n°148 (novembre-décembre 2015)

Les cyclistes cèdent le passage

Encore une évolution règlementaire en faveur du vélo ! Et une fois de plus, celle-ci passera inaperçu aux non-initiés alors qu’elle apportera un extraordinaire avantage aux déplacements à vélo en ville, sous réserve toutefois que les maires profitent de ces avancées juridiques. Il s’agit du fameux petit panneau qui autorise les cyclistes à franchir un feu rouge quand il n’y a ni piétons ni véhicules ayant la priorité : il pourra désormais disposer de flèches dans tous les sens.

Ces « panonceaux d’autorisation conditionnelle de franchissement pour cycles » M12 sont appelés officiellement « cédez-le-passage cycliste au feu ». Jusqu’à présent, certains les nommaient respectivement « tourne-à-droite » ou « va-tout-droit » selon le sens de la flèche. Ces expressions visaient à être plus explicite, argüant que comme le code est méconnu et le panneau « cédez-le-passage » incompris, on pourrait croire que ce M12 donne la priorité aux cyclistes. Oui mais voilà, ça va se compliquer ! Il y aura par exemple des « tourne-à-droite-ou-va-tout-droit-ou-tourne-à-gauche ». Pour le coup, ça deviendra moins explicite. Je propose donc une nouvelle appellation : ce seront des panneaux « le cycliste cède le passage ». Il est quand même préférable de cédez le passage avant de passer que de ne pas passer du tout.

Cette ouverture du code de la route est sans doute la dernière étape avant l’inversion de la règle tant réclamée par MDB et la FUB : que tous les feux soient des signaux permettant aux vélos de passer sauf si exceptionnellement un panneau l’interdit.

Sur le plan pratique, cette signalisation responsabilise les cyclistes à deux niveaux. D’une part, il leur faudra être respectueux pour eux-mêmes comme pour les autres usagers, et éviter les accidents. D’autre part, il va de soi que si trop de furieux jouent les fous du guidon, les autorités seront réticentes à multiplier ces signalisations, pénalisant tous les cyclistes.

Notre rôle associatif est alors clair en la matière. Il faut militer activement auprès des élus et des services techniques pour qu’ils posent un maximum de M12 et il faut militer auprès du plus grand nombre de cyclistes pour que ceux-ci tendent à être exemplaires en matière de civilité.

Ce qui m’amène au rappel d’instruction civique que voici. Le cycliste fait preuve d’urbanité en s’arrêtant loin des piétons ; cela évite d’inquiéter ces derniers. Il ne se faufile bien sûr pas au milieu des flux prioritaires transversaux : ni entre les voitures ni entre les piétons. Être à vélo ne donne pas le droit d’emmer… euh « d’ennerver » tout le monde. On peut pratiquer un mode actif sans accroitre le stress ambiant de nos cités. Le vélo est un mode respectueux de l’environnement ; il doit le rester, or nos congénères bipèdes ou sur roues font partis de notre environnement !

Nous le demandions, nous pouvons maintenant l’avoir ; à nous de faire en sorte que cela fonctionne et que cela dure.

Thierry Delvaux

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