n°73 (mai-juin 2003)

Comité technique vélo à la voirie de Paris

Des aménagements cyclables sont à l’étude dans le 12e arrondissement : avenue Daumesnil, de la Place de la Bastille jusqu’à la Porte Dorée. Les techniciens de la voirie envisagent de renforcer ceux qui existent – notamment avenue Daumesnil, où une vraie piste en site propre devrait remplacer l’actuelle bande cyclable. La place Félix-Eboué représente un vrai point dur. Un cheminement cyclable empruntant les trottoirs et les passages pour piétons côté nord pourrait permettre aux cyclistes les plus vulnérables de franchir cet obstacle. Sur la partie quasi autoroutière de l’avenue, là où l’on compte deux fois deux voies de circulation, une piste cyclable devrait voir le jour, soit sur le trottoir, soit sur la chaussée. La construction d’un couloir de bus élargi est envisagée dans le sens est-ouest. Une piste cyclable en site propre devrait permettre d’améliorer nos déplacements vélocipédiques entre la place Edouard-Renard et le boulevard de Guyane. Les boulevards de Reuilly et de Picpus devraient aussi changer de physionomie, grâce à deux pistes cyclables en site propre.

Les contre-sens cyclables : une idée qui fait son chemin. La voirie a fait une liste non exhaustive des contre-sens cyclables qui pourraient être créés. C’est une grande avancée si l’on songe au tollé que provoquait la simple évocation d’un tel dispositif lors des différentes réunions (voir Roue libre 71). Aucun accident n’ayant été répertorié en un an et demi sur les dix contre-sens cyclables parisiens existants, la préfecture de police ne peut plus persister dans un refus catégorique et frileux de voir se développer ce type d’aménagement.

Plan de Déplacement Parisien

Mercredi 26 février s’est tenue la réunion du groupe de travail « Programmation des aménagements » dans le cadre de l’élaboration du PDP. L’ordre du jour proposé à l’assemblée était : « L’approche espace public dans le cadre du PDP ». A vrai dire on est en droit de se poser la question sur l’utilité de notre présence dans ces réunions qui relèvent plus de la causerie que d’une véritable réunion de travail. A nouveau, il a été question de diagnostic, de « vision globale des enjeux de la mobilité », etc. Il faut toutefois retenir de cette concertation – qui a quand même le mérite d’exister – que les états généraux du PLU (Plan Local d’Urbanisme) auront lieu en juin 2003 et que le Plan de Déplacement de Paris sera approuvé fin 2003.

Rencontre avec M. Vélo

Jean-Luc Marchal a reçu deux des coprésidents du MDB. Il nous a remis quelques documents comme le schéma directeur des aménagements cyclables à 2010 établi par l’IAURIF (ambitieux mais qui reste à préciser) ; ainsi que le diagnostic des aménagemenst existants et de la situation du vélo à Paris et les résultats d’une enquête effectuée auprès de 1800 cyclistes parisiens et enfin le document provisoire « Ville de Paris » définissant les règles d’aménagements de contresens cyclables, dont il est question ci-dessus (tous ces documents, évoqués par Denis Baupin lors de sa conférence de presse, sont consultables au local du MDB).

Enfin M. Marchal nous a proposé de recueillir les « plaintes » ou propositions de petits aménagements et de les suivre auprès des différentes entités territoriales de la Ville, et proposé également un contact régulier avec les adhérents. Conscient du retard que prennent un certain nombre d’aménagements, (« Il y a plein d’argent et des tas de projets en plan » ) il a proposé et obtenu une nouvelle organisation des circuits de décision concernant le vélo à la Voirie. Espérons que tout cela va faire bouger les choses.

Velo-city

Le Comité de pilotage de Velo-city s’est réuni le jeudi 27 février. Le travail du comité de programme est bouclé. Aucun des sujets de contribution proposés par les membres du MDB n’a été retenu. Lors de la réunion, le sujet de la participation financière des associations a été évoqué. Le MDB, qui dans un courrier à la mairie de Paris s’est inquiété de ce que le tarif (250 euros pour les associatifs) puisse être un obstacle pour les adhérents des associations franciliennes, a réitéré sa demande d’entrées gratuites pour certains de ses membres actifs. La mairie et les instances dirigeantes de Vélocity ont catégoriquement refusé cette proposition qui, selon eux, instaurerait une inégalité entre les congressistes.

