n°65 (janvier-février 2002)

La concertation continue

Voici un résumé non exhaustif des réunions auxquelles le MDB a été convié

Commission extra-municipale Transport du 8 novembre

Si la mandature Tiberi a été marquée par le lancement du plan vélo, celle de Bertrand Delanoë le sera vraisemblablement par le retour du tramway dans la capitale et par la priorité donnée aux autobus avec la mise en place du réseau « Mobilien ». Le tramway devrait entrer en fonction à l’horizon 2006 sur les boulevards des Maréchaux sud entre le boulevard Victor et la porte d’Ivry. Pas de grande révolution ni de grande vélorution puisqu’il restera bien deux fois deux voies de voitures dans chaque sens de circulation. L’implantation du tramway se fera-t-elle en axial ou en latéral ? Rien n’est décidé. Quant aux cyclistes, leur sort reste en suspens.

Le réseau Mobilien concerne 17 lignes de bus dans Paris intra-muros et en banlieue, et vise à rendre plus efficace ce mode de transport, comme le préconise le Plan de Déplacements Urbains d’Ile-de-France. Des travaux de voirie seront réalisés d’ici 2005 (40 km par an de couloirs protégés et élargis) pour donner une réelle priorité aux autobus sur leurs trajets.

D’autres sujets ont été abordés lors de cette séance présidée par M. Delanoë en personne. L’annonce a été faite que Paris avait été retenue pour organiser le congrès Velocity 2003. Par ailleurs, la Ville a fait part de son intention de limiter les nuisances liées à l’afflux des autocars aux abords des lieux touristiques. Enfin, Denis Baupin, adjoint au maire chargé des déplacements, a annoncé que Paris allait élaborer le PDP, Plan de déplacement parisien, et a souligné que, par cette démarche volontaire, la Ville souhaitait prouver sa volonté de réduire la place de la voiture dans Paris.

Le 12 décembre, réunion avec la RATP

Après quelques mois d’interruption, la concertation entre la régie et les associations cyclistes a repris, à notre plus grand plaisir. Le dialogue entrepris après le lancement du plan vélo par Jean Tiberi en 1996 n’a cessé de s’améliorer pour aboutir il y a plus d’un an à l’ouverture officielle de 70 km de couloirs de bus parisiens.

C’est à présent Mme Marie-Hélène Pierrès, à la Direction de la Ville et de l’action territoriale, qui est chargée du dossier vélo, notre correspondant privilégié restant Jean-Claude Bérardo. La RATP a réaffirmé l’intérêt qu’elle porte au développement du vélo à Paris. Le groupe de travail machinistes/cyclistes devrait être réactivé et une campagne de communication pourrait être lancée à Pâques sur le thème : « Bus, vélos, sonnez les cloches ! » Cette campagne aurait pour but d’attirer l’attention des machinistes et des cyclistes sur la nécessité d’utiliser leurs sonnettes respectives pour signaler leur présence. Par ailleurs, un état de la cohabitation bus/vélos a été entrepris, et l’on a bien entendu reparlé des fameux socles en granite. Le problème des motos a aussi été évoqué. Il a été décidé de reparler de ce sujet après que les centres bus auront été interrogés. Jean-Claude Bérardo a présenté l’îlot vélos de Neuilly-Plaisance.

La commission extra-municipale Vélo s’est réunie le 14 décembre

Présidée par Denis Baupin, cette grand-messe devenue plutôt séance de travail avait pour but de faire le point sur quatre sujets : l’état des réalisations en cours (surtout des couloirs bus élargis), les orientations 2002-2004 en matière de nouveaux aménagements cyclables, les actions de promotion en faveur du vélo, la préparation de Vélocity 2003.

Denis Baupin a présenté Solène Wilcox, dont la mission est d’étudier toutes les possibilités en matière de nouveaux aménagements cyclables et de faire des propositions.

