n°93 (septembre-octobre 2006)

Du côté de nos antennes : Pantin et les canaux

D’abord le carnet rose : nous avons la joie de vous annoncer la naissance, le 5 juillet 2006, de notre antenne « MDB – Pantin à Vélo » ; félicitations à la maman : Marie CHARLES-DOMINIQUE.

Marie s’active depuis des mois pour obtenir des améliorations pour le vélo sur le canal de l’Ourcq : recueil de 1005 signatures sur une pétition « A Bas les Pavés », remise de la pétition à la mairie de Pantin fin septembre 2005, visite sur le terrain avec les services techniques de la ville de Pantin (Mme Mendès). Réunion, le 15 juin dernier, en présence de Mme Mendès et des associations MDB, Planet Roller, Réseau Vert et Vélorution. De nombreuses avancées doivent augmenter le confort des cyclistes à Pantin :

 création d’une bande cyclable lisse sur la rampe d’accès au Pont de la Mairie avec, on l’espère, continuité vers la piste projetée sur le pont, et phasage des feux favorables aux cyclistes. La ville de Pantin propose 1,40 m, MDB demande 2,50 m (piste bidirectionnelle) ;

 entre le pont et Paris, lieu de l’emmoquettage par MDB en septembre 2001, la bande lisse fera 3 m, mais devra satisfaire à la fois les cyclistes, les rollers, les fauteuils roulants et autres poussettes ; éclairage et miroirs sous le pont devraient assurer la sécurité ;

 au-delà du pont, vers la passerelle, on nous promet que la piste ne sera pas réalisée en pavés ;

 création d’un contresens cyclable dans la rue Victor Hugo.

L’aménagement du quai des Grands-Moulins est prévu en 2008 lors de la requalification des Grands Moulins.

Plus généralement au sujet des canaux, un comité vélo « spécial canaux » s’est tenu le 22 juin en l’absence excusée mais regrettable des élus. La parole était donc aux techniciens qui ont présenté différents projets d’aménagements le long des canaux parisiens. Là aussi dans l’ensemble on note certaines avancées et surtout, après des années où chacun paraissait se défausser sur son voisin pour que rien n’avance, on nous présente une belle coopération entre les divers intervenants pour la requalification de l’ensemble des canaux au profit des « circulations douces » ; pour les associations il est toujours aussi difficile de savoir qui est le bon interlocuteur et quelles sont les compétences et responsabilités de chacun parmi les 2 régions, les 5 départements et la Ville de Paris. Et la superposition des responsabilités continue de poser des problèmes : le manque de jalonnement par exemple sur de nombreux itinéraires.

Les projets pour Paris concernent : le raccordement canal Saint-Martin/bassin de la Villette (traversée de la place de Stalingrad) ; double sens cyclable prévu quai de la Seine en liaison avec le quartier vert « Flandre » ; reconstruction du pont de Crimée avec circulation à double sens pour les vélos ; itinéraire cyclable sur la rive ouest du canal Saint-Denis. Et le projet de Réseau vert arrivant sur le canal Saint-Martin… cette réunion s’étant tenue avant l’annonce de l’abandon du projet.
Pour le canal de l’Ourcq : requalification des berges côté nord ; contournement du port Sérurier pour éviter l’activité portuaire ; éclairage sous le périphérique prévu en 2007 et éclairage de l’ensemble du linéaire à l’étude (déjà installé sur certains ouvrages) ; aménagements à Pantin (voir plus haut, plus un contresens cyclable à l’étude sur la rive nord).

Pour le canal Saint-Denis : traitement différencié des deux rives, plus minéral rive droite, plus naturel rive gauche. Pour le moment c’est la rive droite qui est en cours d’aménagement, et le goût des aménageurs pour les pavés se fait encore sentir avec des « pavés Napoléon » sur le cheminement des piétons, lesquels s’empressent évidemment d’emprunter la piste cyclable ; pavés aussi au droit des écluses. Une étude est lancée dans le secteur de Maltourné où il y a rupture de la piste, les élus n’ayant pas voulu « dérouler du béton » (sic). Enfin le traitement du pont ferré qui constitue un goulot d’étranglement est également à l’étude.

Du côté de nos antennes toujours : Courbevoie

Autre antenne, autre bataille, Philippe LE PORT veille aux intérêts de la petite reine à La Défense, Courbevoie et ses environs. Une enquête sur les déplacements a été lancée par l’Epad (société mixte d’aménagement de La Défense) en juin. Dans une interview accordée à l’Echo des quartiers de Courbevoie, Philippe pose en costume-cravate sur son vélo devant un panneau de signalisation autorisant les vélos à contresens dans une zone 30. Il rappelle tous les avantages du déplacement quotidien à vélo à condition que celui-ci soit encouragé par des aménagements intelligents et des double-sens cyclables.

