n°69 (septembre-octobre 2002)

Manif contre l’amnistie le 9 juillet

Le point d’orgue de l’action menée conjointement avec la Fnaut et d’autres associations contre le volet du projet de loi d’amnistie concernant les infractions au Code de la route a été le rassemblement près de l’Assemblée nationale le 9 juillet, premier jour des débats sur ladite loi.

Nous étions une cinquantaine de participants, dont une quarantaine de cyclistes. C’est peu, mais le but n’était pas de faire une manifestation de masse (un mardi d’été à 13 h 30, on ne s’attendait pas à une énorme mobilisation), plutôt d’envoyer des délégations représentatives. Les principales associations de cyclistes de la région étaient représentées ainsi que la FUBicy, mais aussi d’autres associations comme la Ligue contre la violence routière et la Prévention routière qui apportaient des pétitions rassemblant des centaines de milliers de signatures.

L’important est que nous avons remporté un très grand succès médiatique, avec une quinzaine de journalistes de radio, de télé et de la presse écrite venus couvrir l’événement. Les porte-parole de nos associations ont été littéralement pris d’assaut ! Le soir même nous avions les honneurs du « 20 heures » de TF1.

Jean Sivardière, président de la Fnaut, avait adressé un courrier à chaque député et à chaque sénateur leur demandant solennellement de « refuser l’amnistie de toutes les infractions ». Une délégation – comprenant Laurent Lopez, du MDB, les représentantes de la Ligue contre la violence routière et la FUBicy – a ensuite été reçue par Eric Heitz, conseiller du président de l’Assemblée J.-L. Debré. M. Heitz a vraiment semblé intéressé par nos arguments, et il connaissait déjà bien le dossier. De plus c’est un vrai cycliste urbain, utilisateur des vélos de fonction de l’Assemblée.

D’autres représentants d’associations ont été reçus par deux députés socialistes, à qui ils ont exposé le sens de notre démarche, depuis les premières lettres aux candidats à l’élection présidentielle, et l’importance que nous attachons au respect par les automobilistes des règles qui s’imposent à tous les citoyens.

Des lunettes pour le commissaire

Autre action sympathique bien que de plus faible envergure et bien plus locale : nos amis de « Réseau vert » ont décidé d’offrir une paire de lunettes au commissaire de police du VIe arrondissement afin de l’aider à voir les voitures garées sur la piste cyclable de la rue Bonaparte, à deux pas du commissariat. Une délégation à laquelle se sont joints quelques militants du MDB s’est donc présentée avec une énorme paire de lunettes en guise de cadeau.

Las ! Le commissaire, bien que prévenu, était absent. Un de ses adjoints a pris la peine de nous expliquer qu’il était difficile d’intervenir en raison de la proximité d’une ambassade : les voitures du corps diplomatique se garant là en toute impunité, le Parisien lambda se dit « pourquoi pas moi »… Brillante argumentation, mais comment expliquer que dans les jours qui ont suivi cette petite visite, plus aucune voiture n’était garée sur la piste cyclable ?

Toujours des réunions…

La commission extra-municipale des déplacements du 18 juin avait pour objet l’aménagement de la ligne de bus « Mobilien » 92.. La solution envisagée pour l’aménagement de cette ligne est assez hétérogène sur l’ensemble du trajet. Elle est constituée d’un cocktail : d’une voie axiale bidirectionnelle bus + vélo (bd Montparnasse et bd des Invalides), de 2 voies bus à 3,50 m, les vélos étant rejetés dans les contre-allées (section Villars – Tourville – Bosquet), de 2 voies bus + vélo à 4,50 m (av. Marceau), d’un couloir de bus à 4,50 m avec mise en sens unique (av Mac-Mahon)…

Les principes du MDB ont été réaffirmés et notés par les acteurs : pas d’aménagement de voies bus non élargies à 4,50 m, avis défavorable à la mise en site propre sur voie axiale, cette solution posant de nombreux problèmes de sécurité aux vélos lors de leur insertion ou de leur dégagement de la piste. M. Baupin a annoncé qu’à la suite de réclamations des associations cyclistes sur l’aménagement de la ligne de bus Mobilien 38, le couloir situé à gauche de la chaussée à la hauteur de la rue Saint-Martin fera 4,50 m.

XIVe arrondissement : nous avons participé à la concertation sur la requalification en « espace civilisé » de l’avenue du Général-Leclerc. Actuellement cette avenue est composée de 3 files sortantes et de 2 files entrantes. Elle constitue un des principaux axes d’entrée et de sortie de Paris et fait partie des axes qui continuent d’être gérés par la préfecture de police (axe de passage de convois exceptionnels) au contraire par exemple de l’avenue Jean-Moulin.

