n°104 (juillet-août 2008)

Convergence 2008 : des efforts récompensés

Mêm si on s’était déjà un peu fait la main avec le ballon d’essai de 2007, la préparation de la Convergence a représenté un travail considérable, d’autant qu’il était assez resserré dans le temps et interrompu par les vacances de pâques pour les uns, les longs ponts de mai pour les autres… Premier enseignement donc : la Convergence 2008, on s’en occupe déjà.

Quelques chiffres : plus de 750 courriels échangés sur la liste «Convergence», une centaine de courriers envoyés aux municipalités et autres instances, un dossier de presse (pour un maigre résultat, c’est le moins qu’on puisse dire !), 10 000 tracts, 500 affiches, un nombre incalculable d’heures passées à établir les itinéraires : une vingtaine de points de départ, plus de 60 points de rendez-vous…

Et pour finir zéro incident grave à déplorer — ce qui est normal car le vélo, ce n’est pas dangereux, mais n’empêche pas qu’il y ait de nombreux points à améliorer —, 2 500 participants (d’après les chiffres officiels de la Mairie), tous heureux, ravis de découvrir ou de faire découvrir aux autres que rejoindre Paris à vélo depuis les autres villes d’Île-de-France c’est possible, que le vélo existe bel et bien comme moyen de déplacement crédible. Et tous décidés à revenir l’an prochain, en espérant qu’on sera dix fois plus nombreux.

Une bourse tranquille

En dehors de la préparation de la Convergence, le bureau et les adhérents les plus motivés on trouvé le temps de s’occuper de quelques autres sujets…

Un événement bien rodé et qui revient avec une belle régularité : la bourse aux vélos. Surtout que le 31 mai nous étions en pays de connaissance, sur le parvis de la mairie du 14ème, avec le soutien habituel de l’équipe municipale. Environ 250 vélos ont été mis en vente, mais nous avons été déçus par le faible nombre d’acheteurs, baisse qui avait déjà été constatée cet automne — alors que lors des premières éditions notre souci était surtout de trouver des vélos à vendre. Pourtant cette fois-ci l’information sur la bourse a bien été diffusée, par exemple dans Direct Matin le vendredi.

Est-ce l’effet Vélib? Nous attendrons la bourse d’automne, qui devrait avoir lieu dans le 6ème, pour faire un bilan.

Quoi qu’il en soit tout s’est très bien passé, les acheteurs ont pu faire graver leur vélo, et les bénévoles qui ont consacré tout ou partie de leur samedi à cette manifestation méritent un grand merci.

Un mois plus tôt, d’autres bénévoles — ou les mêmes — avaient tenu un stand MDB à l’occasion du Parcours du cœur sur le parvis de l’hôtel de ville, histoire d’affirmer une fois de plus que le vélo, c’est bon pour la santé. L’occasion aussi de proposer notre traditionnel «Tu t’es vu quand t’as bu», de faire connaître l’association et d’annoncer la future Convergence. Le succès a été mitigé, l’affluence n’étant pas au rendez-vous escompté. Preuve qu’il est difficile d’amener du monde sur un évènement à Paris.

Toujours des réunions…

Comité de pilotage

Le printemps nous a apporté son lot de réunions. Il y a eu la concertation sur le prolongement du tramway T3 qui fait l’objet du dossier de ce numéro. Mais aussi un comité de pilotage vélo le 4 juin 2008, le premier présidé par Annick Lepetit qui succède à Denis Baupin comme adjointe chargée des transports. L’objet principal de cette réunion étant de faire connaissance, notre présidente a présenté MDB, avant d’exprimer le souhait que tout ce qui était pris sur la voirie automobile soit affecté au vélo (ex : voirie souterraine des Halles et souterrain de l’avenue du Maine pour y faire des parkings à vélo) et notre volonté de travailler avec la mairie dans le respect de chacun. Après présentation des autres associations, Annick Lepetit, en répondant à tous, a exprimé sa position générale sur le vélo à Paris et ses préoccupations en matière de sécurité, sans doute en réaction à l’affaire de l’accident dans le couloir de bus de la rue Lafayette. À ce propos, MDB a demandé que les associations cyclistes fassent partie du groupe de travail sur ce sujet car pour l’instant il est constitué des représentants de la Ville, de la RATP et de la préfecture de police. Les seules suites que nous en connaissons est l’invention d’un panneau et la diffusion d’une brochure concernant la sécurité des cyclistes dans les couloirs de bus, dont nous ne connaissons pas encore le contenu.