Contresens autorisés par la PP

Le 12 mai dernier, le Préfet de Police écrit à Denis Baupin à la Mairie de Paris au sujet de la généralisation des contresens cyclables dans la capitale.

Avec quelque regret, il commence par autoriser, je cite : « Le bilan établi à l’issue de la période d’expérimentation s’étant révélé globalement satisfaisant… Au vu des éléments recueillis en ce qui concerne la fréquentation de ces itinéraires cyclables et de leur appréciation générale en terme de sécurité… je ne suis pas opposé, dans un premier temps, à l’extension du dispositif en question dans les voies seulement situées dans les quartiers verts ».

Mais les réticences et la mauvaise foi sont tenaces, alors il ajoute, au sujet du maintien des contresens cyclables dans les rues St Denis et des Petites Ecuries (10e ardt), je re-cite : « … ils sont considérés comme dangereux par la majorité des usagers interrogés, il conviendrait de renforcer la signalisation et de prévoir des séparateurs aux abords des intersections. »

Ce qui n’a pas manqué de déclencher l’ire de notre président et une lettre circonstanciée expliquant au PP pourquoi la simplification des règles de mise en place des contresens cyclables en milieu urbain augmente leur efficacité : pas besoin de décalage de 6 mois entre réaménagement d’une voie et mise en place du contresens cyclables, pas de restrictions dans les voies étroites ou avec stationnement bilatéral… Concernant le 10e ardt, je vous livre l’extrait de la lettre : « Enfin nous souhaiterions revenir sur vos affirmations concernant les rues du Faubourg Saint-Denis et des Petites Ecuries qui seraient «considérés comme dangereux». Nous ne manquons pas d’être étonnés par le manque de sérieux d’un tel argument de la part de services aussi soucieux de rigueur que les vôtres. Il est en effet de notoriété publique que les seuls indicateurs réels de dangerosité sont : soit la survenue d’accidents, soit la présence de défauts d’infrastructures répertoriés (glissance, géométrie…). Rien de tel, évidemment, dans ce cas, comme le montrent les résultats de l’évaluation ; c’est pourquoi nous ne comprendrions pas que ces seuls éléments subjectifs puissent justifier une demande d’intervention sur l’aménagement ».

Réunion du Club des Villes Cyclables le 15 juin 2006

Le CVC a acquis une plus grande visibilité au travers d’actions bien relayées : code de la rue, vélo et santé, chèque déplacement. Le nouveau « Monsieur Vélo » va être un interlocuteur naturel pour le CVC. Quelques critiques sur le Comité de promotion vélo.
Bilan financier : les activités commerciales (revue et salons) sont déficitaires alors que l’association est excédentaire. Peu d’abonnements à la revue.

Perspectives : discussion sur les moyens de lutte contre les opposants institutionnels au vélo, l’exemple donné étant celui du Préfet du Bas-Rhin qui annonce des chiffres d’accident en hausse, sans tenir compte du trafic très important à Strasbourg (trois fois la moyenne nationale). On se concentre sur l’utilisation des chiffres de la sécurité routière et l’apparition de nouvelles catégories (rase campagne – ville). Projet d’étude qualitative sur l’ensemble des accidents impliquant des vélos et ayant produit des PV pour rechercher les causes de l’accident, la responsabilité, les circonstances… La Sécurité Routière reconnaît que l’augmentation des accidents en vélo (piétons ou vélos?) est liée à l’augmentation de la vitesse moyenne en ville des véhicules motorisés. Un petit « calculateur » devrait être produit en masse afin de permettre à tout un chacun de calculer le coût économique et écologique d’un déplacement donné en empruntant différents moyens de transport.
Le mandat du bureau actuel devrait être prorogé en raison du (probable) décalage des élections locales à 2008.

Présentation du Plan de Déplacements de Paris

Hôtel de Ville le 14 juin 2006 : le document de travail issu de 1500 pages de contributions diverses est présenté : il comporte 6 orientations, qui se déclinent en 32 fiches et 208 actions.
Sans avoir la prétention de développer l’ensemble du catalogue, les 6 orientations concernent les transports publics, les modes doux (marche, vélo, roller), les voitures et 2 roues motorisées, l’économie et le tourisme, le droit à la mobilité pour tous et l’espace public partagé.
L’orientation n°2 comporte 5 fiches : sécuriser les déplacements des piétons et cyclistes, développer la pratique de la marche, développer la pratique du vélo (actions : schéma directeur vélo, contresens cyclables, stationnement, marquage), créer des itinéraires structurants à l’échelle de Paris et de l’agglomération (réseau vert, liaison Paris-banlieue), accueillir les nouvelles pratiques de déplacements (rollers, patinettes…).
Les actions n’ont pas été présentées, mais elles se déclinent elles-mêmes par territoire (agglomération, quartiers périphériques, gares, places, bois, la Seine, les canaux…).

