n°98 (juillet-août 2007)

“Et l’espoir malgré moi s’est glissé dans mon cœur” (Racine)

On n’a pas beaucoup entendu parler du vélo, lors de la récente campagne électorale, alors qu’il est pourtant au coeur de nos préoccupations. Mais à l’annonce de la composition du gouvernement, nombre de cyclistes ont sans doute cru proche le temps du changement de braquet de la politique cyclable qu’ils espèrent depuis longtemps. Car il ne suffit pas d’avoir des propositions et des solutions, encore faut-il qu’il y ait une vraie volonté politique et un réel pouvoir de décision pour qu’elles soient mises en place.

Ainsi, à la région où le décisionnaire est relégué auprès du vice-président chargé de l’environnement, on ne voit rien venir d’autre qu’une discussion sur revêtement des pistes dans les espaces verts et la distribution de subsides aux autres collectivités pour des aménagements sans politique affichée, notre courrier proposant l’organisation d’un grand concours inter-entreprises sur le thème « Au boulot à vélo » est resté sans réponse.

Et à Paris où tout ce qui concerne le vélo (en dehors des Vélib’) passe par le maire adjoint chargé de la voirie, nous voyons bien les limites de cette politique en ce qui concerne les autres aspects de la politique de développement du vélo : logement, urbanisme, économie, communication, éducation.

Nul doute que Vélib’ qui sera mis en service è quelques jours de la parution de ce numéro participe de ce changement. Certes, le coût de 60 millions d’euros par an pris en charge par l’afficheur aurait sans doute pu être redistribué autrement. Mais même si on peut s’interroger, à titre personnel, sur les priorités données, à MDB nous ne boudons pas notre plaisir de voir que le vélo commence à être vraiment considéré comme un mode de transport à part entière.

Pendant quelques semaines, on a pu espérer que la création d’un grand ministère qui regroupe transports, développement et aménagement durables, avec ministre d’État qui a réalisé un vrai programme de développement du vélo à Bordeaux (contresens cyclables, mise è disposition gratuite de vélos)… donne un signal fort en matière de politique cyclable. Mais les aléas de la vie politique en ont décidé autrement… et on n ‘aura pas l’occasion de juger les résultats d’une potentielle synergie entre les convictions affichées d’un homme politique avec les moyens dont il aurait disposé.

Cela ne fait que conforter notre conviction que hélas ! rien n ‘est jamais gagné et que la route est encore longue.

Au niveau national, commençons par exiger du gouvernement qu’il donne enfin des vrais moyens à son Monsieur Vélo, qu’il exerce sa tutelle sur la SNCF, qu’il redéfinisse les normes routières en appliquant partout la loi sur l’air, que la norme HQE des futurs logements sociaux comporte un aspect stationnement des vélos, que les subventions aux associations retrouvent un niveau qui leur permette de vivre, qu’il pousse le marquage antivol… Pour cela nous soutenons évidemment la demande de la FUBicy d’être reçue et entendue.

Au niveau local, continuons à porter nos exigences haut et fort. Nos revendications sont résumées dans le dossier de ce numéro. Ces revendications, faites-les vôtres, parlez-en autour de vous : l’avenir du vélo passe d’abord par nous!

Kiki Lambert

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