n°100 (novembre-décembre 2007)

Et ton maire, il fait du vélo?

À l’heure où des milliers de vélos supplémentaires parcourent la capitale, la politique cyclable francilienne que nous attendons se fait toujours attendre. À croire qu’elle a choisi de se déplacer en voiture aux heures de pointe!

Lors d’un colloque au salon du vélo, tout le monde parlait du Vélib’ comme la solution miracle aux déplacements à vélo, comme si la société Decaux avait inventé le vélo, Il existe pourtant, en France et ailleurs, des villes dont la part modale vélo approche les 10 %, alors même qu’elles ne disposent pas de système de vélos en libre-service.

La bonne idée dans Vélib’, c’est d’avoir mis le vélo à la mode. Il paraîtrait même que les banlieues le voudraient toutes. Ainsi, le 1er octobre dernier, monsieur Devedjian a réuni les représentants des communes des Hauts-de-Seine car « tous ont manifesté un intérêt très soutenu pour le développement du vélo urbain sur notre territoire » et a mis en place en groupe de travail qui « devra notamment étudier les conditions juridiques de la mise en place d’un système de vélo urbain compatible et mutualisable avec le réseau Vélib’ parisien ». Mais avant de rechercher la Decaux-compatibilité, il devrait peut-être s’assurer que son département est vélo-compatible. En effet, au moment même où il réfléchit au VLS dans les Hauts-de-Seine, il décide de transformer la RD7 en autoroute urbaine. Mais c’est sûr, il est convaincu par le vélo…

Le bon enseignement de Vélib’, c’est d’afficher la très forte demande de déplacements à vélo en ville. Demande que Vélib’ ne peut satisfaire entièrement, car c’est comme les taxis, il n’y en a souvent pas assez pour tout le monde. Plus de vélos qui souligneront encore plus le manque crucial d’offre de stationnement sécurisé que nous réclamons depuis des années. Ah ! n’aurait-on que la même offre de stationnement 35 000 places sécurisées, pour commencer, on en rêverait, non ?

Le mauvais côté de Vélib’, c’est de faire croire que c’est l’outil nécessaire et suffisant pour développer le vélo en ville, Il faut donc que les communes, les départements et la région s’engagent fermement pour faciliter la vie des cyclistes quotidiens en leur offrant des parkings accessibles et sécurisés, en favorisant le rabattement sur les transports en commun pour les déplacements inter banlieues, en créant des aménagements cyclables continus et homogènes… toutes les pistes sont dans les revendications que nous tenons à leur disposition et notamment à celle des candidats aux prochaines élections.

N’hésitez pas à interpeller vos candidats sur leurs engagements en faveur du vélo et à les convaincre d’élire le vélo. Car ce qui fera aussi avancer la cause cycliste, c’est que les élus sortent de leur auto et se déplacent à vélo.

Kiki Lambert

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