Réunion du lundi 3 mars au conseil général des Hauts-de-Seine à Nanterre

L’objet de la réunion était la présentation du plan de circulations douces du 92 par M. Miolane, de la direction générale des infrastructures et des déplacements du département. Il a ensuite fait un historique des pistes cyclables dans les Hauts-de-Seine en partant de la construction de la coulée verte dans le sud et d’un projet de maillage par l’IAURIF vers 1992-93. Entre 1996 et 1999, un comité de pilotage a travaillé avec les communes pour créer un réseau « structurant ». D’où un document unique approuvé en juin 2000 par le CG (qui srea bientôt disponible au local du MDB). M. Miolane a ensuite présenté les plans des circulations « douces » (piétons-vélos), l’existant et celui des projets (assez ambitieux sur le papier). Il a précisé que l’action du conseil général est limitée et que tout dépend des communes ou des comités d’axe ou de pôle pour les détails des aménagements (à noter toutefois que le CG peut agir directement sur les aménagements des routes départementales).

Le CG a un budget pour participer à 50 % au projet des communes qui iraient dans le sens de son plan de circulations douces. Mais les communes ont un énorme pouvoir, qu’elles n’utilisent pas forcément au bénéfice des cyclistes (voir la situation sur la coulée verte TGV Atlantique. M. Miolane nous a distribué deux exemplaires de documents et de cartes mais qui datent de 2000. L’un d’entre eux est au local du MDB.

Preuve que les communes ne sont pas vraiment favorables au vélo dans le 92 : la levée de boucliers qui a suivi l’annonce d’ouverture de pistes cyclables dans le bois de Boulogne (voir la revue de presse).

Canal de l’Ourcq : tout est bien qui finit bien ?

Après les inquiétudes qui ont surgi à propos d’une remise en question de la piste cyclable du canal de l’Ourcq il semble que tout soit rentré dans l’ordre et même qu’un schéma directeur doive voir le jour pour l’ensemble des canaux parisiens. Un personne chargée de suivre le dossier « canaux » aurait été nommée au ministère de l’écologie.
Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, le 1er avril Michel Chauvin a appris que la plainte contre lui étant retirée, il n’avait plus d’amende à payer, et ce n’était pas un poisson égaré dans le canal !

Conférence de presse de Denis Baupin sur le Plan vélo

Une vingtaine de journalistes assistaient ce mardi 8 avril à le conférence de presse sur le vélo donnée par Denis Baupin. Ce dernier a présenté les résultats des travaux de réflexion et d’études de la ville pour le développement du vélo à Paris. (Ces documents sont consultables au local.) Après avoir donné les principales conclusions d’une enquête faites auprès de 1800 cyclistes parisiens qui indique par exemple que 71% des cyclistes se déplacent pour des motifs de travail, que 90% d’entre eux le font intra muros et que 47% se disent satisfaits des aménagements (25% en 1998) il a rappelé que les cyclistes ne représentent que moins de 1% des déplacements et que ce chiffre peut et doit être augmenté.

Pour ce faire, la politique de la ville se décline en 3 volets :

 Les aménagements : Un schéma directeur ambitieux (300 km d’aménagements d’ici à 2010) qui assure un maillage assez fin de la capitale en reliant les principaux pôles et traite en particulier les « points noirs » tels que les portes de Paris ou les grandes places. Les aménagements utilisés seront de préférence pistes (A Paris, contrairement à ce qui existe ailleurs (Munich, Zurich…) il semble très difficile de faire respecter les bandes), des contresens cyclables. Le débat sur un marquage spécifique au sein des couloirs de bus élargis est lancé.

 Un développement des possibilités de stationnement en multipliant les emplacements sur la voirie (des emplacements spécifiques réservés aux vélo) ainsi que le développement de parcs gardés assurant la location et les petites réparations et une volonté d’implanter des parkings dans les collèges. Il a également cité l’action du MDB et, en particulier les assises du 23 mai mais aussi la volonté d’introduire des contraintes fortes en ce qui concerne les constructions neuves.

 Enfin une politique de communication tous azimuths qui trouvera en 2003 sa concrétisation autour de Vélocity et d’une immense descente des champs Elysées le 24 septembre.

Les journalistes ont posé des questions essentiellement sur les chiffres et une discussion a eu lieu sur le kilométrage d’aménagements tant existants que futurs sur laquelle la Mairie a eu du mal à donner des explications claire se bornant à dire que peu importae les linéaires, ce qui compte c’est la pertinence des aménagements citant en contre exemple les boulevards des Maréchaux. Interrogé par un journaliste lui demandant ce que sont devenus les2 fois 40 km dont le financement a été voté, Denis Baupin a reconnu le retard pris en 2001 et 2002 en s’engageant à accélérer les programmes 2003 et 2004.

Le discours de la Ville s’est infléchi et il marque une vraie volonté de promouvoir le vélo.

Le Maire a cité le MDB a plusieurs reprises marquant ainsi une reconnaissance de notre association.

