Les vœux du maire de Paris pour 2010 : chiche !

Delanoe-06012010.jpg

Delanoe-06012010.jpgLe discours prononcé par Bertrand DELANOË devant le Conseil de Paris à l’occasion de la cérémonie des vœux ce mercredi 6 janvier aura fait frémir de plaisir les oreilles des cyclistes par quelques annonces fortes :

 des « îlots sécurisés pour piétons et cyclistes » dans chaque arrondissement, reliés en réseau continu ;

 dix portes réaménagées pour les piétons et les cyclistes, et proposition de créer de nouveaux axes cyclables avec les collectivités voisines ;

 transformation des voies sur berges en lieu de vie sur les deux rives avec une harmonie entre les différents modes de déplacement ;

 « un plan vélo inédit, qui ne s’est pas fait à Paris jusqu’ici ».

Il y a certes toujours loin des paroles aux actes, et les propos tenus par le maire ne contiennent malheureusement aucun projet concret. On nous a présenté en septembre 2009 lors du comité de pilotage vélo un schéma d’orientations bien documenté et sur lequel il n’y a pas grand-chose à redire, mais qui reste à ce stade un catalogue de bonnes intentions sans grande ambition supplémentaire par rapport au schéma directeur adopté en 2003. Ainsi l’aménagement des portes de Paris est prévu depuis le premier schéma directeur sans avoir été réellement mis en œuvre, pas plus d’ailleurs que le traitement des points difficiles que sont certains ponts ou certaines grandes places. Bertrand Delanoë n’a pas montré jusqu’à ce jour de détermination farouche en faveur du développement du vélo au quotidien, si ce n’est avec Vélib’, ce que nous considérons être un opportunisme politique, à la poursuite du succès du Vélo’V lyonnais. Il nous a au contraire toujours semblé préférer plutôt les deux-roues motorisés (à l’électricité).

La notion d’ « îlots sécurisés reliés en réseau », inconnue jusqu’à ce jour ne manque pas d’étonner. Le maire aurait-il l’audace de donner suite à la proposition de Réseau vert ? Nous sommes avides d’en apprendre plus sur ses intentions.

Avec son exceptionnelle densité de population et d’emplois, son relief favorable, son accessibilité par transports publics, Paris a tous les atouts pour devenir une véritable ville cyclable. Après avoir été un enfer automobile, la ville-lumière doit montrer au reste du monde, à commencer par sa périphérie immédiate, ce que sera la ville de demain.

Nos revendications pratiques restent les mêmes :

  • généralisation des zones de circulation apaisée, hors artères de communication, avec double sens cycliste intégral ; les cyclistes ne sont pas une espèce menacée qu’il faudrait mettre à l’abri dans des îlots sécurisés… ;
  • des parcs de stationnement de grande capacité sécurisés dans toutes les grandes gares et pôles d’échanges, avec services de réparation et de location ;
  • une maison inter-associative du vélo pour informer le public ;
  • terminer la mise en œuvre du plan de jalonnement cycliste et communication sur ce thème ;
  • placer le « monsieur vélo » de la ville au Cabinet du Maire et non pas à la Direction de la voirie et des déplacements ;
  • que les élus se déplacent eux-mêmes à vélo.

Toutes ces pistes sont connues et déjà à l’œuvre ailleurs. Voir par exemple la ville de Sceaux, depuis ce Noël 2009 intégralement en zone 30 et en double-sens cycliste, hors routes départementales traversant la commune.

Rendre les rives de la Seine aux cyclistes et aux piétons est un projet que nous soutenons et que nous appuierons avec bienveillance… pour peu que sa mise en œuvre soit effective pendant ce mandat.

MDB souhaite garder son rôle d’association vigilante défendant les intérêts des cyclistes et se réjouit de participer à toutes concertations sérieuses qui pourraient être entreprises dans ce contexte.

Cliquer ici pour visionner le discours de B. Delanoë

Écouter en particulier entre les 13ème et 17ème minutes, que nous retranscrivons ci-dessous :


Deuxièmement, je me revendique plus que jamais en 2010 comme un écologiste de l’action, un écologiste de la gestion pour des résultats.

Toute notre équipe a déjà, quand même, réalisé beaucoup depuis 9 ans.

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’en termes de pollution, en termes de transports, nous avons vraiment opéré là aussi une rupture. Avec des résultats concrets.

Mais je veux vous le dire, pour que vous connaissiez ma conviction.

J’ai l’intention que le deuxième mandat soit beaucoup plus performant que le premier, et je vais tenter de vous le prouver.

D’abord, dans le premier mandat on a fait près de 9 kilomètres de tramway. Et on a eu raison, on va faire 15 kilomètres dans le second mandat, et en particulier avec des travaux en 2010.

Et puis, ce que nous avons fait, je ne le rappelle pas. On a fait Velib’. Eh bien on va faire Autolib’

(…)

Et puis, chers amis, je veux vous informer que dans deux domaines, dans les toutes prochaines semaines, je vais prendre des initiatives fortes.

D’abord, avec Annick Lepetit, pour une des toutes prochaines séances du Conseil de Paris, nous allons proposer un plan vélo inédit, qui ne s’est pas fait à Paris jusqu’ici, même si on a fait beaucoup de choses extrêmement estimables.

Ce plan vélo, avec Annick, nous en indiquerons les grandes lignes avant la séance où nous le débattrons.

Mais je voudrais vous dire dès aujourd’hui (j’ai envie de formuler des voeux) qu’il permettra que, dans chaque arrondissement, il y ait un ou plusieurs îlots sécurisés pour les piétons et les cyclistes, que tous ces espaces soient reliés en réseau continu ; nous veillerons à ce que dix portes de Paris soient réaménagées pour les piétons et pour les cyclistes ; enfin, nous proposerons de créer de nouveaux axes cyclables avec les collectivités voisines »

Dans un deuxième domaine, nous avons travaillé (j’ai travaillé) ces derniers mois ; je peux vous dire maintenant que dans les toutes prochaines semaines je vous proposerai des orientations et un calendrier pour la reconquête, pour les parisiens et pour les amoureux de Paris, des voies sur berges. Je vous proposerai dans quelques semaines un projet. Mais je veux vous en dire quand même quelques mots.

Quelle est l’idée ? C’est de transformer une autoroute urbaine en lieu de vie, avec des espaces où il n’y aura pas de voitures, avec des espaces où il y aura tout simplement une réorganisation de l’harmonie entre les différents modes de déplacement, et cela rive gauche et rive droite. Et je souhaite que ce soient vraiment des lieux de vie, des lieux de plaisir, des lieux de socièté … urbaine au bord du fleuve.

Il y aura donc de la convivialité, de la culture et même, si j’y arrive (donc je vais essayer), du sport.

Cela pourrait également
vous intéresser !

Cela pourrait également
vous intéresser !

Cela pourrait également
vous intéresser !