Toujours à propos de «sécurité», Annick Lepetit regrette la diffusion par la PP juste avant la Fête du Vélo de chiffres alarmistes (+21,4 % d’accidents début 2008 / début 2007), en occultant totalement l’augmentation de + 33 % des cyclistes sur les mêmes périodes (la préfecture elle-même parlant dans ces documents d’un doublement des déplacements).

Elle note une évolution très nette et positive sur la perception par les Parisiens de la nécessité des voies bus et du tramway. Puis elle rappelle qu’elle a bien pris note de la demande de MDB d’une prise en compte interdisciplinaire du vélo.

Daniel Laguet retrace l’historique des concertations entre Mairie de Paris et associations cyclistes et dit son souhait de ne pas renouveler le problème du retard de communication des documents pour le comité vélo ; ces derniers seront donc moins élaborés et pourront être plus facilement modifiés au cours des comités. C’est plutôt une bonne chose pour que les associations puissent participer à l’élaboration des projets.

Annick Lepetit souhaite ébaucher un cadre de travail pour la suite de nos travaux en commun.

La discussion revient sur l’accident mortel de la rue La Fayette et sur la question des couloirs ouverts et de ceux fermés aux vélos. Denis Moncorgé pour MDB est intervenu pour dire que:

– l’interdisciplinarité dans la prise en compte du vélo doit se faire avec un interlocuteur compétent dans tous les domaines concernés ; il lui faut un soutien politique fort pour qu’il y ait des avancées partout : éducation, jeunesse et sport, voirie, parcs et jardins, sécurité, artisans
et commerçants…
– la préfecture de police, dont il a été plusieurs fois question dans les débats a, pendant le mandat précédent, balancé vis-à-vis de la politique cyclable entre la bêtise et la malfaisance. Exemples : sa communication sur la répression des comportements des cyclistes et les causes d’accidents, et son « invention » de règles bidon pour empêcher la réalisation de double-sens cyclables (côté du stationnement, largeur minimale de la voie…). (On pourrait ajouter l’attitude de la police lors de la manifestation cyclonudiste le 7 juin 2008)

L’aménagement des Halles

Autre réunion, le 22 mai 2008 : sur le projet d’aménagement des Halles, en présence d’Anne Hidalgo (nouvelle présidente du Comité permanent de concertation), d’Annick Lepetit et de Fabienne Giboudeaux (adjointe aux espaces verts), entre autres. Kiki Lambert y représentait MDB. La réunion a été longue et parfois houleuse car deux représentants d’associations locales ont monopolisé très agressivement a parole sur le problème du jardin Lalanne.

Les échéances prévisionnelles sont:
– novembre 2008 : dépôt du permis de construire
– choix d’un maître d’ouvrage délégué en 2009
– début de chantier : 2010
– livraison Canopée : 2013, date que le maire de Paris voudrait voir avancée à 2012.

L’idée générale était qu’il fallait entrer désormais dans une approche plus globale du projet, par « opposition » à une approche par projets (Canopée et jardin).

