n°113 (janvier-février 2010)

«Je glisse, monsieur Milan, je glisse… »

François Pignon (Jacques Brel) – L’Emmerdeur

«Les patinoires sont ouvertes ! Venez glisser… » Cette invitation de la mairie de Paris a tenu toutes ses promesses à la mi-décembre : ça, pour glisser ça glissel Mais pas toujours où l’on veut.

Cependant, nous étions quelques cyclistes à tenter l’aventure ce premier matin neigeux de décembre et, malgré les flocons qui piquaient les yeux, c’était somme toute agréable de rouler dans la ville plus silencieuse que d’habitude, au milieu des quelques rares voitures roulant au ralenti et des scooters plutôt penauds. Mais passé les premières heures de panique motorisée, la situation redevint peu à peu «normale» en matière de trafic: les voitures reprirent leur vitesse de croisière et leur place. Par contre, les cyclistes avaient bien du mal à retrouver la leur les pistes cyclables ressemblant plus à une patinoire.

Certes, le déneigement des voies n’est pas une mince affaire, Neige sèche, neige humide ou neige mouillée, température de l’air, température du sol : à chaque combinaison, une solution différente et pas forcément satisfaisante selon l’évolution météorologique. De plus, une fois le salage effectué, son efficacité dépend du passage des véhicules sur le mélange neige/salage. Et là, il faut bien dire que nous avons un désavantage certain par rapport aux voitures, hélas ! Si on ajoute à cela le nombre de linéaires à traiter le fait que les pistes cyclables sont peu accessibles aux engins de déneigement et que le déneigement manuel par les agents de la voirie est affecté prioritairement aux trottoirs (pour pallier en partie la lacune des riverains qui ne respectent pas tous l’obligation qui leur est faite de déblayer devant chez eux), les cyclistes sont finalement invités à attendre… le dégel.

À Québec, c’est la fermeture des pistes cyclables l’hiver qui rencontre des critiques de la part des cyclistes quotidiens. Même si des irréductibles continuent d’utiliser leur vélo toute l’année, certains estiment que des pistes cyclables utilisables l’hiver permettraient à plus de cyclistes de pratiquer le vélo l’hiver ; ils soulignent qu’au Danemarlç les pistes sont déneigées en priorité pour être utilisables dès 7 heures du matin pour aller au boulot ou à l’école.

Ce problème, finalement marginal si on compte le nombre de jours impactés sur l’année en Île-de-France, rejoint celui plus général de l’entretien des pistes cyclables tout au long de l’année —qu-il pleuve de l’eau ou des feuilles en automne, qu’elles soient envahies par la terre lors de travaux ou de fortes pluies, ou infestées de morceaux de verre— et dénote que le vélo passe souvent après tout le reste.

Il n’en reste pas moins que se déplacer à vélo quand il neige est possible, même si vous n’êtes pas équipés de pneus cloutés ; privilégiez les rues déneigées aux pistes ou bandes cyclables encore glissantes, roulez en douceur et surtout, n’oubliez pas les gants et le bonnet.

Kiki Lambert

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