P. Toulouse, interrogé pour le MDB a confirmé que ce dernier a été consulté dans la mise au point du Schéma directeur (L’idée des points noirs est un de nos chevaux de bataille), et être satisfait de ce programme tout en restant attentif à sa réalisation effective.

Commission extra-municipale des déplacements

Même son de cloche à la CEMD le soir qui regroupait de très nombreuses associations. Après une longue présentation des aménagements de la ligne 27 qui sera l’une des première lignes « Mobilien » réalisée sur un parcours assez difficile et où sont proposées des solutions assez audacieuses (mises en sens unique tête-bêche sauf vélo et bus de certaines voies (rue de Patay XIIIe), Jean-Luc Marchal a repris la présentation faite l’après midi par Denis Baupin.

Laurent Lopez, après avoir rappelé que l’estimation de « moins de 1 % » de cyclistes ne reposait sur aucune donnée certaine, a noté l’excellente qualité visuelle (rose-vert!) des documents fournis par la ville. Il a indiqué que les avis au sein de l’association divergaient sur la nécessité ou non de réaliser des bandes dans les couloirs bus élargis. Il a dit enfin espérer que ces propositions trouvent rapidement une concrétisation. Erick Marchandise (Réseau vert) s’est étonné que le réseau vert ne figure pas dans la « boîte à outils » des aménagements proposés. Abel Guggenheim a noté plusieurs erreurs manifestes dans les mesures de longueur d’aménagements existants ; 5,5 km de bandes cyclables en tout, longueur de couloirs de bus contradictoires avec les données de la RATP, forte sous-estimation des contre-sens existants (1,3 km alors qu’il en existe 3 km, répartis en 11 tronçons de 40 à 600 mètres de longueur). Il a relevé une forte analogie entre la carte des « réalisations 2003-2004 » et l’ensemble des itinéraires déjà étudiés en Comité technique Vélo au titre de 2001 et 2002, et non réalisés. Le président de Paris-Rando-Vélo a demandé ce que signifiait « L’utilisation des parcs et jardins pour valoriser le vélo » sur la page « Quelques pistes de réflexion » du document distribué. Denis Baupin a répondu que cette page y figurait par erreur et qu’elle correspondait à des propositions non validées [[Cette page ne figurait effectivement pas dans le document distribué aux journalistes l’après-midi]]. Enfin, Pierre Toulouse à demandé qu’un plan de jalonnement des itinéraires soit rapidement mis au point et implanté dans la Ville.

Denis Baupin a mis sur le compte de la « surchauffe » des bureaux d’étude les retards des réalisations 2001 et 2002.

Tramway des Maréchaux sud

Le 25 mars 2003 l’AUT et le MDB ont tenu une conférence de presse commune sur le projet de tramway sur les boulevards des Maréchaux qui faisait alors l’objet d’une enquête publique.

Le Mouvement de Défense de la Bicyclette (MDB) a rappelé qu’il a toujours été favorable à la mise en place d’un système de transports en commun lourd sur les boulevards des Maréchaux en complément à des aménagements cyclables de qualité.

« Le MDB, dit le communiqué adressé à la presse, avait demandé dans un premier temps de privilégier l’accès aux trottoirs en réalisant des aménagements cyclables latéraux. Les esquisses qui sont proposées aujourd’hui mettent en évidence que la place des vélos sur un appendice des trottoirs risque d’être continuellement occupée par les piétons, des stationnements ou des livraisons (sans parler des marchés).

Aujourd’hui, nous estimons qu’il faut prioritairement réaliser une piste le long de l’aménagement du tramway en site propre central pour marquer la prééminence du vélo comme moyen de transport. Si la place manque pour réaliser en même temps un aménagement latéral sous forme d’espace mixte alors il faut la prendre à la voiture et diminuer, au moins dans un sens, le nombre de files de circulation. »
Ce revirement a fait grincer des dents à la Mairie de Paris. Mais il est le résultat d’une réflexion approfondie dont a témoigné – entre autres – un échange fructueux sur la liste de diffusion du MDB. C’est cela, la concertation !

Le MDB et l’extérieur

Plus nous ferons connaître le MDB, plus nous avons de chances de recruter de nouveaux adhérents et plus notre association sera forte. C’est pourquoi nous avons répondu à la demande d’un groupe d’étudiants agronomes qui préparaient un dossier sur la place de l’automobile et qui sont venus nous interviewer. Ainsi Frédéric Noir, le benjamin du bureau, a participé à une table ronde au forum des étudiants sur les alternatives à la voiture, et Laurent Lopez au Forum sur le climat à Saint-Denis.

Françoise CLAUSSE

Cela pourrait également
vous intéresser !

Cela pourrait également
vous intéresser !

Cela pourrait également
vous intéresser !