C’est dire qu’une politique de transports se décline selon de très nombreux axes. Chaque fiche donne des précisions et des objectifs chiffrés.

Des moyens de communication accompagneront ce PDP pour emporter l’adhésion des parisiens.

MDB y retrouve ses propositions hormis le sujet de l’intermodalité. Le président rappelle les promesses non tenues par la SNCF au sujet du stationnement des vélos aux abords des gares parisiennes.
La cohérence entre PDP et PLU doit être étudiée et un document affiné présenté en septembre. Les communes limitrophes demandent à être associées aux débats, leurs difficultés étant la conséquence des restrictions parisiennes ; il semble qu’elles aient aussi la volonté de réduire la circulation automobile et demandent l’extension du dispositif de vélos en libre service.

Divers sujets sont abordés qui vont des feux tricolores (étude à lancer pour diminuer leur nombre dans une voirie apaisée), jusqu’à la petite ceinture que le PDP voudrait consacrer aux circulations douces même s’il ne se passera rien avant 20 ans, en passant par le stationnement (des vélos et des voitures) dans les bureaux et les habitations, les taxis, les concertations à venir, les financements, le débat politique…

Affaire à suivre…

Comité de pilotage du 6/7/2006

Présentation de projets d’aménagements cyclables

 Synthèse de l’enquête de l’automne 2005 auprès des cyclistes à Paris
C’est une enquête qui est faite tous les 3/4 ans, ce qui permet des comparaisons. Enquête faite le 11 octobre 2005 auprès de 1 554 cyclistes suivie d’une enquête approfondie par téléphone auprès de 938 cyclistes. Il ressort que seulement 2 % des cyclistes interrogés sont membres d’une association. Denis Baupin estime à juste titre que le chiffre est faible, il nous reste du pain sur la planche.

 Principaux résultats du rapport annuel des déplacements 2005 présentés dans une belle brochure de 52 pages. La voirie constate que les cyclistes se féminisent et que le beau temps ne suffit pas à expliquer l’augmentation du nombre des cyclistes.

 Liaison cyclable rue Alexander-Fleming (19e) : étude déjà présentée mais retoquée, donc 3 nouvelles propositions, dont la plus acceptable est une piste sur trottoir de 2,5m le long du périph, et piste de 1,5m avec séparateur de 0,7m le long du stationnement

 Stationnement vélos sur voirie : les tests du dernier mobilier urbain n’ayant pas convaincu, la DVD a lancé un concours d’idées de mobilier en interne. Parmi les modèles présentés (noms inventés par Kiki Lambert) :

    1. l’épingle penchée (ou comment recycler le stock d’épingles fines : en les posant en biais dans le sol, pour avoir l’aplomb du haut de l’épingle à environ 75 cm de la base)
    2. le gaufrier de roue avant
    3. l’arceau « Dali » (par analogie avec la montre molle)
    4. le Saint-Germain aplati (0,8m de long, 0,7m de haut)
    5. l’oméga (1,1m de long, 0,7m de haut)
    6. le Saint-Germain étiré, avec un profil en Y, d’1m de long
    7. une variation sur des roues de vélo perchées sur des socles.
      L’assemblée en a retenu 2 (le 4 et le 6) qui seront soumis à la commission du mobilier urbain et au maire après un test à l’automne. Le Saint-Germain aplati répond le mieux aux attentes des cyclistes : suffisamment long, suffisamment haut et avec deux niveaux de barre dans la hauteur, ce qui permet d’accrocher beaucoup de types de cadre et la roue avant et la roue arrière ; le Saint-Germain étiré nettement moins bien pour mettre deux vélos.

 Présentation de la piste Seine : tronçon entre le bd Henri IV et le Pont Marie. Une piste sur chaussée avec séparateur a été refusée par les ABF, nous aurons une piste bidirectionnelle surélevée sur le côté nord de la voie dans la continuité du Bd Morland, diminution des chaussées circulées de 4 à 2 dans le sens Est – Ouest et création d’une rangée d’arbres. Les traversées de rues perpendiculaires (entrées dans quartier vert) se feront grâce à des pistes cyclables traversantes comme les passages piétons, mais la « déviation » des cyclistes est minime. A la demande du Réseau Vert, l’effet montagne russe aux passages de portes cochères sera gommé au maximum. Vélocité rappelle que les vues doivent être à zéro, ce qui n’est pas la règle à Paris.

