n°91 (mai-juin 2006)

Encore et toujours des réunions…

Réunion à la PP

Sept associations ont été reçues le 15 février à la préfecture de police, non par le préfet mais par le sous-directeur du commerce et des transports, le sous-directeur de la circulation et de la sécurité routière et le chef du bureau de la réglementation et de la documentation. Les associations ont déploré l’absence de concertation régulière alors que cela avait été promis, mais aussi le fait que la réunion tripartite PP/Mairie/associations n’ait jamais eu lieu et que toutes les questions adressées à la préfecture restent sans réponse. Elles ont une fois de plus attaqué le laxisme de la police vis-à-vis des infractions des automobilistes ; le stationnement de voitures de police sur les pistes cyclables, trottoirs et couloirs de bus où on note aussi la présence massive des 2 roues motorisés. La PP a réaffirmé qu’il n’y a aucune tolérance mais de grandes difficultés à faire respecter cette interdiction. Les associations ont proposé d’organiser des séances de sensibilisation des agents de la circulation, comme cela avait été fait au début du plan vélo avec les agents de la RATP. Autre gros sujet : les contresens cyclables. De nouveau, la PP a redit qu’elle n’avait pas d’objection de principe, discours connu depuis huit ans… Questionnés sur l’obligation d’attendre six mois pour instaurer un contresens cyclable après une inversion de sens, les représentants de la PP ont promis de réétudier cette règle. De même, il est demandé s’il existe des études sur le vol de vélo à Paris. Les représentants de la PP ne connaissaient même pas le système de marquage proposé par les maisons Roue libre et occasionnellement par MDB. Nous nous sommes empressés par la suite de les renseigner à ce sujet par un courrier fort documenté. Enfin le projet d’aménagement sur la voie express rive gauche a été refusé avec des motivations contestées par les associations. La PP promet de reprendre le dossier.

Commission extramunicipale des déplacements

La CEMD s’est réunie le 21 février.

  1. Point PDP. Un exposé a été présenté sur la concertation PDP dont la copie des 49 transparents est consultable au local. L’objectif est de sortir un document avant l’été. L’AUT a réclamé d’inclure dans ce document des objectifs chiffrés parmi lesquels l’augmentation du trafic vélo… Un participant a réclamé l’introduction de la notion de code de la rue dans les agglomérations. Denis Baupin répond qu’il est encore difficile d’avancer cette idée en France.
  2. Aménagement des abords de la gare de l’Est À l’horizon 2007, il y aura une augmentation significative du nombre de voyageurs en taxis, en voitures particulières et « autres » dans lequel sont inclus les vélos. Le plan de circulation vélos est inquiétant car il montre des sens uniques (rue du Faubourg-Saint-Martin en particulier) dont on ne voit pas comment vont s’organiser les cheminements inverses._
    En terme de stationnement, il a été tenu compte de la demande MDB : 205 places sont prévues, rue d’Alsace partie basse (20) ; bd de Strasbourg mais assez loin du parvis (15) ; rue du Faubourg-Saint-Martin (70) ; rien n’est prévu rue du 8-Mai-1945 juste devant le parvis : seules les motos sont servies. La SNCF nous offrira 100 places sur le parvis ; il y aura une Maison Roue Libre en sous-sol au niveau du parking auto.

Comité de pilotage du 30 mars

Prolongation du tramway T2

Les travaux doivent démarrer en 2007 pour une mise en service en 2009. La piste de la rue Ernest-Renan (sens Issy-Paris) est reportée en bidirectionnel sur l’autre trottoir ; sur l’avenue de la Porte-d’Issy une proposition d’une bidirectionnelle est à l’étude. Entre les portes d’Issy et de Sèvres (rue d’Oradour-sur-Glane), deux files de circulation sont à préserver compte tenu des nombreuses manifestations sur le parc des Expositions, donc les pistes seront sur trottoir. Sur la rue Henri-Farman, maintien du réseau existant. Le président de MDB proteste en constatant que nos remarques faites à l’occasion de l’enquête d’utilité publique n’ont pas été prises en compte. Il fait une nouvelle proposition de solution à travers Issy avec contresens cyclable en face de la rue Ernest-Renan. Denis Baupin demande à Ghislaine Geoffroy d’organiser un groupe de travail avec la Ville d’Issy, la RATP, Didier Couval, le STIF et éventuellement la Région.

Point sur les délais de mise en service des contresens cyclables
Cette question avait déjà été évoquée à propos de la rue de Lagny. Abel Guggenheim cite le cas des riverains de la rue Saint-Honoré qui se sont offusqués de la mise en place des contresens longtemps après l’inversion des sens alors qu’ils auraient sans doute accepté au moment où cette mesure d’inversion de sens avait été prise. MDB rappelle la question posée il y a deux mois (voir ci-dessus « réunion à la préfecture ») à laquelle on n’a pas de réponse. On est toujours également dans l’attente de la réunion tripartite.

