Annonce
Pour son 30è anniversaire, après le sud-ouest avec Chartres et le nord-ouest avec Beauvais, MDB vous fait découvrir le sud-est.
Exploitant au maximum les aménagements cyclables existants, cette nouvelle édition de la Grande Balade quitte le coeur de Paris par les bords de Seine, parcourant jardins, pistes cyclables et promenades, à l’abri des voitures.
Au sortir de Villeneuve-St-Georges nous quitterons la Seine au profit de la forêt de Sénart, puis de l’Allée Royale, récemment réaménagée, laquelle nous mènera tout droit à la forêt de Rougeau pour un déjeuner sylvestre, après quoi le village de Seine-Port sera l’occasion d’une pause-réconfort.
Une petite grimpette sera ensuite nécessaire pour joindre Boissettes où nous retrouverons la Seine et le charme de ses berges.
Après Melun viendra Bois-le-Roi et son parc de loisirs, quelques allées forestières puis Samois et ses îles, suivis après changement de rive de Samoreau et son étang.
Enfin à Thomery nous repasserons rive gauche pour découvrir une petite route inusitée qui nous mènera au ras des flots jusqu’à la gare de Moret. Les plus courageux pousseront jusqu’au village médiéval pour une visite éclair et un dîner au restaurant pour les intéressés.
- 1er départ : 100 km pour les plus entraînés. RV sur le parvis de Notre Dame à 7h50, départ à 8h.
- 2e départ : 88 km. Train à Paris Austerlitz RER C code ROMI à 8h51 (passe à Champ de Mars à 8h36) pour Choisy-le Roi arr. 9h05 (sortie côté Seine).
- 3e départ : 82 ou 52 km pour les moins entraînés. Train à Paris Lyon RER D code ROVA à 9h15 (passe à Paris Nord à 9h06) pour Villeneuve Saint Georges arr. 9h32 (sortie côté Seine).
Retour pour les moins entraînés par Melun RER D trains fréquents. Pour les autres, train à Moret à 17h12, 17h54, 18h39, 19h36, 20h38, 21h05 et 22h34 pour Paris Lyon arr. 18h03, 18h48, 20h30, 21h25, 21h52 et 23h22.
Vingt juin, 8 heures sur le parvis de Notre-Dame, à Paris : le premier groupe s’apprête à partir. Malgré l’heure matinale, les MDBistes sont venus en nombre à la grande sortie : plus d’une trentaine de cyclistes et leurs montures trépignent d’impatience. Le bureau est bien représenté. Les bavardages vont bon train, mais il faut y aller : il y a deux rendez-vous à tenir pour retrouver les autres participants, et du chemin à faire !
Quittant l’île de la Cité, nous gagnons les quais rive gauche et le jardin Tino-Rossi, puis traversons le pont Charles-de-Gaulle pour atteindre la «voie rapide cyclable» sur la rive droite. Après Charenton-le-Pont, changement de rive à la passerelle d’Ivry-Charenton le peloton est stoppé en plein élan. En file indienne, nos vaillants cyclistes grimpent un à un les lacets de la rampe d’accès et s’avancent prudemment le long de ces gros tuyaux décrépis (eau? pétrole ? vin ?) qui semblent justifier la présence de la passerelle. Instant de flottement sur l’autre rive : tout le monde est-il passé ? Mais oui Alors on y va.
Et sans traîner: la faute au petit retard pris au démarrage, nous risquons de manquer le premier rendez-vous. lvry, Vitry et enfin Choisy-le-Roi, le rendez-vous. Evidemment, le train est déjà passé, et pas moyen de savoir où se trouvent les quatre cyclistes que nous attendions. Coups de fil, rondes de reconnaissance autour de la gare… Voilà ce que c’est de ne pas avoir prévu d’accompagnateur dans ce train !
Le parcours reprend, cette fois sur la très champêtre promenade de la rive droite. Au bout de l’allée de platanes nous atteignons la gare de Villeneuve-St-Georges avec encore un peu de retard, et là miracle : les renforts nous attendent sagement sur l’esplanade, encadrés de main de maître par Bruno qui les avait accompagnés. Comme quoi avec un peu d’organisation… Enfin, forte d’une vingtaine de membres supplémentaires, notre équipe se lance à l’assaut des bistrots de Villeneuve. Peine perdue: aucun n’a daigné ouvrir ce dimanche. Nous aurions dû annoncer notre passage… Puisque c’est comme ça, nous quittons de ce pas (de ce coup de pédale ?) cette ville si inhospitalière.
La traversée de Crosnes et Montgeron se fait sans problème par un itinéraire de notre cru, longeant l’Yerres par des rues et sentes calmes. Sur l’allée de la Grange nous traversons une foire à la brocante : nos troupes vont-elles résister à la tentation du furetage ? Fort heureusement le groupe traverse intègre ce lieu de perdition, ce qui nous permet d’aborder sereinement les pistes du bois de Sénart. A la sortie de Tigery, la traversée de la N 104 nous réserve une petite surprise : alors que nous abordons la « boucle de niveau » de la piste cyclable, une ronce facétieuse surgit sous le nez d’une de nos cyclistes, causant un freinage catastrophé et manquant de provoquer un carambolage général… Plus de peur que de mal heureusement.