Dans le futur aménagement il est prévu 2 files sortantes dans l’avenue Jean-Moulin ce qui permettra de réduire le nombre de files sur l’autre avenue. Sur l’avenue du Général-Leclerc 3 propositions nous ont été montrées, concernant la cohabitation bus/vélo : voies latérales séparées qu’on commence à bien connaître (2 x 4,5 m) ; voies bidirectionnelles axiales (7 et 6 m aux arrêts) ; voies bidirectionnelles latérales (7 et 6 m aux arrêts) du côté est. Nous avons indiqué notre préférence pour la première à cause de la largeur et de la possibilité d’entrée et de sortie dans de meilleures conditions, sans toutefois nous opposer au couloir bidirectionnel unilatéral qui est plus économe d’un espace qui serait pris aux piétons.

Projet de piste cyclable du canal Saint-Denis, ça chauffe à Plaine Commune. Sollicitée par le MDB, cette réunion avait pour but d’étudier le projet de piste cyclable qui doit voir le jour le long du canal Saint-Denis. Rappelons que cela fait des années que les cyclistes franciliens attendent la création de ce nouvel axe cyclable majeur.

Apparemment (une fois de plus ?) ce projet a été élaboré par un paysagiste peu au fait des problèmes posés aux usagers ; le statut des différents espaces n’est pas clairement défini. Une fois encore il a fallu dire haut et fort notre refus des sections pavées. Le projet prévoit des virages à angle droit, des pavés ronds avec un cheminement en béton de 1,50 m de large pour les vélos ; une traversée de route avec chicanes, toutes choses en contradiction avec le discours officiel sur les axes cyclables.

Le MDB a rappelé que celui-ci était un élément important du futur réseau cyclable francilien et qu’en outre il sera le départ de la véloroute Paris/ Dieppe. Rappelons aussi que les rives des canaux ont vocation à être utilisées comme axes cyclables de liaison vers la banlieue pour des raisons topographiques évidentes.

Les élus et techniciens de la communauté d’agglomérations de Plaine Commune ont réaffirmé leur volonté de voir le projet aboutir en l’état, en dépit de quelques modifications marginales, les acteurs de cette concertation ont tous accepté de se revoir à la rentrée de septembre.

Schéma directeur Vélo

M. Jean-Luc Marchal a demandé au MDB de lui faire des suggestions concernant le schéma directeur vélo. Une réunion a donc été organisée le samedi 15 juin avec quelques adhérents motivés par le sujet, réunion très constructive qui a permis d’adresser à M. Vélo un dossier assez étoffé autour de quatre thèmes :

1. Les points durs
2. L’amélioration de l’existant
3. Les aménagements à poursuivre sur les grands axes
4. Le réseau  » coulisse  » (réseau secondaire, voir l’éditorial de ce numéro).

Nous y avons ajouté la position du MDB sur l’espace civilisé du boulevard Magenta. Le 18 juin lors de la réunion sur le schéma directeur Jean-Luc Marchal a présenté aux associations les responsables du cabinet Ribi qui va être chargé de faire le diagnostic du réseau cyclable parisien.

Par ailleurs il nous a été demandé de servir d’intermédiaire pour faire parvenir un questionnaire aux ahérents du MDB sur leurs opinions et leurs attentes en matière d’aménagements cyclables. Que nos adhérents se rassurent : nous nous sommes chargés de l’envoi de ce questionnaire mais nous n’avons communiqué aucun fichier à qui que ce soit.

Au moins de septembre, les premiers résultats de l’enquête serviront à établir une cartes des problèmes que rencontrent les cyclistes au quotidien. M. Marchal prévoit la mise au point d’une « boîte à outils » afin de permettre d’améliorer l’existant et de créer de nouveaux aménagements cyclables. Lors de cette réunion, la mairie, par la voix de son Monsieur Vélo, a fait part de son intérêt de voir organiser les Assises du stationnement vélo à Paris. Cet événement aura pour objectif de trouver des solutions aux problèmes du stationnement des vélos aux domiciles des particuliers dans la capitale.

Vers la création d’un prix du « Meilleur Vélo Urbain de l’année »

M. Gérard Jacques, délégué général du Conseil national des professions du cycle, reprenant une idée suggérée par des membres du MDB, a réuni un comité constitué de professionnels, de scientifiques et d’associatifs en vue de définir ce qu’est un vélo urbain et de récompenser le meilleur de l’année à la fin du colloque « Vélocity 2003 ». S’appuyant sur les travaux de Jean-René Carré chercheurs à l’INRETS, qui a défini un cahier des charges pour le vélo urbain le mieux conçu, le comité s’est fixé pour objectif de favoriser l’émergence du concept du vélo urbain en France. Prochain rendez-vous au mois de septembre.

Comité de suivi de la politique vélo

A l’invitation d’Hubert Peigné, le MDB a exposé aux membres du comité le projet d’Assise du Stationnement Vélo à Paris. Ce fut aussi l’occasion pour le mouvement de rappeler que les cyclistes franciliens attendent toujours un véritable réseau cyclable régional et que seul un engagement de l’état pourra permettre que celui-ci voie le jour. D’autre part, le MDB a réaffirmé que la réussite d’un plan vélo dépend des mesures prises pour favoriser le stationnement des vélos.

Françoise CLAUSSE

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