Dans cette optique, Kiki est intervenue pour dire que c’était donc l’occasion de penser aux cyclistes, aussi bien en ce qui concerne l’accessibilité du lieu que des déplacements. Car jusqu’à présent, on ne nous avait demandé notre avis que bien tardivement, ce qui n’avait pas permis d’envisager sérieusement l’éventuelle utilisation des voiries souterraines pour des traversées cyclables. À l’occasion de cette dernière phase de consultation, nous avons donc demandé que l’utilisation des voiries souterraines restantes pour y faire des parkings à vélos soit étudiée, notamment pour réaliser une réelle intermodalité avec les transports en communs souterrains très nombreux — sans oublier le nécessaire stationnement des vélos des habitants du quartier bien mal lotis du fait de l’habitat ancien qui prédomine ni celui des cyclistes fréquentant le quartier des Halles (boutiques, cinémas, etc.). Une lettre récapitulant ces revendications a été adressée à Anne Hidalgo, lui demandant d’appuyer nos demandes et de les faire étudier par les architectes en charge du projet.

Réunion du groupe SNCF- associations cyclistes

La réunion trimestrielle de ce groupe s’est tenue le 2juin. Dans le Nord- Pas-de-Calais les responsables de la politique vélo dans les TER et TGV semblent assez volontaristes : aménagement des gares, parkings suffisants, offre tarifaire très intéressante le week-end pour un groupe de 1 à 5 cyclistes ; offre spéciale, de concert avec la SNCB, pour permettre aux cyclistes de traverser plus facilement la frontière.
Au niveau national l’aménagement de 72 « grandes gares » va être progressivement mis en place à partir de 2009. Critères retenus: parkings sécurisés, avec vidéosurveillance si nécessaire, location de vélos en gare, vélostation, mais seulement si un partenaire commercial se manifeste. Les participants ont demandé à connaître les 72 gares concernées.

Brièvement ont été évoquées une étude en cours par la SNCF des conditions vélo/gare dans différents pays européens et une étude par I’ECF qui a classé la SNCF 7ème du réseau européen. Quels critères ont servi à octroyer ce score inattendu ?

Pour la énième fois, la nécessité d’améliorer la diffusion de renseignements a été soulignée par les cyclistes: réservation vélo par automate et internet toujours pas possible et dysfonctionnements aux guichets (au moins 1 fois sur 3 on n’arrive pas à obtenir des infos). Ils en sont convenus et vont améliorer le système (sans précision), Les offres estivales de TGV : les rares possibilités vélo TGV vers l’Atlantique et le Sud-Ouest (via Massy) sont supprimées. li est donc impossible de transporter un vélo de l’Île-de-France à Bordeaux, par exemple. Scandaleux!

On nous vante les vastes projets d’acquisition de matériel en prévision d’un triplement du trafic TER en 2030. 3,4 % de places vélos pour les équivalents TER et lntercités. Mais pour les grandes capacités (banlieues ou pendulaires intensifs), certaines régions n’ont même pas demandé de places vélos (nous n’avons pu savoir lesquelles), ce qui veut dire qu’aucun transport vélo ne sera possible. C’est une vraie régression par rapport aux dernières générations de matériel.

Un site rénové

Si vous ne l’avez pas encore fait, une visite à notre nouveau site Internet s’impose. En effet Jacques Baudu (responsable de la rubrique balades dudit site) a proposé des modifications en changeant le squelette pour le rendre dynamique et évolutif. Cela dans le but d’ajouter facilement de nouvelles rubriques telles qu’une page d’accueil pour les nouveaux visiteurs et une rubrique « activités et services » pour rendre plus visibles les balades proposées par l’association et mettre en avant les autres services comme la bourse aux vélos, les ateliers réparation, Roue Libre, des conseils, etc. Dès le lendemain de la Convergence on pouvait y trouver un premier bilan, un reportage photos et une vidéo. Bravo aux deux Jacques, à Pascal et à tous ceux qui apportent leur savoir-faire pour ce site.

Retour sur la Convergence

Demandez Roue libre, le seul journal (ou presque) qui parle de la Convergence. Face au silence assourdissant des médias, pourtant dûment prévenus de l’événement par nos soins, vous pourriez croire que vous avez rêvé. Eh bien non, ou en tout cas le rêve s’est réalisé comme Roue libre vous le montre, preuves à l’appui.

Françoise Clausse

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