignent Paris, plutôt que pour les cyclistes pantinois qui se rendent à Paris, notamment s’ils souhaitent aller porte de Pantin. En effet, passer par la porte de la Villette (ou quasiment) puis par la rue de l’Ourcq avant de se rendre porte de Pantin constitue une vraie déviation qui doit se chiffrer en plusieurs
centaines de mètres. Se pose alors la question de l’aménagement du franchissement de la porte de Pantin, qui pourrait s’inspirer de ce qui a été fait à la porte de Vincennes en empruntant les passages piétons, ce qui est à la fois agréable et très sécurisé.
Autre chantier en perspective : le déménagement de l’entreprise Elis qui jouxte actuellement les Grands Moulins, et qui devrait se retrouver au niveau des ateliers TGV Est d’ici deux ans. A cette occasion, il serait souhaitable que la piste de l’Ourcq retrouve sa continuité le long du canal, au lieu de faire comme c’est le cas actuellement un détour le long des ateliers du TGV Est. Signalons au passage que le conseil général a enfin bitumé la courte partie pavée qui reliait les deux bouts de piste au niveau de l’entrée des ateliers.