Boulevard de Port-Royal

Il est suggéré que les propositions pour les lignes « Mobilien » de la RATP soient passées au crible des comités vélo même si cela passe en CEMD. Devant la Maison des adolescents le site bus et vélo est scindé en deux, ce qui est curieux et même illisible : le cycliste se fait surprendre et se retrouve dans le couloir bus (ce qui est moyennement grave vu qu’on va aussi vite dans la descente). Ces difficultés seraient liées à l’installation de la « Maison des ados ».

Boulevard Saint-Marcel (XIIIe)

D’après Denis Baupin « les marges de manœuvre ne sont pas extraordinaires… Le Maire de Paris souhaite des aménagements. On lui a fait des propositions (mise en impasse de certaines rues) »… Les feux à trois phases sont exigés par la préfecture. Le phasage des feux devrait pouvoir être plus lisible pour les piétons. Mais le Code de la route ne permet aucune souplesse.

Pierre Toulouse énonce le soutien de MDB sur les couloirs bidirectionnels centraux mais des réserves sur les latéraux qui entraînent la multiplication des feux et demande communication des données accidentologiques. Denis Baupin annonce qu’un nouvel aménagement de ce type est envisagé rues La Fayette et de Châteaudun, (bidirectionnel latéral) mais ces rues sont à sens unique.
En marge de ce débat Didier Couval rappelle que citer des problèmes sur les listes ne suffit pas. Il faut lui envoyer des messages circonstanciés comme certains commencent à le faire, et leurs demandes seront prises en compte (ce qui a été fait notamment pour le cours La Reine).

Entretien des pistes cyclables

Daniel Laguet affirme que notre intervention du 18 mars n’a fait que précéder de quelques jours celle de ses services… « Vous êtes intervenus à juste titre », reprend Denis Baupin qui annonce avoir donné des consignes ! On meule et on « boucharde » les bordures en place. Les représentants d’associations confirment l’intérêt des nouvelles figurines vertes et demandent que les revêtements soient refaits au moment où on aménage les pistes parce qu’après on « oublie » ou on ne peut pas les faire.

Jalonnement

Les itinéraires 2 et 7 seront mis en œuvre en juillet. Des réunions sont prévues pour les axes 1 et 3. MDB proteste contre le non-retour d’information. Sur les premiers axes demande que les plans « définitifs » nous soient communiqués.

Rue Léon-Gaumont (XXe)

Cet aménagement est lié au GPRU (Grand Projet de Renouvellement urbain) de la porte de Montreuil. Les chaussées très dégradées seront réaménagées cette année en lien avec les pistes existantes (Elsa-Triolet à Montreuil la rue de Lagny à Paris). La piste sera sur trottoir car le projet tient compte du bus 351 en site propre après suppression d’une file de stationnement qui quitterait le bd Davout

Projet d’aménagement de l’avenue Gambetta à la place Paul-Signac (XXe)

L’avenue est assez large pour permettre un stationnement illicite, y passent 2 lignes de bus : 61 et 69. Le projet de piste protégée est refusé par les ABF et la RATP, trottoir élargi par la RATP, une bande cyclable avec simple peinture refusée par les associations car elle confirme l’emplacement du stationnement illicite… La solution proposée : piste de 1,20 m sur trottoir au plus près de l’enceinte du cimetière et protection du trottoir contre le stationnement par potelets sur l’avenue Gambetta ; suppression d’une file de stationnement rue de la Bidassoa jusqu’à la rue Orfila et création d’une piste cyclable ; création d’un contresens cyclable avec séparateur ou simple marquage rue Orfila jusqu’à la place Paul-Signac. Remarques des associations : avenue Gambetta la piste est « coupée » par deux accès au cimetière et rien n’est prévu. La position du bureau de MDB est « plutôt pas d’aménagement que piste sur trottoir ».

Hypothèse de traitement de la rue Emile-Richard (XIVe)

MDB rappelle l’historique du problème et maintient sa préférence pour le stationnement alterné pour diminuer la vitesse de circulation. D’autres préfèrent la pose de coussins berlinois, qui a montré son efficacité à Montreuil, à condition de changer le côté du stationnement : les vélos circuleront au plus près du trottoir, éviteront de ce fait les coussins, sans risquer de se prendre une portière.

Rues de Vaugirard et Lecourbe (XVe)

Autour du projet Mobilien 80, les associations cyclistes ont fait savoir qu’elles ne réclamaient pas d’aménagement spécifique sauf l’autorisation d’emprunter tous les couloirs de bus.