 Point surprise : projet d’instauration d’un dispositif « Cédez le passage » (AB3a) pour les cyclistes à Paris, pour simplifier la gestion des conflits (sic), compte tenu de la priorité à droite et de la multiplication des aménagements cyclables, très diversifiés. Au vu des 6 cas présentés par la voirie, MDB, toujours attentif, a vite compris qu’il s’agissait de pallier le non-respect du code de la route par les automobilistes et non l’absence de feux cyclistes. En conséquence, MDB demande que le « Cédez le passage » soit adressé à ceux qui n’ont pas la priorité et qu’une campagne de sensibilisation au code de la route soit lancée à l’intention des automobilistes. Vélocité ajoute la généralisation des sas vélos. La voirie avance l’exemple de la rue Abel où la sortie de piste est jugée dangereuse et où on ne déplore aucun accident.

Demandes d’interventions des associations

 Communication autour du vélo. Vincennes à Vélo, même si l’association est récente, se félicite d’être un interlocuteur écouté, d’avoir des échanges fructueux avec la Mairie et les services techniques, de bénéficier d’une bonne réception des informations à destination des associations cyclistes, mais regrette qu’aucune communication globale et d’envergure n’existe (notamment par voie d’affichage) pour favoriser la pratique du vélo par le grand public. Réseau Vert remarque que la discontinuité des itinéraires cyclables est un frein au déplacement à vélo, et déplore que le réseau vert ait été abandonné dans le 10e. A cela, la mairie répond Fête du Vélo, Semaine de la mobilité, paris.fr, vélos en libre service, projet de carte vélo avec l’IGN, itinéraires avec Mappy et jalonnement, qui renforcera la visibilité des cyclistes. Quant au réseau vert, on nous dit que tout n’est peut-être pas perdu.

 Propositions d’itinéraires cyclables dans le bois de Vincennes : Vincennes à Vélo propose la mise en place de deux itinéraires cyclables, utilisables aussi bien pour des trajets cyclotouristiques que pour des trajets quotidiens Paris-Banlieue ou banlieue : du château de Vincennes vers Nogent et du château de Vincennes vers Joinville.

 Semaine de la mobilité : la mairie de Paris prévoit de mettre le vélo en valeur : mise à disposition de vélos, quelques bouts de premiers jalonnements cyclables sur 2 itinéraires à vélo sur 12 proposés par la Direction du Patrimoine… et appelle aux initiatives des associations. MDB fait part de sa décision de soutenir ses antennes, notamment celle de Courbevoie pour l’opération quais libres, action dans laquelle nous souhaitons souligner l’intermodalité et les problèmes des déplacements Paris-banlieue, en organisant un parcours place de l’Etoile – Courbevoie en RER à l’aller ou au retour. Ceci pour l’axe festif. Pour l’axe revendicatif, nous comptons ré-éditer les visites des gares parisiennes pour constater l’avancement de nos revendications 2005.

 Les Maisons Roue Libre : l’exploitation de la maison Roue Libre Bastille pourrait reprendre dès mi-juillet, avec les mêmes services que celle des Halles. Un bail serait en cours de signature rue d’Argenteuil, et il y aurait un autre projet vers Invalides.
Autre précision : dans le cadre de la mise en place des vélos en libre-service, une attention particulière est donnée à la non-concurrence entre les deux offres (pour tenir compte aussi des loueurs privés). Les vélos en libre-service ne sont pas destinés à répondre aux offres touristiques.

 Opération rue de Provence : Vélorution demande que soit mis en place un itinéraire continu sur la rue de Provence, dans les deux sens. Réponse de la voirie : encore quelques obstacles à surmonter, ouverture prévue en 2007. MDB rappelle que la même demande dans le sens St Lazare – République, adressée à la mairie du 9e, devait être satisfaite fin 2006.

Divers

Denis Moncorgé demande quand on aura des itinéraires cyclables :

 Itinéraire cyclable de l’avenue Victoria à la rue Saint-Jacques, même avec des bandes Exelmans : refus PP (axe préfecture). La mairie conseille de revenir à la charge.

 Doubles sens cyclables rues Saint-André-des-Arts et Buci : la voirie avoue avoir fait une erreur de rédaction de l’arrêté de mise en zone 15 et tente de réparer.

Norma Mashaal

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