Les différents représentants associatifs sont intervenus pour demander que les nouveaux couloirs de bus élargis à 4,50 m et mis en site propre soient respectés. Au nom du MDB, Laurent Lopez a une nouvelle fois demandé que les socles en granite ne débordent plus sur l’espace réservé aux bus et aux vélos. Ceux de la première génération devraient être retirés, a fait remarquer Abel Guggenheim. D’autre part, le MDB a insisté comme il le fait à chaque fois pour que le réseau cyclable existant soit correctement entretenu. Les sas vélos, les bandes cyclables sont devenus invisibles, la chaussée est déformée sur la piste le long du jardin des Tuileries (côté Seine), etc.

La Direction de la Voirie et des Déplacements a ensuite présenté le programme 2002-2004 d’extension du réseau cyclable structurant, que les associations avaient pu découvrir lors d’un précédent comité technique. Si les propositions en termes d’itinéraire semblent intéressantes, nous jugerons comme d’habitude sur pièces en fonction des types d’aménagements qui seront implantés.

Pour aborder le troisième point de l’ordre du jour, les actions en faveur de la promotion du vélo, Denis Baupin a présenté Jean-Luc Marchal, nouveau Monsieur Vélo parisien, qui vient de la communauté urbaine de Strasbourg[[Voir Roue Libre n° 62]]. Sa mission : organiser la politique de promotion du vélo de la ville de Paris, ses fêtes le 24 mars ? réouverture des voies sur berges aux piétons, cyclistes et autres rollers ? et le 2 juin, journée européenne du vélo Un peu restrictif aux yeux du MDB, qui souhaite une réelle coordination de toutes les actions touchant de près ou de loin le vélo. À suivre.

La surprise est venue lorsque le président de séance a annoncé le quatrième et dernier sujet, l’organisation du congrès Vélocity 2003. « Je ne peux pas encore vous présenter la personne que la mairie a recrutée pour organiser cette manifestation », déclare Denis Baupin. Profitant du flottement que cette annonce provoque, Laurent Lopez rappelle qu’il lui semble juste de remercier Abel Guggenheim pour le travail que celui-ci a accompli afin que Paris soit retenu comme ville organisatrice de ce congrès de portée internationale.

Réunions dans les arrondissements

Après la création du premier quartier vert, la mairie du XIVe s’attelle à de nouveaux projets : la rue du Commandant-Mouchotte, l’avenue du Maine. Un projet de réaménagement des boulevards de Clichy et de Rochechouart a également été présenté, avec trois propositions qui ont été attentivement étudiées par le bureau.

Enfin, plusieurs membres du MDB ont assisté dans leurs arrondissements respectifs aux réunions-comptes rendus de mandat de Bertrand Delanoë. Le ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, a été interpellé dans le XVIIIe par le représentant du MBD : « Les nouveaux couloirs de bus élargis doivent être exclusivement réservés aux bus et aux cyclistes. En aucun cas les deux-roues motorisés ne doivent les emprunter, » a déclaré celui-ci. La salle a applaudi ses propos, le maire très attentif à cette remarque a demandé que les nouvelles infrastructures soient convenablement respectées.

Salon Marjolaine

Le salon Marjolaine s’est traditionnellement tenu au Parc floral de Vincennes, et le MDB y a partagé un stand avec l’AUT et la FNAUT. D’une année à l’autre, ce salon ressemble de plus en plus à une foire alimentaire qui a de moins en moins besoin de l’alibi bio. Les visiteurs s’intéressent bien sûr à la pollution, aux moyens de transports et aux vélos, le MDB peut s’enorgueillir d’un succès d’estime pour le moins. Trois conversations types entendues :