Le printemps s’annonce… les manifs reviennent

Manif à Boulogne le 4 mars

Début mars, MDB apprend qu’à Boulogne, une piste cyclable relativement récente vient d’être démantelée avenue Robert-Schuman ; celle-ci passait devant l’école privée Dupanloup et gênait les parents qui souhaitaient accompagner leur progéniture à l’école en automobile. Plutôt que de changer leurs habitudes, les adultes ont réclamé et obtenu l’enlèvement de la piste côté école, tout en laissant celle d’en face qui assure l’autre sens.

Un tel événement exigeait une réaction de la part des cyclistes et l’occasion était toute trouvée : le samedi 4 mars, jour de la manifestation mensuelle de Vélorution.

D’abord une lettre rappelant l’historique et exposant la situation actuelle a été envoyée à M. Jean-Pierre Fourcade, maire de Boulogne. MDB de son côté a souhaité envoyer sa propre lettre. Les deux courriers demandaient un rendez-vous avec le maire devant l’école lors de l’arrivée des manifestants.

Le 4 mars, donc, une cinquantaine de cyclistes se sont rassemblés sur la place de Kyoto (Paris 15e) pour se rendre à Boulogne. Le cortège ne passait pas inaperçu avec les sonnettes, les slogans et les bannières. Arrivé à destination, bien entendu, aucun représentant de la Mairie n’était présent pour l’accueillir, mais peu importe. Quelques personnes ont pris la parole pour exposer le problème et réclamer une remise en état rapide de la piste. Celle-ci, à part permettre aux élèves de rejoindre leur établissement en meilleure sécurité à vélo ou en roller, constituait une partie d’un réseau prévu pour relier l’île Saint-Germain au bois de Boulogne, tout près de l’école. Quelques passants se sont arrêtés, y compris une journaliste anglophone, mais il y a fort à parier que les adultes responsables de cette marche arrière ne se promenaient pas à pied dans ce secteur un samedi après-midi. Pour se rappeler à leur bon souvenir donc, des manifestants ont apposé des affichettes sur les grilles devant l’école, tandis que d’autres ont exercé leur talent d’artiste en reproduisant au sol et à la craie la piste cyclable avec logo.
Depuis la manifestation, MDB a envoyé une deuxième lettre au maire et a reçu une réponse qui laisse peu d’espoir de voir une amélioration à brève échéance.

Comment les enfants peuvent-ils prendre au sérieux tout le discours sur le développement durable quand les parents donnent un si mauvais exemple et méprisent tellement les moyens de déplacement autres que l’automobile !

Aménagements cyclables : MDB joue les cantonniers

Malgré nos demandes insistantes et répétées, malgré les déclarations du directeur de la voirie parisienne, les fameuses « vues à zéro » des pistes cyclables sur trottoir restent à l’état de vœu pieux. « Ainsi le boulevard Magenta – espace civilisé – dernier-né des aménagements, qui devrait être le nec plus ultra en terme d’accueil des circulations douces, est aujourd’hui boudé par de nombreux cyclistes las de se mettre le fondement en compote et d’abîmer leur monture » (communiqué de presse de MDB). En ce qui concerne l’entretien des aménagements, il suffit de lire notre dossier du précédent numéro de Roue libre pour constater que là aussi il reste beaucoup à faire. C’est pourquoi le samedi 18 mars au matin, avant notre assemblée générale, MDB a décidé de retrousser ses manches et de pallier les insuffisances des agents de la voirie.

Une bonne vingtaine d’apprentis cantonniers se sont donc attelés à la tâche dans la bonne humeur malgré le froid glacial. Mais manier la brosse, la truelle et la hie (ou dame, ou demoiselle), cela réchauffe ! Première étape : boulevard de Magenta, de l’enrobé bitumeux a été délicatement versé puis tassé à plusieurs intersections afin de compenser la différence de niveau entre la piste et la chaussée. Il faudra du temps pour que le bitume sèche et durcisse, mais on peut déjà se livrer à des essais concluants. Sous les bravos des militants présents le premier cycliste de passage teste notre travail et reconnaît que ce « détail » fait toute la différence, et lui qui pestait contre le paysagiste responsable de cet aménagement le trouve désormais é’(-beaucoup plus confortable ! Le tout se passe sous l’œil amusé et intéressé de quelques journalistes, et celui un peu moins amusé d’un apprenti policier qui fait du zèle, mais tout se termine bien.
Deuxième et troisième étapes : là il s’agit de l’entretien, et le même enrobé va servir à boucher des trous sur la chaussée. Rue du Faubourg-Saint-Denis, le contresens cyclable subit une petite retouche sous les yeux des passants, certains peu compréhensifs mais beaucoup, au contraire, approuvant notre action. Trois trous seront encore bouchés sur un couloir de bus rue Beaubourg, et on aurait pu continuer ainsi longtemps si la perspective de l’assemblée générale ne nous avait contraints à rejoindre la rue Vercingétorix dont la piste cyclable, nous l’espérons, sera bientôt un modèle après les travaux qui ont conduit à sa neutralisation.

Françoise Clausse

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