Vient ensuite la fameuse Allée Royale, dont on pourra apprécier l’ombrage généreux pour peu que l’on attende vingt ou trente ans que les arbrisseaux fraîchement plantés deviennent de grands séquoias. Mais c’est quand même pas mal en attendant. Tout ça nous mène tout droit à la forêt de Rougeau, très exactement au carrefour judicieusement nommé la Table du Roi, pour le pique- nique convivial du midi. Chacun s’installe où bon lui semble, de petits groupes se forment. Fonction oblige, le «comité de direction» du bureau s’installe à l’endroit le plus prestigieux : la Table du Roi, au centre du rond-point. D’aucuns leur reprocheront de ne pas s’être mêlés au commun du peuple cyclo-travailleur. Pourtant Pierre a bien fait sa tournée diplomatique auprès des différentes tablées ? Allez savoir !
Rassasié, le groupe reprend son chemin. Pas longtemps : dès la sortie du bois nous débouchons sur Seine-Port, où nous attend le Café de la Place. Cette fois c’est bon : l’établissement est ouvert. et accepte la lourde charge de servir à boire à 57 cyclistes impatients. Le service dure un peu, ce qui nous laisse le temps d’observer ce curieux phénomène : les petits moucherons si abondants en cette saison sont attirés par les vêtements de couleur jaune…
De nouveau en selle, après une des rares côtes du traj et, nous longeons le centre radioélectrique de Sainte-Assise. dont les antennes sévèrement gardées ont la particularité de détraquer les compteurs kilométriques sans fil dont sont équipés certains vélos. Heureusement nous passons vite, afin de rejoindre la Seine à Boissettes et terminer en beauté le trajet jusqu’à Melun. Un crochet par la gare pour déposer les quelques participants qui ont décidé d’arrêter là, et c’est reparti pour Bois-le-Roi par le bord de Seine.
Arrivés là, nous nous apprêtons à rendre visite au Grand Bi, le bistrot de la gare, dont le propriétaire est un sportif fervent pratiquant de cet ancêtre de la bicyclette. Un petit groupe préfère nous quitter, afin de consacrer le temps qu’il lui restera à une visite de Moret et un groupe plus ou moins indécis préfère attendre en bas de la côte, pensant que cette halte sera de courte durée. Ce qui n’est pas vraiment le cas… Le patron n’est pas encore là, et se fait attendre. Enfin après moult consommations, le grand-bicycliste arrive, et nous donne droit à une démonstration de sa virtuosité à dompter
cet étrange animal (nommé Penny-Farthing en anglais, en raison de ses roues dissymétriques faisant penser aux deux pièces de monnaie du même nom) issu du croisement hasardeux d’un cheval et d’une bicyclette. Pierre se laisse tenter par un essai après de multiples et spectaculaires chutes, il arrive à tenir dessus environ dix secondes. Essayez donc de faire mieux !
Ayant rejoint le groupe qui nous attendait en bord de Seine, nous repartons via la base de loisirs, puis quelques sentiers de forêt. À l’approche de Samois, petit contretemps on nous signale une crevaison à l’arrière du groupe. La première depuis le départ ! L’incident clos, le trajet reprend et sur le tronçon de route jusqu’à Samoreau, l’équipe des bromptoniens (de Brompton, la célèbre marque anglaise de vélos pliants) nous fait une démonstration de sa supériorité technologique, en tenant tête à tout le groupe sur plusieurs kilomètres Qui a dit que les petites roues roulaient moins bien que les grandes ?
Arrivés au pont de Samoreau, une question décisive se pose essaie-t-on d’emprunter la route rive droite de Samoreau à Champagne ? Lors de la dernière reconnaissance, des travaux l’avaient rendue totalement impraticable. Depuis, une seule information Antoine y était passé récemment, et avait déclaré de son éloquence si concise « Veni, vidi, vici. » Ce serait donc possible…
L’itinéraire d’évitement étant tout ce qu’il y a de plus détestable (côte, voitures, étroitesse de la chaussée…), nous optons pour la petite route. Au pire nous n’aurons fait que 6 km d’aller-retour inutile si nous ne pouvons pas passer… Et c’est passé ! Les gigantesques tas de terre qui encombraient la chaussée il y a quelques mois ont disparu, vraisemblablement disséminés sur les bas-côtés pour élargir la route et il ne reste qu’un bref passage obstrué, facilement franchissable à pied.
Mais comme cela semblait décidément trop facile, Pierre choisit ce moment pour crever sur un caillou pointu. Moqueries dans l’assemblée notre président est-il aussi bon en réparation vélo qu’il l’est en politique cycliste ? Les mauvaises langues se taisent vite non seulement Pierre a réparé sa crevaison seul, mais il l’a fait en un temps record.
La fin du parcours se déroule sans encombre. Ayant retraversé la Seine à Champagne, une petite route très agréable nous mène au ras des flots directement à la gare de Moret. Nous y laissons le gros des troupes, trop fatigués ou pressés pour s’attarder plus que ça dans le coin. Pourtant les critiques fusent : « Nous n’avons fait que 93 km, on nous en avait promis 100 !» Y en a qui sont jamais contents, j’vous jure…
Restant en petit comité (une dizaine de personnes tout de même), nous poussons jusqu’à l’entrée de Moret (le but ultime ), où nous attend un dîner convivial à la crêperie que Sabine avait réservée. Une bonne façon de terminer la journée, avant de rentrer à Paris par le dernier train.
Benoît B.