Conversation type 1

Le client : « Le vélo, c’est super, mais à la campagne, pas à Paris, c’est trop dangereux, vous vous rendez compte, la pollution quand on roule derrière un bus ? » MDB : « Quand vous êtes piéton, vous subissez la même pollution et les mesures prouvent que les automobilistes dans leur habitacle absorbent une quantité de polluants supérieure aux piétons et aux cyclistes » Le client : « Oui, mais en voiture, ça va plus vite, on est exposé moins longtemps, il faudrait qu’il y ait plus de vélos » MDB : « Nous comptons sur vous pour amorcer la pompe ! »

Le client : « Vous n’organisez pas des balades ? » MDB (en produisant Roue Libre) : « Si, le programme des balades est publié dans notre bimestriel » Le client : « Je passerai à la permanence. »

Conversation type 2

Le client : « C’est scandaleux, on ne fait rien pour le vélo, tout pour la bagnole, tout ça c’est politique, il n’y a pas de volonté » MDB : « Certes, c’est politique, mais tout de même, on ne peut pas dire qu’on n’a rien fait, 150 km de pistes cyclables à Paris depuis 1996 ; les parkings vélos se multiplient Notre action en direction des copropriétés pour se garer dans les cours d’immeubles, les fourgons à vélos dans les trains » Le client : « Oui mais il n’y a pas de continuité, ça ou rien c’est pareil; il faudrait » MDB (in petto) : C’est fou ce que les cyclistes ont des idées, les mêmes que les nôtres, ce qui est encourageant quand même !

Conversation type 3

Le client : « J’utilise mon vélo tous les jours pour aller au boulot, amener ma fille (mon fils) à l’école, faire mes courses ; mais il y a un problème sur la RD15149 au croisement avec Est-ce que vous pouvez faire quelque chose ? » MDB : « Justement, des associations comme la nôtre peuvent aider à faire avancer des idées comme celles-ci, il faudrait éventuellement adhérer, en tout cas nous aider à monter le dossier, prendre les contacts, le défendre auprès des élus » Le client : « Adhérer à une association ? Je n’ai pas beaucoup de temps, mais continuez, c’est bien ce que vous faites »

Comme chaque année, le salon a permis de vendre des autocollants et autres pastilles vertes. Merci à tous ceux qui ont aidé à tenir le stand.

Réunion du 8 décembre

Dans le but de redynamiser les réunions du samedi, nous avions décidé de donner un thème à celle du 8 décembre dernier : le marquage des vélos (voir l’annonce faite dans le précédent numéro de Roue Libre). Malgré le faible nombre de participants, cette réunion a permis d’avoir des éclaircissements sur la question. On a pu entendre la position de la Fubicy, ainsi que les différentes possibilités de marquage et de création de fichier. Pour répondre à l’inquiétude manifestée par certains, il semble que l’immatriculation obligatoire des vélos n’est pas à l’ordre du jour. Il s’agirait de créer uniquement un fichier des vélos volés, et non pas de tous les vélos. Le marquage des cadres au moyen d’un code qui figurerait sur la facture permettrait une meilleure traçabilité et faciliterait la restitution en cas de vol. Le problème étant de savoir qui peut prendre en charge la gestion du fichier. Un compte rendu plus détaillé de cette réunion est en cours.

Vélo-taxi, un soutien mesuré !

Lors de sa précédente livraison, Roue Libre a pu apparaître comme soutenant de façon inconditionnelle l’initiative parisienne des tandems-taxis. Le MDB ne pouvait pas ne pas s’intéresser à cette tentative originale de promouvoir notre moyen de locomotion favori. Il n’en reste pas moins que la rentabilité de ce nouveau type d’entreprise est loin d’être démontrée.

Passé l’enthousiasme de l’idée neuve, il faut bien constater qu’aucun des pilotes actuels de ces tandems-taxis ne peut raisonnablement gagner sa vie avec ce job. Malgré une sympathie qui demeure, il n’est pas question pour nous d’apporter au système une caution qui pourrait contribuer à pousser les chauffeurs potentiels à « passer à l’acte » sans les alerter sur le côté indiscutablement peu rentable de cette activité dans l’état actuel du marché.

Pierre TOULOUSE

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